Ode à un Rat
Votre méchanceté, je le sais, vous en êtes
Aussi fier qu'un bambin de sa verte sucette,
Et - tout comme chez lui - la bave dégouline ;
Seulement, dans son cas, c'est ses fringues, sa mine
Qui deviennent poisseuses - attisant les taons,
Bien sûr - n'empêche pas qu'il sourit, nonchalant.
Mais chez vous, ça se déroule d'autre manière :
C'est le ricanement, la haine rancunière
Qui dominent ; vous pensez semer le malheur
Chez d'autres - mais en fait, c'est votre propre coeur
Qu'empoisonne la bave de votre sucette,
Dès l'instant que vous optez pour 'méchant et bête'.
Ça tourne souvent mal. La morale résonne :
Donne pas le pouvoir aux petites personnes.
La mort entre dans l'âme, et sous peu, tout pourrit ;
- Une petite consolation qui s'ensuit :
Ce qui pourrit, ça pue - quand l'on vous cherchera,
On vous connaîtra presto, de par l'ode au rat.
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