La Chasseresse et le Monarque
Sur son pouvoir et sur son rocher allongé,
Une savane endormie, ce grand mâle contemplait,
Sur leur branche perchés, de beaux yeux l'observaient,
Ces deux prédateurs que tout pouvait rapprocher,
D'un fossé et de la hantise se distinguaient.
Ni égo ni dignité étaient épargnés.
La chasseresse par son intégrité rayonnait,
Pour le roi, seule l'obéissance avait place,
Par son allure unique, la liberté émanait,
La couronne se voila d'une morne grimace.
La belle robe noire, calmement ronronnait.
De cette attitude, le monarque se lasse.
Calme est sa marche, mais décidé est son pas,
Seul lui, sur cette plaine, de droit régnera.
Intriguée, on venait profaner son arbre,
Par cela, sa quiétude n'était plus de marbre.
Pour qui se prenait elle, elle du sexe dominé ?
Elle allait voir qui était un conquérant né.
Rapidement, le roquet allait me faire face,
De mon obscure fourrure, naîtra sa menace.
Le lion rapidement vint clâmer sa requête,
Qui es-tu, femelle pour oser me tenir tête ?
De quel droit te permets-tu de jouer la trouble fête ?
N'as tu pas compris que je surpasse toute les bêtes ?
C'est, outrée, que de son arbre, la belle descendit,
Crocs et griffes sortis, enragée elle lui dit :
Crois tu que je te dois quoi que ce soit, maudit ?
Alors que ton pouvoir est ma seule maladie ?
Outre ton crin et ta croupe, rien n'a d'importance,
Ton genre et ton rôle ne m'inspirent qu'indifférence,
Minable monarque, dont on remplit la panse,
Seul, tu ne serais roi que de l'insuffisance.
Pauvre femelle, qui ne sert qu'à enfanter,
De ne rien dire tu aurais dû te contenter,
Par l'obéissance, tes dires et actes sont hantés.
De te remettre à ta place, me voilà tenté.
De leurs haines sonnaient de bien graves tambours,
La bataille fut écourtée par deux crachats lourds.
Dans un dialogue animé par deux êtres sourds,
Le troisième, discret, en profitera toujours.
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