Deux garçons s'assirent à une table ronde devant un bon café. Un blond. L'autre brun. Le brun avait appelé son ami avec une voix angoissée. Je sentais que leur conversation allait être intéressante. Impatiente, j'attendais que l'un d'eux veuillle bien briser le silence qui s'était installlé entre eux depuis que le serveur était repartit. Le brun me paraissait  presque se sentir honteux. Ce n'est donc pas lui qui commença à parler :

- Que se passe -t-il Jules, tu es tout pâle ?

- J'ai peur.

- Pourquoi ?

- Romain ne veut plus qu'on se cache. Et les parents ben...

- Ils comprendront !

- Justement non...

- Mais bien-sûr que si ! Vous ne faites rien de mal.

- À tes yeux peut-être, à ceux de beaucoup d'autres si.

- Depuis quand prêtes-tu attention au regard des gens ?!

- Depuis toujours.

- À bon ?

- Oui... Je crois ?

- Non.

-Mais...

- Tu as peur, c'est tout. Ça se comprend.

- Mais que dois-je faire ?

- Faire confiance.

- Faire confiance ! Mais à qui veux -tu que je fasse confiance ? Mes parents risquent de me mettre à la porte !

- Fais confiance aux sentiments que tu lui portes.

- Évidemment c'est simple pour toi : tu n'es pas dans ma situation.

- Peut-être mais ça peut être facile pour toi aussi si tu écoutais ton cœur davantage que ta tête.

- Tu ne sembles pas comprendre...

- Qu'y a t-il à comprendre ?

- Que l'on accepte pas les gens comme moi !

- C'est faux. Ceux que la société n'accepte pas sont ceux qui ne s'acceptent pas eux-mêmes.

- Arrête avec ta philosophie à deux balles !

- Jules, crois-tu pouvoir vivre un jour sans tes parents ?

- Oui... enfin quand je partirai de la maison... mais ils seront toujours là.

- Et sans Jules ?

- Non. Mais ne me demande pas de choisir. J'en suis incapable.

- Tente. Parles-en à tes parents.

- Je peux pas.

- Vas-y avec Jules !

- Et s'ils ne comprennent pas ?

- Tu n'auras rien à te reprocher. Tu auras essayé.

- Si. D'avoir brisé ma famille.

- Pas obligatoirement. Alors que si tu n'essayes pas, c'est ton couple que tu brises dans tous les cas.

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