Allongée dans la clairière, sous la lune, Iléa, en connexion spirituelle avec les guérisseuses aidait aux soins du blessé, ce qu'elles faisaient n'avait pas de nom, ou peut être : Amour. À présent, le patient était dans un état stable. Enguerrand, épuisé, dormait sous un buisson. Quelqu'un l'avait mis à l'abri d'une couverture.
Compassion, douceur et Amour...
Arkan remercia les Forces Bonnes et son âme se blottit contre celle d'Iléa. Leurs esprits fusionnèrent, en une communion instantanée et totale, heureux de se retrouver, de se reconnaître dans cette existence. Soudain Iléa sentit une vibration monter du sol, une vibration aiguë, comme un grincement qui s'acheva par un craquement grave et sonore.
Un visage, déformé par la colère, apparut face à elle, effrayant. Elle venait de faire connaissance avec Saphira, et la haine qu'elle dégageait la glaça. L'apparition rugit en désignant Arkan :

― Il est à moi !

― Non, il n'appartient à personne, répondit Iléa.

― Pauvre idiote, Je vais le récupérer, n'aie aucun doute là dessus !

Son air satisfait, laissant deviner qu'elle avait trouvé une excellente idée pour parvenir à ses fins, se révéla encore plus effrayant que ses menaces. Iléa sentit son cœur s'emballer, galopant vers la panique. À ce moment là, Serena intervint. Sa voix, comme amplifiée, envahit la clairière, ordonnant à Saphira de partir, immédiatement. Ce ne fut qu'à la troisième injonction que l'image s'effaça peu à peu, non sans avoir gratifié l'Ancienne d'un regard venimeux.