[Texte écrit à l'occasion du concours organisé par Mathilde Chabot en lien avec son quatrième roman "Le Balayeur de Neige", ayant pour thème "La neige".]

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Tic-tac, Tic-...

L’horloge s’arrête. Le temps se fige.

Dehors, les flocons de neige se sont remis à tomber, venant renforcer le manteau blanc qui recouvre les paysages depuis quelques jours déjà. La nature semble plongée dans un sommeil éternel. Les oiseaux ne chantent plus, les rivières deviennent prisonnières de l’épaisse couche de glace qui les recouvrent. Les branches des arbres ploient sous le poids de ces millions de cristaux blancs – ils paraissent tous si tristes –. Le silence est devenu maître des lieux, et personne n’ose venir mettre un terme à son règne.

Seuls quelques enfants courageux prennent les devants, affrontant l’atmosphère pesante – ou plutôt beaucoup trop calme – de l’hiver. Eux, ils s’amusent, ils rient, ils se moquent bien que leurs vêtements puissent être mouillés ou que de la neige s’immisce dans leurs bottes. Eux, tout ce qu’ils font, c’est prendre du plaisir, jouir de ce temps qui s’est arrêté. Ils sautent partout, s’envoient des boules de neige, font de la luge, s’allongent et s’agitent, leur trace dans la poudre blanche ayant la forme d’un ange. Ils profitent, tout simplement. Innocence et naïveté de ces enfants comblés.

Dans la pièce plongée dans la pénombre, le crépitement du feu est le seul à rompre la tranquillité qui s’est emparée du lieu. Tout est calme, apaisant. Cette quiétude, tu l’apprécies fortement. Elle te convient, toi qui apprécies vivre seule. Tu te lèves d’ailleurs de ton fauteuil afin d’aller te préparer un chocolat chaud. Tandis que tu prépares le fruit de ta satisfaction future, tu jettes un regard vers ces petits garnements au loin. Tu souris – ils te rappellent fortement ton enfance –. Tu faisais de même, avec tes amis, lorsque tu étais jeune.

Maintenant, tu es seule dans ton chalet. La compagnie des conifères te suffit – celle de tous les mammifères et autres animaux vivant dans la forêt aux alentours aussi –. Oh, les gens pensent que c’est une erreur, que de vivre tel un loup solitaire. Mais c’est le mode de vie que tu as choisi et qui te convient parfaitement – tu ne te vois absolument pas habiter entourée d’immenses tours de verre –. Tu te plais à côtoyer la nature chaque jour. Les paysages, l’ambiance, les couleurs, tout t’inspire. Tu as l’impression de vivre un rêve éveillée chaque seconde de ta vie. Et l’hiver reste ta saison préférée.

Ton chocolat désormais prêt à être dégusté, tu retournes d’un pas tranquille vers ton fauteuil, tout en prenant soin de mettre une nouvelle bûche au passage, nourrissant les flammes qui pétillent deplus belle. Tu t’installes confortablement, t’emmitouflant dans ton plaid douillet. Tu contemples l’extérieur, avant de choisir un air de piano sur ton téléphone qui se met alors à résonner. Et puis, tu t’armes de ta feuille et de ton stylo, un sourire aux lèvres, tandis que tu commences à déverser tout un tas de mots sur le papier.

Décidemment, il n’y a rien de plus que l’hiver et ses paysages neigeux pour affrioler ton imagination.