Illusion

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Une petite montagnarde voulait se rendre en ville.

« N’y vas pas, tu mourrais de leur vapeur toxique, tu ne vivrais qu’avec leurs inventions du diable. » Mais que voulez-vous ? Elle était amoureuse. Elle prit ses vêtements, ses chapeaux en pailles, ses robes, ses sabots en bois et son chat aux gros poils. Lorsqu’elle arriva, le grand Mont eu peur pour elle et lui fit un grands soleil et vent sifflant. « La ville n’est pas aussi terrible. » disait-elle en riant. Ah la malheureuse ! Elle pensait que cet air de joie était infini et qu’il durerait toute l’année. Elle mettait son petit chapeau au ruban rose, et elle sortait en sentant le vent soulever ses cheveux et sa robe onduler. Plusieurs semaines plus tard, la ville était à nouveau grise, empli de la fumée des usines, les oiseaux ne chantaient plus, les gens étaient froids, les rues était sales, et l’air sentais mauvais. Elle regrettait son soleil, son vent joyeux, le sifflement des sapins, les chèvres qui bêlaient, l’herbe hautes qui chatouille les mollets, les couchers de soleils, où le feu paraissait brûler le mont des montagnes, les cloches des vaches, les champs de pâquerettes, et le petit garçon qui scandait le matin : « Mes beaux fromages, qui veut mes beaux fromages de biquettes ? Trois pièces le fromage, trois pièces ! » .

Sa robe n’ondulait plus, ses cheveux ne s’empêtraient plus, les gens se moquaient de ses beaux chapeaux de pailles, ils préféraient leurs chapeaux pleins d’artifices, ornés de plumes de toutes les couleurs et de décorations en tout genre. La petite ne sortait plus de chez elle, elle restait devant son feu, caressant son chat, il lui rappelait les crépuscules sur la montagne. Un mois passa sans que les jours ne changent, elle se tenait devant sa cheminée à l’observer crépiter. Seulement, un matin elle ne put se lever de son lit, la pauvre créature avait les poumons emplis de vapeurs toxiques, la fièvre s'était emparé d’elle, et sa gorge était toute enflammé au point de ne plus pouvoir parler. Mais la maladie n’était pas sa grande douleur, le son du vent lui manquait beaucoup, elle ne l’avait pas entendu depuis bien longtemps. Elle caressait toujours son chat, il lui rappelait sa maison. Le soir, quand tout le monde dormait, le Mont eu pitié d’elle en la voyant respirer difficilement et transpirer le corps grelottant, il envoya donc le vent chanter près de chez elle. Le vent sifflait, sifflait comme sur les montagnes, elle se leva avec ses dernières forces, son chapeau sur la tête, s’assis près de la fenêtre qu'elle avait ouverte et senti le vent soulever ses cheveux de nouveaux, elle ferma les yeux et s’imagina qu’elle était debout, sur une plaine verdoyante, les chèvres broutant, le jeune garçon vendant ses fromages, les hérons volant au-dessus de leurs têtes, et les sapins dansant. Quelques minutes plus tard elle mourut, le sourire aux lèvres, une larme coulant sur la joue.

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