Désir Verbal
Te rappelles-tu de cette balade calme ?
Celle que nous effectuions derrière les calames.
À l'abri des regards et du jugement des autres,
Je me souviens si bien de ce sentiment lénitif,
Celui qui inondait mon esprit, pourtant si craintif,
À tel point que je récitais nerveux, quelques pâlenotres.
Tandis que j'avais l'impression de séduire une déesse,
Illuminée par l'éclat de la Lune, ta peau marmoréenne,
Avait chassé ma pusillanimité ainsi que ma détresse.
Mon teint désormais rubescent, enflammait ma peine.
Attisé par la vue de ton sublime corps munificent,
Qui m'apparaissaît en tous points, coruscant et rutilant.
Mes songes pourtant hyalins, étaient totalement perturbés,
Une mélodie inébriante me faisait alors virevousser,
Tout mon être était en proie à l'incroyable vénusté,
De cette femme au regard pourtant si tendre et quiet.
Comme si elle avait réussi à dompter le feu dont elle jouissait,
Le maniant habilement telle une oupille nimbée.
C'est toujours derrière les roseaux taillés et pointus,
Que notre désir irréfragable s'embrasa,
Nos âmes se dépravant à ce plaisir ébaubissant,
Nos jouissances fougueuses et cantabiles se liant,
À l'abri des pieux dressés, semblabes à des ptérois tétus.
Rappelle-toi de cette nuit, où notre amour jasa.
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