LE DÉSESPOIR DE LOUISA
Je rentre vite à la maison. Dans ma précipitation ce matin, je n’ai pas vérifié si Louisa mangeait à la maison ou non. Hop muret, hop les muscles contractés, hop la fenêtre.
Je m’assois sur le canapé, je pourrais en profiter pour faire un petit somme mais non, j’ai le cerveau en zone rouge, j’aimerais déjà être en action.
Le bruit de la porte d’entrée me sort de cet état de tension. C’est ma Louisa ! Je cours chercher mes caresses.
Mon humaine préférée s’accroupit, me prend dans ses bras, me serre très (peut-être un peu trop) fort. Je la regarde, ses yeux sont rouges et tout à coup, elle éclate en sanglots et me frotte contre son visage.
Allons bon, je ne suis pas un mouchoir ! Force est de constater que le sparadrap laisse des traces...
À la vue de ma Louisa dans un tel état, mon cœur se serre.
Peut-être que... Enfin, c’est éventuellement possible que... Bon, on peut imaginer que Groméo lui manque vraiment et que je sois allé un peu trop loin en cherchant à les éloigner l’un de l’autre.
Aujourd’hui, franchement, je donnerais n’importe quoi pour voir un sourire sur les lèvres de ma Louisa.
Je profite d’un moment où elle desserre son étreinte pour chercher son téléphone des yeux. Mon égoïsme bataille encore courageusement contre ma conscience mais il a perdu d’avance !
Louisa est partie dans la cuisine. Je pose ma patte sur l’écran du portable, un coup à droite: je déverrouille, tape en haut : “sélection”, tape à gauche : “ajouter aux contacts existants”. Et voilà, ni vu, ni connu...
Il ne reste plus qu’à espérer que le chevelu soit un type un peu lourd qui s’acharne à envoyer des messages ou à téléphoner même quand on ne lui répond pas.
Même si ma Louisa est toute patraque, je vais profiter d’un moment en tête à tête, ils seront peut-être rares à l’avenir. Un gros câlin devant la télé, ça va nous faire du bien.
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