Chapitre 6
PDV Steve McGarrett
Rébecca venait de partir. Cette femme était vraiment incroyable et magnifique. Je comprenais tout à fait qu'elle s'en aille, après tout, nous étions encore de parfaits inconnus, mais ça ne m'empêchait pas d'être contrarié qu'elle m'ait laissé en plan. Tout ce dont je rêvais, c'était de pouvoir à nouveau poser mes mains sur son corps, d'embrasser ses lèvres charnues, de l'entendre gémir pour moi. Eddie me ramena soudainement les pieds sur terre par un coup de langue baveuse sur les mains.
« Tu es au courant que tu as cassé l'ambiance tout à l'heure ? Je suis sûr que tu l'as fait exprès ! l'accusais-je en plaisantant. Heureusement que je t'aime trop pour t'en vouloir ! lui dis-je en m'agenouillant à sa hauteur pour le grattouiller à l'endroit qu'il adorait, c'est-à-dire derrière les oreilles. »
Eddie était le parfait compagnon. Je ne le considérais pas comme un animal de compagnie, mais comme un être à part entière faisant partie de la famille, de la Ohana. J'avais peut-être tendance à trop le chouchouter, la preuve, il était allongé sur le flanc droit et je lui faisais des papouilles, assis sur le sol de l'entrée. Subitement, des cris se firent entendre à l'extérieur. Eddie se releva brusquement. Debout sur ces quatre pattes, les oreilles droites, la queue relevée ; il était aux aguets. En tendant l'oreille, je pus clairement distinguer de la panique dans la voix d'un des individus. J'ordonnais au labrador de ne pas bouger, je pris mon arme et sortis à toute allure en prenant soin de rester sur mes gardes. Dehors, les différents lampadaires éclairaient la rue assombrie par la nuit. Je sortis de mon allée et découvris un homme vêtu de noir pointant une arme sur Rébecca.
« Je n'ai pas le choix ! Si je te descends pas, ils tueront Maggie ! l'entendis-je dire avant de le voir enlever la sécurité.
— Hey ! l'interpellais-je brusquement, levant mon arme dans sa direction. »
Tout se passa très vite. Lorsqu'il me vit, la panique s'empara de l'homme, le faisant changer de trajectoire. Il m'avait désormais dans son viseur. Rébecca ayant reconnu ma voix, s'était retournée, horrifiée. Malheureusement, c'était déjà trop tard. L'inconnu et moi-même venions de tirer, chacun voulant atteindre l'autre. Bien sûr, c'était sans compter sur Rébecca qui souhaitait apparemment protéger cet individu. Le tireur me manqua de quelques centimètres ; la balle passant au rat de ma tête et finissant sa course dans le tronc d'arbre se trouvant juste derrière moi. En revanche, la mienne toucha le bras droit de Rébecca avant d'atteindre celui du tireur. Il n'essaya même pas de prendre la fuite. Il avait l'air d'être soulagé. Tout ça semblait irréel. Je venais de lui tirer dessus et le gars était soulagé ? Mais ça le devint encore plus lorsqu'une Rébecca furieuse s'approcha de moi en me hurlant dessus.
« Mais qu'est-ce que t'as fait ?
— Ce que j'ai fait ? répétais-je, médusé, ne comprenant pas sa réaction. Il allait te descendre ! lui exposais-je les faits, en colère. Que voulais-tu que je fasse ? Le laisser te tuer ?
— Pour commencer, tu aurais pu éviter de tirer sur mon frère ! m'annonça-t-elle légèrement moins remonté contre moi. »
Son frère ? Je me retournais vers le blessé. Grâce à l'éclairage d'un des lampadaires, je le reconnus enfin. Je m'approchais de Rébecca, pantois, et lui chuchotais, souhaitant me faire entendre uniquement d'elle.
« Rick Benton est ton frère ?
— Mon demi-frère, pour être exacte ! précisa-t-elle.
— Donc, Andrew Benton est ton père biologique ! concluais-je. »
Elle confirma mes dires, puis alla rejoindre son demi-frère. Celui-ci était adossé contre la voiture de la jolie blonde, le bras en sang. Je les rejoignis.
« Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? s'inquiéta Rick.
— Ne t'inquiète pas ! On va trouver une solution !
— Trouver une solution à quoi ? demandais-je, ignorant la situation dans laquelle se trouvait Rick.
— Je t'expliquerais après ! me répondit-elle. D'abord, on ferait mieux d'aller soigner nos blessures !
— Je vous emmène à l'hôpital ! déclarais-je.
— Non ! s'égosilla le criminel, apeuré. S'il apprend que je n'ai pas fait le boulot, il me tuera et Maggie avec !
— Ok ! consentis-je. Mais il faut quand même vous soigner ! Je peux appeler un ami, il me doit un service !
— On peut lui faire confiance ? questionna Rick.
— Il m'a tiré d'affaire plus de fois que je ne l'ai fait pour lui ! Je lui dois la vie ! Alors, oui, on peut lui faire confiance ! rétorquais-je. »
Je les fis tous rentrer chez moi et j'appelais mon ami qui accepta de nous aider. En attendant son arrivé, je donnais quelques compresses à Rick pour sa blessure et je jetais un coup d'œil à celle de Rébecca. La balle n'avait fait que l'érafler. Je m'apprêtais à la soigner lorsqu'on sonna à la porte. J'allais ouvrir et faire entrer mon ami. Je le conduisis aux blessés afin qu'il puisse jauger l'ampleur des dégâts.
« Docteur Ryan ? s'étonna Rébecca lorsque Tobby entra dans la pièce.
— Mademoiselle Devalois ! Je ne vous avais pas conseillé de rester tranquille ? lui fit-il remarquer, un brun moqueur.
— Ce n'est pas de ma faute ! Dans tout ça, je ne suis qu'un dommage collatéral ! Expliqua-t-elle, se défaussant de toutes culpabilités.
— Steve, je te laisse la soigner, ce n'est qu'une éraflure ! conclut-il après avoir inspecté la jeune femme. »
J'obtempérais et pris un tabouret pour m'asseoir à côté de ma jolie blonde. Je pris une compresse et du désinfectant ; et je m'appliquais à nettoyer la plaie. Elle grimaça lorsque le tissu imbibé de produit rencontra la chair à vif. Une fois fini, je lui mis des strips de sutures adhésives pour remplacer les points de suture. Je profitais que Tobby s'occupait de Rick pour discuter avec Rébecca pour avoir enfin des explications sur les événements de ce soir.
« Bon ! Maintenant que l'on est en quelque sorte que tous les deux ! Tu peux m'expliquer pour tout à l'heure ? Parce qu'il comptait te tuer et à ce que j'ai pu voir, tu allais le laisser faire ! Tu es suicidaire ou quoi ? explosais-je hors de moi.
— Il ne faut pas lui en vouloir, il a des circonstances atténuantes ! tenta-t-elle de m'expliquer, abattue.
— Des circonstances atténuantes ? m'offusquais-je. Parce qu'on peut tuer et avoir des circonstances atténuantes maintenant ? ironisais-je courroucé.
— Calme-toi ! Je vais t'expliquer et tu comprendras ! Le chef d'un gang veut ma tête sur une pique ! Il a confié la tâche à mon frère, mais il a refusé ! Ce mafieux a enlevé sa copine pour lui forcer la main ! Si dans 72 heures, le boulot n'ai pas fait, on retrouvera leur corps et le mec embauchera une autre personne pour m'exécuter ! m'exposa-t-elle. Donc, maintenant, il faut trouver une solution pour, soit prouver que je suis morte, soit sauver Maddie ! »
Tobby finit de soigner son patient puis il vint me voir.
« Voilà, j'ai fini ! me dit-il en enlevant ses gants de latex.
— Merci mec ! Je te revaudrais ça ! lui tapotais-je l'épaule.
— Non t'inquiètes, c'est cadeau ! Tu m'en dois déjà tellement, je ne vais pas en rajouter ! plaisanta-t-il. »
Il prit ses affaires et repartit chez lui finir sa nuit, car une autre garde l'attendait dans quelques heures. La nuit étant presque terminée, je laissais Rick se reposer dans la chambre d'ami à l'étage. Avec l'épée de Damoclès qui régnait au-dessus de la tête de Rébecca, je ne pouvais pas la laisser prendre le risque de retourner chez elle. Je lui ordonnais de rester dormir ici, pour sa sécurité. Elle accepta sans rechigner, rassurée de ne pas rentrer chez elle. Je n'avais qu'une seule chambre d'ami et ne souhaitant pas la faire dormir sur le sofa, je lui fis une proposition.
« Tu risques certainement de refuser, mais je tente ma chance ! Est-ce que tu accepterais de dormir avec moi ? lui demandais-je mal assuré, étant persuadé qu'elle allait refuser. »
Elle hocha la tête timidement. Je l'accompagnais dans ma chambre et lui prêtais un de mes t-shirts. Elle se rendit dans la salle de bain adjacente pour se changer. J'en profitais pour me dévêtir et m'allonger dans le lit, en boxer, exténué par cette soirée mouvementée. Je relevais la tête à l'entente de l'ouverture de la porte et la trouvais là, dans l'embrasure, telle une déesse, dans mon t-shirt noir lui arrivant à mi-cuisse. Elle me rejoignit pour s'engouffrer dans mes bras. Je lui déposais un baiser sur le front et éteignis la lumière.
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