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Lui remarquer une laideur, lui induire une faiblesse se ressentait comme une victoire. La victoire de ne pas être totalement asservie. Peut-être que si, mais l’illusion était à ce moment précis parfaite. Rien n’était plus réconfortant que cet instant. Elle n’était pas tout à fait à la hauteur. Elle était pathétiquement humaine. Pourtant, le simple fait d’avoir cette réflexion anéantissait absolument tout. Puisque, si j’étais capable de me réjouir d’une de ses laideurs qu’elle fut d’esprit ou physique, cela signifiait qu’il était déjà trop tard. Le venin s’était déjà répandu. Et sitôt qu’elle déplaçait cette mèche de cheveux, sitôt qu’elle souriait d’une seule joue plissée à l’enfant que j’étais, cette laideur s’évaporait. Et dans une faiblesse d’esprit que je m’accorde, elle se transformait en quelque chose d’encore plus beau, qui lui retirait de nouveau son humanité. Là est la défaite de l’amour. Celle de ne pas accorder des défauts à l’autre qui ne soient pas des raisons encore plus limpides d’aimer.
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