Je vous salue, Saphira, La Belle,

Belle tout autant que cruelle.

Je ne puis et ne voudrais

Me défendre de la fascination de Vous,

Ténébreuse Chasseresse.

Des yeux, vous poussez mon esprit dérouté

À s'offrir en captif et à me faire,

À vos genoux, de ravissement tomber.

Et je le ferais, certes, très volontiers,

Si bon instinct et mâle fierté

Ne me conseillaient sage prudence.

Car vous êtes mortellement dangereuse,

Saphira, autant que mante religieuse.

Ainsi, ne m'en veuillez pas de protéger,

De vos sombres assauts, mon âme et vie,

Car si je péris, qui osera chanter

Votre grisante et périlleuse beauté ?

Bien à vous, mais Libre.

Arkan de Montalba

Enguerrand applaudit lentement. Il balançait entre admiration, rire et colère. Voilà pourquoi ils en étaient là ! Saphira n'avait absolument pas apprécié !

— L'inspiration m'a généreusement servi dans cette histoire. C'est l'un des meilleurs poème que j'ai composé.

— Tu l'as payé cher.

— Oui... et ce n'est pas fini. Si nous ne trouvons pas une solution, elle finira par nous avoir...