Chapitre 21

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  L'humidité et la froidure du mois de novembre se faisaient sentir dans les maisons, y compris chez les Cooper, dont les domestiques devaient veiller à garder un feu puissant dans les cheminées. Les jours raccourcissaient et le temps n'avait jamais été plus maussade. Le climat jouait un rôle primordial dans la tristesse qui animait chaque villageois, mais la raison principale était, à n'en pas douter, le départ de tous les gentilshommes qui étaient venus s'installer au début de la belle saison passée. Les jeunes filles s'ennuyaient, on n'osait plus organiser de bal, de peur qu'elles ne manquassent de cavaliers ; les mères faisaient le deuil de leurs espoirs de mariage. C'était particulièrement le cas de Mrs Cooper qui avait subi le départ d'Edward Faraday en début d'été, puis celui de sir Brown, au commencement de l'automne.

  Des rumeurs furent répandues au sujet du premier soupirant d'Amber. Certains dirent que l'aîné des Faraday avait une manière toute particulière de régler ses affaires. Il fut accusé par les cancans d'avoir séduit certaines jeunes londoniennes très en vogue durant la saison. La proximité et le degré de connaissance précis de chacun, inhérent à un petit village tel que celui de Bedford, avaient conduit à enfler les reproches. Edward Faraday était à présent accusé d'avoir joué au chasseur de dots, de s'être promené sans chaperon avec une dame célibataire, et même, de s'être présenté dans des auberges peu recommandables.

  Quelques-unes de ces rumeurs n'échappèrent pas à Amber qui, plutôt que d'être outrée, se sentit blessée pour celui qu'elle avait affectionné un court instant. Il ne lui vint pas à l'esprit, pas un traître instant, de se questionner sur la véracité de ces allégations, car elle était convaincue que cela n'était qu'un tissu de mensonges et de jalousie. Elle pensait au jeune homme avec plus de tendresse que jamais, il devait être attaqué de toute part par les critiques de ses pairs, elle ne pouvait le supporter. Swan avait, elle aussi, entendu parler des prétendus exploits d'Edward Faraday, mais elle se refusait à toute supputation sur le sujet. En revanche, la foi inébranlable d'Amber en son ancien soupirant ne lui avait pas échappée, et elle craignait que son inclination passée ne tardât pas à ressurgir. Swan n'avait cure de ce que les gens pourraient penser de l'imprudente union de sa sœur avec un dandy indiscret, toutefois, elle savait parfaitement qu'il n'en allait pas de même pour sa cadette. Les relations entre Amber et Swan ne furent jamais — et ne le seront jamais, d’ailleurs — au beau fixe, en raison de leurs natures opposées. Cette différence de caractère n'empêchait pas Swan de souhaiter tout le meilleur à sa sœur et, elle savait que par un tel hymen, Amber se couvrirait de honte. C'était du moins ce que Swan pensait, même s'il était tout à fait probable que le temps aurait bien vite effacé tous ces commérages.

  Après le décès de Mr Salisbury, Swan s'était repassé en boucle les jours qui avaient précédé. Elle n'avait pu s'éviter de repenser aux exhortations de sir Brown d'écrire. Elle avait longtemps refusé d'appliquer son conseil, puis le temps passant, elle avait fini par se questionner sur l'écriture. Elle commença par écrire une lettre sommaire à une amie d'enfance qu'elle n'avait plus jamais vue. Après plusieurs lettres, le bruit du frottement de sa plume sur le papier avait su éveiller en elle un calme qu'elle n'avait plus trouvé depuis des semaines. Dans son enfance, Swan avait pris l'habitude d'écrire des pièces de théâtre dramatiques et de faire des représentations devant sa famille. L'âge lui avait fait perdre le goût de rester à l'intérieur, elle avait préféré exprimer sa brûlante envie de vivre à travers la campagne, au plus près de la nature. Elle commençait tout juste à renouer avec une partie d'elle-même qui semblait appartenir à une tierce personne, elle appréciait de nouveau l'effet libérateur de l'écriture. Sir Brown avait, en fin de compte, été de bon conseil sur ce point : s'affairer régulièrement à la noble tâche qu'est l'écriture lui permettait de s'évader, de cesser de penser au monde qui l’entourait, à toutes les contrariétés auxquelles elle devait faire face le reste du temps.

  Mrs Cooper était loin de partager l'engouement de Swan pour cette nouvelle passion. Elle estimait que l'écriture n'était pas digne, lorsqu'elle dépassait une simple lettre de courtoisie, d'une jeune femme. Elle jugeait plus opportun de poursuivre son éducation, afin de tendre vers un savoir nécessaire, en matière de peinture, de littérature, de broderie et de musique, notamment. Mrs Cooper était évidemment aux cent coups lorsqu'elle constatait que les doigts de Swan étaient tachés d'encre noire, que ses mains de délicate jeune fille s'apparentaient à ceux d'une travailleuse, couvertes de suie.

  Swan dut se rendre, en fin de matinée, acheter du papier chez un commerçant du village pour pouvoir poursuivre la pièce de théâtre qu'elle avait entamée. En sortant de la boutique, alors qu'elle déambulait le long de l'avenue principale, un fiacre s'arrêta quelques pas devant elle. La porte s'ouvrit et, elle fut saluée par Edward Faraday. Il semblait qu'il avait gagné en beauté depuis l'été dernier, ses traits s'étaient affinés et il resplendissait davantage de confiance. Il la gratifia d'un large sourire et s'approcha d'elle avec entrain.

  — Miss Cooper ! Quel plaisir de vous revoir. Permettez que je vous raccompagne chez vos parents, l'air est trop frais pour que vous rentriez à pied.

  — Je vous remercie monsieur, le plaisir que j'éprouve à vous revoir est sans doute égal au vôtre. Vous êtes très prévenant mais je tiens à profiter de la fraîcheur hivernale, décrocha-t-elle avec un sourire de politesse.

  — Comme vous voudrez, miss. Aussitôt que j'aurai fini de m'installer, je viendrai rendre visite à vos parents et… à votre sœur, souligna-t-il.

  Les deux connaissances se saluèrent respectueusement puis se séparèrent. Sur le chemin du retour, à travers champs, Swan tentait de deviner la réaction de sa sœur quand elle apprendrait le retour de son premier soupirant. Il était inutile de dissimuler cette information car, comme elle le savait, la nouvelle circulerait bien vite et Edward Faraday ne tarderait pas à se présenter au domicile. Le timide soleil d'automne perçait le brouillard qui commençait à se dissiper. Les rayons réchauffaient les joues rosies par la fraîcheur de Swan. Elle profitait de ces derniers instants de calme puisqu'elle savait pertinemment que le retour d'Edward mettrait un terme à son repos. Adieu, délassantes soirées de lecture et d’écriture ; bonjour, mornes soirées de représentation aux bals et autres occasions ! Le seul réconfort qu'elle trouvait résidait dans la pensée qu'Edward était le soupirant attitré d'Amber et que, avec un peu de chance, sa mère la laisserait en paix avec ses projets d'union.

  L'après-midi même, Edward avait tenu sa promesse. Il était venu rendre ses hommages à toute la famille sans délai. Mrs Cooper était ravie de constater son retour, ainsi que ses manières empressées pour toute la famille. Il lui restait encore à se faire pardonner auprès d'Amber qu'il avait abandonnée à la dernière minute pour leur pique-nique.

  La demoiselle, non-contente de retrouver le bellâtre toujours sans attache, joua de ses charmes pour se faire désirer. La coquette s’était parée de ses airs virginaux et comptait bien en faire usage. Lorsqu'il apparut pour la saluer, elle se contenta de lui décerner un vague hochement de tête, le regard fuyant. Elle avait pris garde de se tenir plus droite que jamais, le menton haut, dans le but de se donner un air important et sembler hors d'atteinte. Son stratagème n'avait pas laissé Edward indifférent et il ressentit pressément le besoin de lui présenter ses excuses pour son départ précipité.

  — Je ne vous en veux point. J'ai, d'ailleurs, à peine remarqué votre absence, mon ami, déclara-t-elle en lui tendant sa main droite pour qu'il la lui saisît et, par-là, signifier son pardon.

  Amber parada dans la pièce, fière de la démonstration de sa puissance féminine, le sourire aux lèvres, défiant presque Edward du regard. Elle le questionna sur les affaires qui l'avaient retenu. Il expliqua sommairement que son régisseur avait réclamé sa présence à la capitale. Swan fut étonnée par sa réponse, et demanda pourquoi son régisseur se trouvait à Londres. Le dandy répondit d'un air calme qu'il préférait ne pas ébruiter l'affaire qui l'avait appelé, non pas que cela lui eût fait défaut, mais par considération pour les intérêts d'une autre personne. Les époux Cooper admirèrent à haute voix la prévenance du jeune homme, tandis que Swan jugeait son excuse bien légère et trop simple.

  — Savez-vous que par votre faute je n'ai pas participé à un pique-nique depuis des années ! lança Amber, ennuyée par l'inquisition de son aînée.

  — Miss Amber, vous m'en voyez désolé. Il nous faut rattraper ce retard sur-le-champ !

  — Allez-vous organiser un pique-nique dans les jours à venir ?

  — Vous ne pouvez pas vous contenter d'y participer, avec tout le retard que vous avez pris il vous faut en organiser un, séance tenante !

  Le visage d'Amber s'illumina et laissa paraître ses dents parfaitement blanches. Elle fit subtilement remarquer qu'elle ne saurait par où commencer. Edward saisit alors la main tendue et se proposa de lui fournir son aide.

  — Mais l'hiver s'installe, mon ami ! Comment pouvons-nous organiser un pique-nique ?

  — Qu'importe le temps ! s'exclama Edward. Je contraindrai le soleil à m'obliger, il fera beau, il fera chaud pour nous !

  Cette remarque des plus optimistes et quelque peu ridicule ne manqua pas de faire discrètement sourire Swan. Amber, quant à elle, semblait convaincue par un tel argument.

  — Où donc allons-nous nous installer ? Il nous faut un endroit calme avec une belle vue, en prime.

  — Vous avez raison, il ne va pas être aisé de trouver un tel endroit. Nous ferions mieux de partir à sa recherche tout de suite !

  — Swan vous accompagnera, imposa Mrs Cooper avec sa fermeté habituelle dans les yeux.

  C'est ainsi que Swan fut contrainte d'observer sa sœur tenter inlassablement de séduire Edward. Comme elle l'avait fait avec sir Brown lors de leur dernière entrevue, elle priait son soupirant de l'aider à enjamber un tronc sur le chemin, ou de l'aider à attacher son bonnet qui menaçait de s'envoler avec le vent chaque fois qu'ils descendaient du cabriolet pour évaluer l'endroit où ils se trouvaient. Aucun lieu ne satisfaisait Amber. Nul doute qu'il s'agissait là d'une manœuvre dilatoire, destinée à lui permettre de passer plus de temps en compagnie d'Edward et, avec un peu de chance, à épuiser la patience de son aînée et rester seule avec le jeune homme. La vallée était, par conséquent, trop vallonnée, les collines n'étaient pas assez hautes et les arbres faisaient trop d'ombre. En dépit des insatiables exigences de la jeune femme, l'enthousiasme d'Edward restait intact. Elle n'avait qu'un mot à dire, un froncement de nez à dessiner et il proposait un nouvel endroit pour leur pique-nique. Finalement, ils tombèrent d'accord en trouvant un pré, accessible à cheval, à un mile du centre du village.

  Le reste de la semaine fut dédié à l'organisation du pique-nique. Il fallut acheter des couvertures pour s'installer par terre, préparer les paniers de vaisselle et les invitations avant de les distribuer. Fallait-il encore s'accorder sur qui aurait l'honneur de bénéficier de la société des deux jeunes gens. Swan avait été requise pour surveiller les deux tourtereaux pour chacune de ces tâches. Lorsque Amber et Edward avaient dû s'entendre sur la liste d'invités ils avaient trouvé de bon goût de se moquer de Swan en s'interrogeant ostensiblement sur l'opportunité de l'y convier. N'allait-elle pas faire fuir les convives avec tous ses livres ? Les chevaux ne ploieraient-ils pas sous le poids de tous ces ouvrages ? La compagnie des deux sots était pesante depuis tous ces jours, mais cette raillerie était de trop pour Swan, elle quitta le salon où ils se trouvaient pour se promener à travers champs.

  Quand elle revint, Edward lui présenta des excuses pleines de charme et d'habileté dans le fond des yeux :

  — Ma chère Miss Cooper, pardonnez les mots déplacés que vous avez surpris entre votre sœur et moi-même. Ne la blâmez pas, j'en suis seul responsable. Nous sommes si bons amis que nous ne pouvons nous départir de l'envie de rire de tous les autres, y compris de vous. À la réflexion, je n'aurais pas dû me moquer de vous qui êtes une personne si patiente et si bonne.

  — Mon cher monsieur, je suis surprise par de telles excuses. D'abord parce que je doute que vous ayez tant de manières, ensuite parce que vous n'aviez nullement l'intention de cacher votre opinion de moi. J'entends que vous ayez une piètre estime de moi, car je suis fervente lectrice et que vous voyez les livres comme un sujet d'ennui profond ; quant à moi, sachez que je ne vous tiens pas en plus haute estime, non pas que votre aversion pour la lecture soit un vice punissable, mais parce que vous vous moquez des esprits qui cherchent à s'élever. Ceci, monsieur, est une faute que je ne saurais pardonner. Vous ne savez rien ni de ma patience ni de ma bonté, aussi ne me croyez pas assez sotte pour ne pas y déceler une forme de manipulation. Peu m'importe de vous causer de la déception en refusant vos excuses, même si je suppose que cela n'aurait pas plus d'effet qu'une goutte d'eau qui tombe dans la mer.

  Edward bredouilla quelques mots, décontenancé par ce discours à brûle-pourpoint. Swan reprit calmement, comme elle l'avait fait auparavant :

  — Ne vous inquiétez pas de ce que je pense de vous, ne vous épuisez pas à regagner mon estime, ma sœur n'a que faire de mes conseils.

  À ces mots, le très aimable Edward ne prit plus la peine de faire preuve de civilité auprès de celle qui serait sûrement bientôt sa sœur et reprit instamment l'habitude de rire, avec Amber, aux dépens de Swan.

  Quand elle eut enfin un moment de répit, Swan se rendit au cimetière attenant à l'église, afin de rendre un hommage à Mr Salisbury. Son cœur s'emplit tout à coup de tristesse. Elle n'avait, certes, pas aimé suivre sa sœur et son prétendant partout ces derniers jours, mais cela avait occupé un temps son esprit et avait même réussi à atténuer le chagrin qu'elle ressentait. La honte et la culpabilité se saisirent d'elle lorsqu'elle s’aperçut qu'elle commençait à oublier la douleur qu'elle avait éprouvée. Il lui semblait qu'elle se devait de souffrir de la perte irremplaçable de son ami encore longtemps, si ce n'était à jamais. Quelle âme cruelle oublierait si vite sa peine ? Quelle amie était-elle si elle tirait un trait si rapidement sur cet homme ? Elle oubliait qu'il était dans la nature humaine d'aller de l'avant, qu'elle ne pouvait pas s'en vouloir éternellement.

  Lorsqu’elle retourna chez elle, Swan s'installa au bureau qu'elle avait fait installer quelques jours auparavant dans sa chambre, prit sa plus belle plume, du papier et se mit à l'ouvrage. La tempête de sentiments qui s'était emparée d'elle, au moment où elle s'était penchée sur la tombe de son défunt ami, devait bien avoir quelque chose à lui offrir. Elle écrivit un texte sobre mais élégant qui marquait l'ébauche d'un roman.

  En début de soirée, les réflexions de Swan furent coupées par l'entrée impromptue d'Amber. Elle informa son aînée que le pique-nique aurait lieu quatre jours plus tard, qu'elle était tout excitée car il restait tant de choses à préparer et qu'elle se faisait une joie à la perspective de cet évènement. Swan fit remarquer qu'il serait heureux qu'Edward ne fût pas de nouveau appelé pour ses affaires, laissant entendre, de manière non dissimulée, qu'Edward n'était pas une personne de parole. Amber sermonna sa sœur, elle lui reprochait d'être rabat-joie et jalouse, ignorant tout des relations humaines et d'être incapable de quitter le monde des livres.

  Le jour tant escompté arriva enfin, pour le plus grand ravissement d'Amber. Elle était encore plus fière que Swan avait eu tort au sujet d'Edward : il était bel et bien présent, toujours souriant et plein de délicates manières, tant qu'il n'avait pas affaire à Swan. Le soleil était certes au rendez-vous, comme Edward l'avait prédit, mais il pointait timidement derrière une épaisse brume grise. Cela n'arrêta pas la candeur d'Amber et d'Edward. La plupart des invités avaient décliné l'invitation en raison de la froidure du temps, il ne restait que le pasteur de la paroisse et Swan — à qui on n'avait pas demandé l'avis - en plus des deux organisateurs. Le froid était saisissant, un vent sibérien gelait tous ceux qui osaient s'aventurer dehors.

  — C'est folie que de rester immobile à cette température ! grogna Swan contre la bonne humeur des deux jeunes gens lorsqu'ils arrivèrent au point de rencontre.

  — Je suis d'accord avec vous, fit le pasteur.

Rien de ce qu'on eut pu dire ne fit changer les deux comparses d'avis. Pourtant, Amber claquait des dents et était prise de frissonnements si violents que son corps tout entier se crispait et dessinait une vague un bref instant. Swan tenta de proposer de rentrer au chaud, ce qui n'empêcherait en rien de manger, mais on refusa tout net de se déplacer. L'entêtement des deux jeunes gens ne dura pas bien longtemps, quinze minutes tout au plus. Edward éternua énergiquement et décida subitement que le temps n'était peut-être pas le plus indiqué pour un pique-nique. Le repas se déroula donc à l'abri du vent, au presbytère, sur l'offre du pasteur.

  Durant le repas, Edward interrogea Amber :

  — Vous ne m'avez rien dit. Ai-je manqué quelque compagnie durant mon absence ?

  — Oui, si l'on peut dire. Vous avez manqué la présence de sir Brown, anciennement Mr Brown, car son père est décédé pendant votre absence.

  — Nous avons fait une très belle cérémonie en son honneur, déclara le pasteur sans que quiconque ne prêtât attention à ce qu'il venait de dire, à l'exception de Swan.

  — Ah ! cet homme. Je ne sais qu'en penser. Il m'a semblé bien fier de lui. Il ne me plaît guère. La seule chose qui le rende aimable à mes yeux est sa fortune.

  Amber acquiesça et Swan manqua de s'étouffer. Sir Brown n'était en rien fier, et c'était celui-là même qui était le plus imbu de sa personne qui osait faire ce reproche à l'encontre de sir Brown ! Quelle ironie ! Cette opinion n'était pas étonnante de la part d'Edward, mais Swan fut stupéfaite de constater avec quelle facilité Amber se rangeait à l'avis de son soupirant alors qu'elle avait prétendu avoir des sentiments pour sir Brown, quelques mois plus tôt. Amber baissait encore un peu plus dans l'estime de Swan qui était fâchée de voir que sa sœur avait si peu de loyauté. Il était cependant heureux qu'elle n'eût pas épousé sir Brown, car les prédictions de Swan auraient été tragiquement établies.

  La complicité qui liait Edward et Amber n'était pas de bon augure, elle laissait présager des noces prochaines, peu souhaitables aux yeux de Swan.

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