PDV Rébecca Devalois

Steve et Junior étaient retournés interroger Miroslav. Je profitais de l'inattention de tous pour copier le dossier de l'enquête. Une fois fait, je me tournais vers les autres, perdu dans mes pensées. Je remarquais soudainement la forte proximité entre Matt et Danny. Je savais que Matt avait rencontré quelqu'un mais je n'aurais jamais pensé à Danny. Avant de mettre mon plan à exécution, je décidais de prendre mon frère à part pour avoir une discussion avec lui. On s'isola dans son bureau. Je m'installais face à lui, mes yeux inquisiteurs posés sur lui. Je ne passais pas par quatre chemins et lui posais la question directement.

« Ça fait combien de temps que vous êtes ensemble ? le questionnais-je gentiment.

— De qui est-ce que tu parles ? répliqua mon frère, ne voyant nullement où je voulais en venir.

— De Danny et toi ! Abruti ! le charriais-je.

— Oh ! Co... Comment tu l'as su ? chuchota-t-il en se rapprochant de moi, comme s'il avait peur que quelqu'un l'entende.

— Ce n'est pas parce que ma vie entière est horriblement chaotique que je ne vois rien ! Je suis loin d'être aveugle frérot ! lui expliquais-je sur un ton légèrement moqueur. Alors, ça fait longtemps vous deux ?

— Ça remonte à l'année dernière ! se confia-t-il, tournant un regard empreint d'amour vers son âme sœur. On a commencé à sortir ensemble 1 mois avant qu'on te retrouve ! Quand j'ai reçu l'appel de la police de Washington, j'ai été heureux qu'on t'ait enfin retrouvé ! Mais quand on m'a dit que tu étais dans le coma et que tu pouvais ne pas t'en sortir, j'étais effondré ! Il a pris le premier avion avec moi et m'a accompagné à Washington ! Il m'a soutenu tout le long !

— Je suis vraiment heureuse pour vous deux ! lui dis-je, le prenant dans mes bras, ému.

— Un jour, toi aussi tu pourras enfin vivre ta vie ! déclara-t-il, prenant mon visage en coupe. Être heureuse et épanouie ! Avoir une famille ! Et tu pourras cesser de surveiller tes arrières ! Tu le mérites petite sœur !

— J'espère ! Parce que je suis fatigué de cette vie ! avouais-je, une larme orpheline venant dévaler ma joue. »

De son pouce, il vint effacer cette larme. Il me réconforta dans la chaleur d'une étreinte dont il était le seul à avoir le secret. Ça m'avait manqué. Il m'avait manqué. Danny fit brutalement son entrée dans la pièce, nous faisant, par la même occasion, sursauter tous les deux.

« Je suis désolé de vous interrompre dans ce petit moment entre frère et sœur, mais Miroslav nous a donné tout ce qu'il savait ! On a tout ce qu'il nous faut ! »

On se retrouva tous autour de la table. Junior faisait défiler sur les grands écrans les informations que j'avais copiées à leur insu. Pendant ce temps, Steve, lui, nous détaillait son plan de sauvetage. Mais je n'écoutais pas vraiment. Son plan ne m'intéressait pas. Nous n'avions pas les mêmes objectifs. Une fois le speech terminait, on se rendit tous dans la salle d'armement que Steve ouvra avec une clé. On commença à tous s'équiper. Je fis également le plein. Un Glock, un M16, des munitions, des fumigènes, des grenades assourdissantes, un couteau ainsi que mon Smith & Wesson fétiche. Pendant que je finissais d'enfiler mon gilet pare-balles, je commençais à me mettre en condition pour la suite de mon plan. Steve s'apprêtait à mettre le sien lorsque je prétextais vouloir discuter en privé. Je l'attirais dans le couloir. À l'abri des regards, je m'emparais de ses lèvres dans un baiser passionné. Je me collais le plus possible contre lui et cherchais à tâtons les clés de la salle d'armement. Une fois trouvé, je me laissais aller contre lui. Je regrettais déjà ce que je m'apprêtais à leur faire. On s'éloigna lentement l'un de l'autre par manque de souffle. Steve pris entre ses doigts une mèche rebelle et la ramena délicatement derrière mon oreille. Je le regardais dans les yeux avec un air légèrement maussade. Pensant que j'étais inquiète pour la mission de sauvetage, il me rassura.

« Il ne faut pas t'inquiéter ! Tout va bien se passer ! »

Il m'embrassa une dernière fois avant de retourner se préparer. Mes regrets s'intensifièrent en même temps que mes mauvaises décisions. Je n'avais pas le choix si je voulais arriver à mes fins. Quelques mètres après avoir passé la porte, je l'appelais. Il se retourna vers moi, haussant les sourcils.

« Je suis désolée Steve ! lui avouais-je bouleversée.

— Pour quelle raison ? »

Il me regarda complètement perdu. Ses yeux se posèrent soudainement sur mes mains, dans lesquelles se trouvaient les clés dérobées plus tôt. Il comprit malheureusement trop tard ce que je m'apprêtais à faire. Steve tenta de me retenir sous les regards incompréhensifs des autres, qui s'étaient rendu compte de la situation. Mais j'avais pris ma décision. J'agrippais la poignée. C'était trop tard. Je ne pouvais pas revenir en arrière. Je ne voulais pas. Je claquais la porte dans un bruit sourd et les enfermais à double tour. J'étais totalement abattue. Mais c'était la seule solution. Ce n'était pas leur combat, c'était le mien et seulement le mien. Je ne voulais pas qu'ils se retrouvent au milieu d'un règlement de comptes entre Ezra et moi. C'était mon devoir de régler ce merdier. Si seulement j'avais pu réussir à le tuer à Washington, Rick et Maggie n'auraient jamais été mêlés à tout ça. Bien sûr, je n'allais pas seulement sauver Maggie. Je comptais tuer Ezra, le tuer de la même manière qu'il avait tué mon bébé : une balle dans le cœur. Je voulais venger la mort de mon bébé pour de bon. Ezra, prépare-toi à mourir dans les prochaines heures parce que, cette fois-ci, je ne compte pas te rater.