Lettres à moi-même

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Chère Lucile,
Il y a un contraste entre ta vie qui s'écoule et ton âme qui s'écroule. Nombreux sont les soirs où tu es seule recroquevillée sur toi même, comme pour étouffer le chagrin qui te dépasse. Rien ne t'inspire plus que la solitude, le noir complet et la fraîcheur de la nuit. Cela fait des mois que tu n'arrives plus à te sentir bien dans ta peau. Ce mal-être qui domine est fourbe et se cache derrière un sourire et des éclats de rire, mais tu es épuisée. Tu te déteste tellement que tu pensais que ton nom ne méritait pas de majuscule, après tout, tu n'es pas une personne, tu es un monstre. Cette vie qui se colle, qui s'accroche à ton être, tu es incapable de la quitter, incapable de l'arracher. Mais dans ce monde surpeuplé ni ton corps ni ton âme ne manqueront. Ta vie n'a pas autant d'intérêt que celle des autres.


Chère Lucile
Ses secrets que tu confis à cette feuille blanche souillée d'encre, tachée de tes ennuis, ce sont les faiblesses que la vie t'as offert. Tu n'es pas faites pour cette société, tu aimerais fuir, mais tu n'as aucune solution autre qu'endurer cette douleur qui se présente à toi. Une attirance insatiable pour la fin, un sentiment d'oppression, désormais tu n'auras plus à supporter les coups de poignard que la vie te donne, la mort te tend les bras, tu n'as qu'à mettre en œuvre ton triste dessein. Mais ce précieux goût qui te permet encore de t'accrocher, la peur de passer à l'acte, te maintiennent vivante. Cette flamme qui t'anime, tu es prisonnière d'un monde, où tout commence par une sensation. Ce sentiment si étrange qui décrit les milliers de ressenti, le touché, l'odeur. Cette sensation qui nous empêche de franchir le cap. Cette sensation qui nous pousse à sauter à pied joins dans le destin. On ressent d'abord des picotement aux orteils qui vacillent, qui se glisse en haut des cuisses et se hisse le long des bras jusqu'au bout des doigts puis on enlève les cheveux de son visage pour observer dans un miroir, un corps dénuer de vie.

Avez vous ne serais-ce que ressenti l'âme qui erre dans un ruisseau. Des milliers de rides grisâtre sur l'eau, qui vole la couleur au soleil. Assise sur les rochers, tu observes la lune en croissant qui se donne en spectacle. Tu croyais au soleil mais tu ne vois que la noirceur qui s'approche de plus en plus de toi, qui s'approche un peu trop et te prends au tripes, et te pousse dans cette eau qui devient bouillante comme l'enfer, elle t'empêche de bouger et tu cris ta haine et ta souffrance, tu sens ton âme partir mais il y a un côté si doux et apaisant. Le noir est la seule chose que tu vois. Tu es en train de partir, tu ne lutte plus contre cette ombre tenace. Désormais, tu es seule parmi les bêtes sans conscience, t'avance dans une foule d'hypocrite. la foule. Ce mélange oppressant de cris de rire, des pleurs de joie, les gens vivent en sachant que la mort les guette. La plupart des gens ici ont tous échoué car c'est ça la vie : une succession d'échec. Je n'avais jamais parlé de mes problèmes à qui que ce soit. J'ai mis des mots sur ce qu'il m'arrive mais je comprends toujours pas pourquoi je suis là. Les mots s'enchaînent et assise au bord de la cheminé j'écris ce qu'il se passe dans ma tête. Je suis mon propre danger

chère mort
je t'ai caressé du bout des doigts et aujourd'hui je suis là car j'ai échoué. J' ai fais appel à mon cerveau je lui ai dit de m'aider à franchir ce mur qui me barre la route. Il m'a dit que ce n'est qu'un obstacle parmi tant d'autre et pierre par pierre je détruit ce mur. Je le fragilise, qu'ai-je à perdre sans ce mur ? Petit à petit j'enlève les fondations de ce mur, ces bases stables comme sa famille, ses amis, son amour, je lui enlève tout ce qu'il a en lui laissant la passion qui l'anime. Je regarde de loin, moi qui était au pied de ce mur, je l'ai torturé pierre par pierre, j'étais bloqué et je l'ai affaiblie ce mur robuste au lieu de le contourner.

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