Mon idéal, mon imagination
Je t'ai créé plusieurs fois, mais tu as toujours gardé le même nom. Ce nom sonne à mes oreilles comme le plus merveilleux des chants. Il est composé de l'une de mes passions et correspond à ton visage si raffiné. Lucian, c'est le nom que je t'ai donné. Un peu parce qu'il y a le mot "loup" dedans, un peu parce que sa mélodie m'est douce. Et beaucoup parce que je peux le répéter des millions de fois sans m'en lasser. Lucian, c'est le prénom que je t'ai toujours donné. Mais ma plus grande création, c'est toi, prince d'Arkan, fils du Roi Rigan et capitaine d'Anthares.
Anthares, c'est le bateau que j'ai toujours voulu avoir. Le navire qui parcourt la mer de mes rêves. Il est ta deuxième maison et tu en prends soin comme d'un enfant. Pourtant, avec ses quarante mètres de long, il n'a rien de fragile et de faible. C'est un véritable bâtiment à trois mâts et ses voiles épaisses et grises peuvent te mener n'importe où. Et tu en es capitaine parce que tu aimes le goût de l'océan, les aventures qu'il te propose et tous les secrets qu'il te cache... comme moi. Depuis tout petit tu t'approches des vagues sans te soucier du danger. Et si la mer te fait mal, tu ne lui en tiens pas rigueur.
Tu me ressemble sur bien des points, mais tu es mon opposé. Tu es confiant, séduisant, sûr de ta personne, charismatique et imbu de toi-même. Tu ne connais pas l'empathie quand je la côtoie comme une amie. Tu te fous bien du regard que les gens te portent quand je m'en soucie comme d'une maladie.
Sur bien des points, tu es mon idéal. Je ne t'ai pas créé pour que tu sois parfait. Je t'ai créé pour que tu me correspondes, sans pour autant me ressembler.
Sur le plan physique, tu es le garçon le plus parfait à mes yeux, même si tu ne plais pas à tout le monde. Tu possèdes de longs cheveux blonds que j'aime imaginer blancs, ondulés et mal coiffés, qui te tombent parfois dans les yeux. Tes yeux... Tes yeux si magnifiques qu'il me plaît tant de décrire. "Vairons" suffirait mais il faut plus de détails pour apprendre à les apprécier. Ton œil gauche est d'un marron profond et sombre dans lequel on a du mal à distinguer la pupille de l'iris. Et ton œil droit est d'un bleu pur et clair, tel l'eau d'un océan sous les plus beaux jours d'été. Les gens se perdent dans ton regard mais je suis sûre que j'arriverais à te regarder.
Tu possèdes un physique à l'opposé de la banalité du mien. Et c'est aussi pour ça que je t'ai créé ainsi.
Tu es né un vingt et un juin, premier jour d'été. Comme si ta naissance avait amené le soleil et la chaleur sur terre.
Pareil à moi, tu n'as rien d'extraordinaire. Tu n'es ni musclé ni surpuissant. Ta personnalité me suffit. Elle est tout ce que je ne suis pas, à quelques détails près. Tu possèdes tous les petits défauts qui font d'un personnage un être vil et aigri. Mais ton cœur reste ouvert et je suis sûre que tu peux trouver ta place ailleurs qu'en enfer.
Je m'excuse pour tes liens familiaux et les complications que j'ai engendrés. Je m'excuse surtout pour ton père. Il est le reflet du mien. Présent dans ta vie et pourtant si absent, notamment dans ton cœur. Tu lui gardes une petite place, qui s'agrandit les jours où il fait des efforts et qui rétrécit les jours où le bleu de ses yeux devient aussi glacial qu'une tempête de neige. Il ne t'a jamais compris mais tu n'as jamais pris le temps, toi non plus, de le connaître.
Je suis désolé pour ta sœur. C'est une relation que j'aime voir tissée, je ne suis pourtant pas bizarre...
Ton passé, tu le connais. Tout comme je connais le mien. Il n'y a aucun secret à révéler et ton histoire est celle que j'ai choisie ; comme dans un rêve, tu as vécu dans un château, au bord de l'eau. Vue sur la mer. Tu as eu des frères pour te soutenir, comme j'ai eue le mien. Pardonne-moi pour la trahison, elle était nécessaire.
Pour finir je dirais que tu es mon idéal, mon imagination, et le personnage dont je suis le plus fière.
Nous ne sommes pas une seule et même personne. Nous sommes deux faces d'une même pièce.
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