Tosca...

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Un bras musclé autour de ma taille, sa main possessive plaquée sur mon ventre, son corps littéralement collé contre le mien. Je ne dormais plus, le soleil était en train de se lever et les rayons de ce dernier filtraient à travers les persiennes de la chambre. Je quittai le lit, éprouvant une envie pressante et me rendis aux toilettes, soulageant ma vessie. Une fois terminé, je tirai la chasse d’eau et me lavai les mains, quand brusquement, je la sentis monter en moi, comme chaque matin depuis des semaines. Je me laissai tomber à genoux devant les toilettes et me mis à vomir. Accrochée aux rebords de la cuvette, je sentis une main saisir mes cheveux et l’autre flatter mon dos. Je me vidai l’estomac enfin j’évacuai surtout de la bile, car je n’avais pas trop mangé la veille.

Quand mes nausées semblèrent s’apaiser, je m’assis sur le sol frais de la salle de bain et m’essuyai, du revers de la main, la bouche avant de soupirer. Cameron, lui me tendit un verre d’eau et je le saisis et me rinçai la bouche. Je fermai les yeux et effectuai les exercices de respiration que l’infirmière m’avait appris, lors de ma première consultation pour ma grossesse.

  • Comment tu te sens ? me demanda-t-il.
  • Ça va, je crois que c’est fini, dis-je tout en entendant mon estomac gargouiller.
  • Tu devrais aller te recoucher, je vais aller te chercher de quoi les calmer et te préparer un petit déjeuner. Hier soir, tu t’es couché le ventre vide et cela n’arrivera plus jamais, je te le promets, me dit-il en guise d’avertissement tout en posant un baiser sur mon front.

Je ne répondis pas, préférant le silence aux répercutions que mon insolence me coûterait en cas de réponses. Je me relevai et fis face à mon reflet. Je voulus me laver les dents pour chasser le goût du vomi de ma bouche, mais mes affaires, n’étaient pas dans cette pièce, enfin, je le crus, car en baissant les yeux, je reconnus ma trousse de toilette posée sur le plan de travail. Ma brosse à dent avait trouvé sa place dans un verre avec le tube de dentifrice. Je réalisai que mes affaires avaient été ramené, ici. J’ouvris un tiroir sous le meuble de la salle de bain et trouvai mon maquillage, mes accessoires pour cheveux et même mes soins pour la peau. Je me saisis alors de ma brosse à cheveux et démêlai mes cheveux avant de les relever en un rapide chignon sur le haut de ma tête. Je coiffai ma frange avant de tout ranger et de retourner au lit.

Assise dans le lit, je remarquai, posé sur la table de nuit, mon journal intime. Je le pris et sortis le stylo avant d’entreprendre l’écriture de mes pensées, celles qui me hantaient depuis la veille. Je devais coucher ma culpabilité, ma honte et tous les sentiments qui me hantaient avant qu’ils ne me rendent folle.


« Le 10 juillet 2023.

Cher journal,

Je suis terrifiée ! Terrifiée, morte de honte, hantée par une horrible sensation de trahison. J’ai trahi mon mari. Entre Flavio et moi, c’était compliqué ; nous n’étions pas amoureux, mais nous nous respections. Sa mort m’a complètement bouleversée, car je savais que les répercussions pour moi allaient être terribles. Je pensais devoir retourner vivre chez mes parents, me soumettre à la volonté de mon père qui m’aurait à nouveau échangée pour négocier un contrat juteux, car c’est à cela que servent les filles dans notre monde avec ses règles et ses lois archaïques. Mais, comme tu le sais, je suis enceinte et mon bébé ne connaîtra jamais son père. Rien que de le savoir, ça me brise le cœur de maman. Il n’est même pas encore né, mais je sais déjà que je l’aime. Je serais prête à tout pour lui.

En parlant de cette grossesse, je me demande encore comment c’est possible, car Flavio ne me touchait presque jamais. En trois ans de mariage, j’ai fait l’amour que dix fois avec mon mari et, je ne peux pas te dire que c’était le feu.

Je vais te raconter la folle histoire qu’il m’est arrivé hier. Celle qui vient de bouleverser ma vie à jamais, encore plus que la mort de Flavio. Celle qui me perturbe, me rend malade et en colère.

Hier après-midi, pendant ma sieste, j’ai fait un rêve, un rêve érotique. Un rêve qui m’a donné envie d’apaiser le feu dans ma petite culotte, et j’ai été prise en flagrant délit de masturbation par le seul homme qui n’aurait jamais dû me voir ainsi. Cameron Vicenzini, le diable de Baltimore et accessoirement mon beau-père, le père de mon mari, le grand-père de mon bébé.

Ce dernier m’a surprise et la honte m’a de suite saisie, pensant qu’il partirait et s’excuserait, ce dernier est resté, il est entré dans ma chambre avant de verrouiller la porte derrière lui. Il m’a regardé comme jamais aucun homme ne m’avait regardé avant lui et ce fut tellement déstabilisant, choquant que je n’ai rien fait, hormis me cacher par réflexe. Il s’est approché de moi et m’a touché, ses mains se sont baladées sur moi, et une partie de moi, celle que j’appelle « ma déesse intérieure, responsable de mes désirs et de mes envies coquines », elle a mis ma raison aux fers, la bâillonné avant de se laisser aller aux caresses de ce dernier. Jamais avant ce jour, on ne m’avait touché de la sorte. J’ai honte de te l’avouer, mais j’ai aimé ses caresses, j’ai aimé vibrer entre ses bras. Mais quand j’ai réalisé ce qu’on avait fait, lui et moi, je me suis sentie sale, honteuse et j’ai craché sur moment magnifique qu’il m’avait offert. C’est ainsi que j’ai découvert une nouvelle facette de cet homme qui me terrifie depuis notre première rencontre. Cameron Vicenzini est un monstre, un monstre dangereux, qui semble capable de lire en moi des choses que je ne veux pas, moi-même, découvrir. J’ai peur de ce qu’il me fait ressentir, je me refuse d’admettre qu’il a raison, parce que ce n’est pas bien. Je ne peux pas apprécier ce que cet homme me fait, ni ce qu’il me dit, parce qu’il est le père de mon mari.

Journal, il dit qu’il me veut, qu’il est prêt à tout pour obtenir ce qu’il désire, même à me menacer de me prendre mon bébé. Je sais que de me battre contre lui est inutile, car je ne gagnerai jamais. Il peut me faire disparaître, et hier, il m’a prouvé qu’il ne plaisantait pas. Mon corps me le rappelle bien assez et je dois te le dire, une infime partie de moi, a envie de se laisser tenter. Mais ma raison me dicte de lutter, ma déesse, elle, elle se soumet volontiers, la maman en moi, elle désire le tuer pour ses menaces, mon cœur, lui est silencieux, perdu dans cette guerre émotionnelle qui m’habite. »

Je refermai mon journal et le reposai sur la table de nuit avant de voir Cameron entrer avec un plateau dans les mains. Il posa un regard furtif sur mon journal avant de venir poser le plateau sur le lit. Je vis alors un bol avec des morceaux de fruits, des céréales mélangées avec un yaourt nature et deux verres de jus de fruit. Il avait également préparé des tartines grillées recouverte de beurre et de miel. Le plateau était appétissant, je ne pouvais le nier.

  • Cela à l’air délicieux, merci.
  • Mange, ça te fera du bien. Il y a des amandes grillées. D’après internet c’est bon pour les nausées.
  • Internet ?
  • J’ai lu pas mal de choses liées à la grossesse.
  • Hum…, dis-je en piquant une amande dans un des bols.

Je mangeai ce que Cameron nous avait préparé et reconnus que cela me fit du bien. Je trouvais également mes vitamines que je pris avec mon jus de fruits.

Alors que je terminai mon bol de muesli, je vis Cameron se lever et quitter le lit. Il se rendit dans son dressing et revint quelques minutes plus tard. Cameron posa un coffret en bois sur le matelas. Je posai mon bol et attendis que ce dernier m’explique.

  • Ce coffret renferme un cadeau pour toi, mais également pour moi.
  • Un cadeau ? demandai-je surprise.
  • Oui, mais avant de te le donner, on doit discuter de notre avenir.
  • Je sais que tu n’as pas l’intention de me laisser partir et de toutes façons je n’ai aucun endroit où aller et même si je trouvais comment m’en aller, tu me traquerais, sans hésiter.
  • En effet, reconnut-il en esquissant un sourire.
  • Pourquoi tu fais tout ça ?
  • Je dois vraiment te donner une raison ?
  • Mon cerveau a besoin d’une réponse pour comprendre.
  • Et si c’était toi qui possédais la réponse ?
  • Moi ? C’est toi qui me retiens prisonnière et qui ne veut pas me dire pourquoi.
  • Prisonnière, rien que ça ? dit-il. Tu peux sortir dehors, mais si tu ne rentres pas le soir, je me fâcherai et je te punirai comme hier soir.
  • Tu pourrais avoir n’importe quelle femme, pourquoi moi ?
  • Parce que je te veux toi et pas une autre. Je peux demander à n’importe quelle femme de se mettre à genoux et de me sucer si je lui demandai. Mais la différence, entre toi et ces femmes, c’est qu’elles, elles le feraient pour mon fric, mon attention et peut-être par plaisir, mais, toi, Cara, même si tu refuses de l’admettre, c’est parce que toi, tu aimes cela. Tu es une soumise, une vraie, celle qui ne se soumet pas pour mon fric, tu le fais pour toi avant tout.
  • Tu…

Je déglutis et baissai la tête honteuse. Cameron saisit mon menton et m’obligea à soutenir son regard.

  • Je…
  • Rien.
  • OK. On va pouvoir discuter de l’avenir, alors.
  • Je t’écoute, dis-je tout triturant nerveusement le draps du lit.
  • Je veux légitimer ce bébé à naître, lui offrir tout ce qu’il mérite et pour ça, j’ai l’intention de faire de toi ma femme.
  • Quoi ?! m’écriai-je sous le choc. Tu veux que je devienne ta femme ? Me mettre dans ton lit ne te suffit pas ?
  • Non, ça ne me suffit pas. Quand je dis que je te veux, je crois que tu n’as pas compris. Je veux être le centre de ton monde, de tes désirs, celui qui assouvira tes envies, mêmes celles que tu refoules pour je ne sais quelles raisons stupides.
  • Tu es complètement fou. Santo et Antonio en pensent quoi ?
  • Je me fous de ce qu’ils pensent. Je suis libre de faire mes propres choix. Je compte l’annoncer ce soir, lors de la soirée que j’ai organisé en cet honneur.
  • Depuis quand tu prépares tout cela ?
  • Faire de toi ma femme ? Quand j’ai entendu ton père dire qu’il allait devoir te trouver un nouvel époux, alors que mon fils n’était même pas encore six pieds sous terre.
  • Je l’ignorai, même si cela ne me surprend même pas venant de sa part.
  • Je l’ai fait à sa place et ainsi je te protège toi et ton enfant, tout en vous permettant de rester dans ma famille.

Je ne répondis point, Cameron était un homme avisé, s’il avait un plan en tête, lui seul était au courant. En affaire, ce dernier était imprévisible et je l’avais déjà vu à l’œuvre quand un soir, lors d’une réception, ici même, il avait ruiné un homme qui avait essayé de l’entuber. Cameron n’avait pas tort sur un point, si je me remariai avec un homme d’une autre famille, mon enfant serait fortement considéré comme un bâtard aux yeux de mon mari et de sa famille, alors qu’en acceptant l’offre de Cameron, si folle fut elle, je protégeai mon bébé et lui offrait un avenir plus sûr.

Naturellement, je posai ma main sur mon ventre et fermai les yeux avant de prendre une grande inspiration et de répondre à la proposition de Cameron.

  • J’accepte. Je sais que tu ne m’aurais pas laisser le choix, mais je veux que tu saches que si j’accepte d’être ta femme, c’est uniquement pour ce bébé. Pour son avenir, car je sais qu’ici, il sera traité comme un Vicenzini et non comme un bâtard ou le fils d’un mort.
  • Tout à l’heure, le joaillier va venir, on choisira ensemble ta nouvelle bague de fiançailles. Maintenant, je vais t’offrir ce cadeau, celui que tu porteras tout le temps et que tu ne pourras retirer sous aucun prétexte, sauf en cas d’urgence, me dit-il tout en écartant le plateau qu’il posa par terre avant de s’installer dans le lit.

Cameron m’attira à lui et je me retrouvai assise entre ses jambes, les miennes enroulée autour de lui. Il s’empara du coffret en bois, ce dernier était sublime et sculpté. Il déverrouilla le loquet et souleva le couvercle. Je vis alors une parure un peu particulière. Couchés un satin noir soyeux et brillant, se trouvait un assortiment de colliers en argent. Deux d’entre eux étaient des anneaux alors que le troisième était plat et d’une largeur d’environ deux centimètres orné d’un piton avec un anneau O ’ring. Un des colliers simple, était doté d’un pendentif unique, relier par deux chaînettes. C’était le blason des Vicenzini orné d’un saphir avec des entrelacs argentés et sertis de diamants, formant ainsi les initiales de Cameron Vicenzini. Ces colliers avaient la particularité de se fermer avec une clé et d’être verrouillables. Aves les colliers, se trouvaient deux bracelets identiques, gravés et ornés d’un piton avec un anneau similaire au collier, mais plus petit. Il y avait également une bague sertie de diamant et affublé d’un anneau avec une barre en son centre.

  • Ceux sont des bijoux d’appartenances. Jamais personne ne les a porté, ils sont uniques, fait sur mesure, gravés de mon nom. J’ai attendu de trouvé celle qui aurait la chance de les porter. Des femmes tueraient pour les obtenir, et des hommes eux fantasmeraient sur la femme qui les portent. Intouchables, ces bijoux diront au monde entier, enfin pour ceux qui en connaissent la signification, que tu n’es pas sur le marché.
  • Une alliance ne suffit pas ?
  • Non, pas dans le monde dans lequel je vais t’entraîner. Les règles sont très différentes, une femme mariée, dans mon monde, ne veut rien dire. Certaines sont mariées, mais appartiennent à un autre homme, un maître qui n’a pour but que de la guider dans l’épanouissement de son plaisir de soumise. Ou bien, elles sont mariées et viennent soumettre des hommes mariés, accro au boulot et croulant sous les responsabilités et qui désirent parfois lâcher prise aux mains de femmes qui subissent de la pression et/ou qui désirent se défouler en prenant le pouvoir dont elles sont privé au quotidien. Il y a des couples qui aiment se partager, s’échanger avec d’autres, tu verras, j’ai l’intention de te faire découvrir ce monde. Je désire te voir porter ces bijoux dès aujourd’hui.

Je ne savais quoi dire, trop choquée par tout ce que je venais d’entendre. Cameron effleura ma joue avant de glisser une mèche rebelle, derrière mon oreille. Il écarta un peu ma frange avant de s’emparer d’un bracelet. Il l’ouvrit avec la clé et délicatement le passa autour de mon poignet. Il en fit autant avec mon autre poignet avant de passer au premier collier, celui avec le pendentif qui ornait à présent mon buste, tombant juste au-dessus du vallon de ma poitrine. Il prit le plus large avec l’anneau O ‘ring et le referma autour de ma gorge, avant de passer au dernier collier. Ces derniers étaient lourds, froids, et symbole de mon accord silencieux face à la situation.

Ma déesse intérieure, curieuse et ravie de découvrir de nouvelles choses, se retint de danser, heureuse de découvrir ce monde inconnu dont Cameron avait entrouvert la porte et qui me semblait tout aussi effrayant que mystérieux et tabou. Ma raison, elle manifestait son mécontentement, voulait hurler à l’indignation, tout sachant qu’elle en paierait les conséquences. Je pris la sage décision de ne rien dire, pas même quand Cameron me complimenta, et me lorgna avec envie et un désir brûlant dans son regard.

Ce dernier apposa sa main sur ma joue, encadra mon visage avant de poser sa bouche sur la mienne. Surprise, j’écarquillai les yeux avant de laisser ma déesse prendre la main et cela pour son plus grand plaisir. Il m’attira à lui, ses mains sur mes fesses encore sensibles et meurtrie. Je m’accrochai à lui, quand il me renversa dans les oreillers. Je sentis son érection se poser contre mon ventre, puis doucement ce dernier et cela sans me quitter du regard, se débarrassa de son jogging avant de saisir son membre dressé entre nous. Il effleura en douceur ma fente, avec, puis guida son érection entre mes nymphes humides avant plonger tout en douceur en moi. Je soutins son regard, plantant mes ongles dans ses bras alors que son sexe m’étirer délicieusement, et mes muscles vaginaux s’agripper à ce dernier telle une pieuvre le ferait avec son rocher. Je m’arquai et enroulai mes jambes autour de lui, pour le sentir encore plus profondément.

Ma déesse écrasa ma raison et une partie de moi s’éveilla sous les caresses et les flatteries de Cameron. Sa bouche posée sous mon oreille, son souffle chaud effleurant ma peau nue, ses doux vas-et-viens lui arrachant de petits grognements sourds qui résonnèrent dans ma tête, amplifiant ainsi la confiance et l’ego de ma déesse intérieure.

Cameron se redressa à genoux dans le lit, me surplombant de toute sa taille, il posa de manière possessives ses mains sur mon ventre avant de saisir mes cuisses. Il les écarta en douceur, admirant ainsi son sexe aller et venir en moi. Cameron lâcha ma cuisse et vint masser mon bouton de chair qui aussitôt me fit réagir. Je décollai brusquement, sentant une vague de plaisir s’abattre avec force sur moi. Je jouis sous ses mains expertes et rapidement, ce dernier se retira avant de prendre sa queue luisante de mes fluides. Il se branla longuement jusqu’à obtenir sa propre délivrance. Ejaculant en plusieurs fois, je reçus plusieurs jets de son foutre sur mon ventre, mes seins et l’intérieur de mes cuisses.

Il s’écroula dans le lit à mes côtés après son orgasme et m’attira dans ses bras, sans dire un mot. Son nez dans mes cheveux, sa main sur mon ventre, il le caressa longuement comme si ce bébé était le sien.

Douchée, habillée et prête pour cette journée de folie. Après m’avoir fait l’amour, Cameron m’avait fait par du programme de la journée. Mon emploi du temps était à présent entre les mains de ce dernier. Il avait pris rendez-vous avec des médecins réputés pour ma grossesse. Il avait également prévu d’engager une infirmière préparatrice à l’accouchement, ainsi qu’une future nurse et autre. Sur le moment, je n’avais pas répondu, mais après avoir eu du temps pour réfléchir, j’avais des questions et des objections concernant toutes ces décisions.

Descendant les escaliers, j’émergeai au salon et m’immobilisai net en apercevant dans l’entrée des portants de vêtements, des cartons de chaussures et autres accessoires de mode. Une femme blonde, les cheveux coupés dans un carré parfait, semblait diriger toute cette entreprise. Je me faufilai jusqu’à la terrasse et trouvai Cameron. Ce dernier était au téléphone, près de la piscine. Je descendis les escaliers et m’approchai tout gardant une distance de respect. Ce dernier m’aperçut et me fit signe d’approcher, tout en mettant fin à sa conversation téléphonique.

  • Un souci, Cara ? me demanda-t-il tout en posant un baiser sur mon front.
  • Oui, je voudrais te parler de ce que tu m’as dit dans la chambre.
  • A quel propos ?
  • Ma grossesse, les médecins, l’infirmière et la nounou.
  • Je t’écoute, me dit-il.
  • Je ne veux pas qu’une autre femme élève mon bébé.
  • J’aurais dû te préciser que la nounou serait là, uniquement pour t’épauler. Tu ignores ce qu’un bébé peu impliquer. Des nuits courtes, de la fatigue, avec l’accouchement, tu seras épuisée et je veux juste que tu puisses avoir une épaule sur qui te reposer. Sans oublier qu’en plus d’être une future maman, tu seras une épouse, la mienne. Et même si je n’ai aucun doute sur tes capacités de future maman, je veux que notre mariage et notre couple ait sa place. Tu voulais autre chose ? Non, parce que ta styliste t’attend pour qu’on puisse choisir ta nouvelle garde-robe.
  • Parce que ma garde-robe actuelle n’est pas à ton goût ?
  • Tosca...
  • Ce n’est pas de ma faute si tes parents t’ont empêcher de jouer à la poupée quand tu étais gosse.
  • Ne me provoque pas, Trésor, me menaça-t-il.
  • Avant d’aller jouer à la poupée, je voudrai te demander un truc.
  • Quoi ?
  • Je veux un accord écrit avec une valeur juridique qui stipule que ni toi, ni tes fils encore vivants ne me prendront mon bébé. Je veux une assurance écrite signé de ta main.
  • Et je gagne quoi à te donner ce que tu veux ?
  • Moi, répondis-je.
  • Toi, je t’ai déjà.
  • Non, je n’ai rien signé et tu le sais. J’ignore ce qui te motive, tes intérêts sont un mystère que tu déguises avec des excuses. Si c’était Santo, jamais tu n’aurais offert à sa femme ce même traitement. Elle te sort par les yeux.
  • Si je te signe cet accord juridique, tu te donnerais à moi, sans limite, ni restriction ? Vraiment ?
  • Oui, mais pas mon bébé. Lui, il ne fait pas parti de l’accord.
  • Je peux au moins m’assurer qu’il ne manque de rien ?
  • Tu ne peux pas l’utiliser pour me contraindre. Je serai ta femme, ta maîtresse, tu feras partie de sa vie, tu pourras l’élever, lui apprendre ce que tu sais de la vie, mais jamais plus, tu ne pourras l’utiliser pour faire pression sur moi. Si tu veux lui ouvrir un compte, c’est ton droit, mais il ne serait plus une monnaie d’échange que tu utiliseras contre moi.
  • Je vais rédiger cela et le faire valoir devant mes avocats.
  • Pas de petites lignes, sans quoi, je ne signerai pas.

Cameron fit un pas dans ma direction et se pencha à mon oreille.

  • Voilà pourquoi je te veux. Tu me crains, mais tu n’as pas peur de m’affronter. Je te promets de jouer franc jeu et de ne pas te piéger. Le contrat sera limpide et concis.
  • Merci.
  • On peut monter, la styliste t’attend ? me demanda-t-il.

Je me retins de dire quoi que ce soit. Ce dernier me suivit jusqu’à l’intérieur et rapidement, la blonde qui devait être la styliste, se rua sur nous. Elle me salua rapidement, avant de tendre sa main à Cameron. Ce dernier la saisit avant d’aller prendre dans un fauteuil. Magnolia arriva de la cuisine, avec un plateau de rafraîchissements. L’odeur du café me fit grimacer et j’eus un haut de cœur.

  • Tosca..., dit Cameron.
  • Tout va bien, c’est juste l’odeur du café. Je...
  • Magnolia, veuillez retirer le plateau, s’il vous plaît ? trancha aussitôt Cameron.
  • Bien, Monsieur, répondit Magnolia. Toutes mes excuses, madame, me dit-elle.
  • Ce n’est rien, lui assurai-je en souriant.
  • Madame Vicenzini, je suis Clara, votre styliste. J’ai fait venir les dernières collections de vêtements à la mode.
  • Super, répondis-je avec un brin d’ironie dans la voix.
  • Monsieur Vicenzini, m’a dit que vous étiez enceinte, j’ai pour cela choisi des vêtements assez élastiques, tout en restant modernes et chics.
  • Cool, soufflai-je tout en voulant prendre mes jambes à mon cou pour fuir ce cauchemar éveillé.

Cette dernière me proposa de me présenter quelques pièces pour le quotidien, en passant par des petites robes, des combinaisons, des ensembles. Cameron, voyant que cela ne m’intéressait pas de moindres, prit la sage décision de me torturer, en me demandant d’essayer et de lui offrir un petit défilé improviser. Voulant l’envoyer se faire foutre, je vis à son regard la lueur de défiance et me ravisai. Je me levai et pris la première tenue que la styliste, qui lorgnait Cameron avec un envie, me tendit. Je me rendis dans la cabine d’essaye improvisée avant de l’enfiler et de l’essayer. Quand je sortis, Cameron grimaça et m’ordonna d’aller me changer.

Son petit jeu dura une bonne demi-heure quand brusquement, Cameron se leva et s’approcha lui-même des portants. Il jeta négligemment plusieurs vêtements sur un fauteuil, avec des accessoires et des chaussures. Quand il eut terminé sa propre sélection, il indiqua à Clara qu’il avait choisi et terminé. Cette dernière admira la pile sur le fauteuil et sourit. Elle fit remballer le reste et commença, elle-même à compter, tout en rangeant sur un portant les pièces sélectionnées. Quant à moi, je me rendis dans la cuisine et me pris un petit encas. Cameron me rejoignit et m’attrapa par la taille avant de se coller dans mon dos.

  • Tu es la première femme que je connais haïssant le shopping.
  • Je ne hais pas le shopping, je hais simplement qu’on joue avec moi à la poupée pour combler une frustration de jeunesse.
  • Tu es sûre de vouloir jouer à ça ? me demanda-t-il tout en venant mordiller mon épaule.
  • J’aurais pu passer une commande sur internet et choisir mes propres vêtements au lieu d’être déguisée et transformée en une femme que je ne suis pas.
  • Montre-moi...
  • Quoi ?
  • Tu veux te commander des vêtements sur Internet, montre-moi avant de le mettre dans ton panier et de valider ta commande, dit-il tout en faisant glisser sa tablette vers moi.

Cameron la déverrouilla et j’ouvris internet et me rendis sur les sites où j’avais principalement l’habitude de me rendre pour commander mes vêtements. Naviguant sur les pages, admirant quelques pièces, Cameron valida la plupart de mes choix, mettant lui-même les produits dans le panier. Je terminai avec un panier à cinq chiffres, sur ce premier site. Le deuxième fut tout aussi volumineux que le premier. Et en commandant, j’avais pris également pris conscience de mon état.

  • Merci, lui dis-je.
  • Je t’en prie, c’est mon rôle de m’assurer que tu ne manques de rien. Tu vas devoir également commencer à chercher une robe de mariée.
  • Je dois quoi ?
  • Te trouver une robe de mariée, pour notre mariage.
  • Tu as déjà arrêté une date ?
  • Oui, tu as quinze jours avant que le père Marcelino ne bénisse notre union. Quant à notre mariage, il sera officialisé cet après-midi par un juge de paix et mes avocats. La réception de notre mariage aura lieu le jour de la bénédiction.
  • Je vais regarder ça, répondis-je dans un souffle.

Cameron me laissa sa tablette et décida de me laisser terminer mon encas pour aller régler la facture de sa frustration enfin comblée. Je posai cette dernière et soufflai complètement dépassée. Je me rendis dehors pour prendre l’air. M’approchant des limites du jardin, admirant le paysage, je posai mes mains sur mon ventre tout en murmurant.

Tu n’es pas là, mais je t’aime déjà. Je te promets de tout faire pour te protéger de ce monde de fous dans lequel toi et moi allons évoluer.

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