Fantôme ébahi, égaré, au ventre plein de sable.

Pareilles à celles d'un vaisseau fantôme,

Les voiles de mes paupières lourdes

Comme un canot de sauvetage surpeuplé,

Racontaient au vent les méandres du passé,

Les mots échoués sur la crête des vagues de pensées,

Et murmuraient des images dans les algues

Doucement salées des douleurs oubliées...

De vertes danseuses épanouies

Dans les nuées efflanquées d'un orage assoupi

Se doraient aux rayons nocturnes,

Et racontaient l'histoire du début du monde.

Et me voici écorchée, évanescente,

Baignant en pleine oraison maritime,

Au détour d'un grain d'été,

Je cherche la lune ensevelie,

Dans le triangle des Bermudes.

Nous sommes les écaillers de la vie,

Flottant, libres, en eaux troubles,

Nous pleurons, errant dans les vestiges

Du naufrage de nos rêves dilués,

Et les chiens de mer se nourriront

Des bonbons amers de nos amours défuntes.

Spéciale dédicace à @LeaDanCarole@ , qui m'a offert l'inspiration pour la création de ce texte, au cours de notre échange de hier.

Voile musicale : I MUVRINI, « DANS LA MAIN DE LA TERRE »

https://youtu.be/rfhMXRNPlMY