Chapitre 4
Beaucoup de prétendants se mettaient une pression importante sur les épaules et cela pouvait se voir à plusieurs moments distincts. Il y avait ceux qui prenaient leurs repas rapidement, avalant leurs pitances avant d’aller s’entraîner. Il y avait ceux qui stressaient de plus en plus et cherchaient du contact. Il y avait ceux qui parvenaient à s’en rendre malade…
Parmi eux, le petit Oom prenait un certain temps sur sa pause du midi pour se travailler avec son jouet sexuel. Le matin même, le cours avait été douloureux et il fut véritablement déçu de voir qu’il ne parvenait même plus à le faire rentrer entre ses reins. Il s’était raidi, contracté. Il eut beau se travailler avec un peu plus de lubrifiant, rien n’y fit. Dès que l’heure sonna, il dut s’arrêter pour aller travailler un petit moment avant son cours suivant. C’était tellement frustrant.
Il était un peu pantelant, triste et désolé lorsque Voon apparut pour lui ordonner de s’occuper du nettoyage des sanitaires. Il se retrouva donc à frotter les parois malodorantes à l’aide d’une petite brosse. Il ne le faisait qu’à genoux, travaillant certaines postures de soumissions qu’on lui avait déjà apprise. C’était l’une des difficultés qui faisaient face aux prétendants, ils ne savaient pas dans quelle culture ils devraient s’adapter. Grâce aux cours secondaires, il avait eu l’occasion d’apprendre à plaire à des espèces différentes et même à des cultures différentes au sein de ces espèces. Les apprentissages paraissaient sans fin.
Il frotta durant près de deux heures. Il avait de la chance, la pièce était relativement propre avant son arrivée. Il ne partit pas avant que ce ne soit l’heure de son cours, alors il se lava rapidement les mains et marcha, tout aussi vite à travers les coursives pour parvenir jusqu’à la petite salle de classe. Ce n’était pas un endroit bondé en général, il était peu à y avoir accès et ce jour-là, ils n’étaient que trois.
Le professeur, Necra Lico Reolmy, n’était ni Oom, ni Furh contrairement à beaucoup d’autres, mais la majorité de ses élèves ignoraient à quelle espèce il appartenait. C’était la première année qu’il enseignait dans cette couveuse, mais il en avait testé deux autres avant avec des règles et de méthodologies différentes les unes des autres. Il appréciait FOK12 pour sa grande liberté de possibilité. Certains de ses étudiants n’avaient pas encore passé l’âge d’avoir leur premier jouet, donc il poursuivait des cours relativement simples à mettre en place. Lorsqu’il arriva dans la pièce, il leur ordonna simplement de se mettre face à un mur. Il les observa alors qu’ils lui obéissaient sagement sans même savoir ce qui les attendait.
Le premier était un joli Furh, un mâle aux fesses musclées, au dos magnifique et doté d’un pénis non négligeable. Son corps permettait presque de faire oublier la banalité de son visage. Les deux autres étaient des Ooms, bien-entendu. Les jeux politiques des Furh ne pouvaient ouvrir l’accès à sa salle de classe, il n’aurait jamais permis le contraire. Les Ooms étant souvent plus performants, mécaniquement il en voyait davantage. L’un d’entre eux était roux, un joli modèle avec un sexe étonnant. Un petit pénis reposant sur une jolie vulve, les deux étaient fonctionnels, une rareté. L’autre avait un pénis, pas de vulve mais une poitrine de petite taille et de jolis cheveux sombres particulièrement long. Necra aimait cette variété de possibilité qui était entretenue dans toutes les couveuses qu’il avait pu fréquenter.
- Mettez vos mains à plat sur le mur, au-dessus de vos têtes et cambrez-vous.
Ils obéirent tous de concerts sans la moindre attente. Ce n’était pas la première fois qu’il allait leur imposer cet exercice et ils avaient encore bien du travail à faire pour le réussir pleinement. Il s’approcha du roux, lui caressa les cheveux et puis le dos jusqu’à descendre pour pétrir ses fesses. Les muscles étaient détendus. Il l’abandonna pour atteindre l’autre Oom qui semblait plus contracté qu’en temps normal. Sans dire un mot, Necra glissa sa main le long de son épaule et posa les doigts sur sa gorge qu’il serra tranquillement, le faisant suffoquer. Le jeune prétendant se laissa faire, respirant au grès des mouvements de son professeur sans chercher à se débattre. La poigne était pourtant forte et la main l’englobait assez pour pouvoir couper totalement son débit d’air.
- Très bien. Très, très bien. souffla-t-il.
Le jeune s’était fait lascif sous ses doigts, toute la tension qui l’habitait était partie. C’était une jolie soumission. Ce jeune aimait se soumettre et c’était une excellente chose. Le professeur recula d’un pas et leur ordonna de s’agenouiller et de croiser les bras dans leurs dos. Ils obéirent immédiatement et leurs corps se cambrèrent de concert.
- Vous allez fermer les yeux et ouvrir la bouche.
Tranquillement, il approcha le Furh, attrapa ses cheveux et le tira légèrement en arrière pour l’éloigner du mur. Sa jolie bouche rosée était ouverte, il fit pénétrer un doigt à l’intérieur et lui caressa la langue. Il la sentit se contracter alors qu’il enfournait ses doigts un peu plus loin encore. Il insista tranquillement, presque paresseusement jusqu’à ce que le jeune ne s’échappe et ne demande :
- Stop.
Aussitôt il s’arrêta en soupirant. Ce n’était pas la première fois que ce prétendant intervenait de cette manière. Il détestait offrir le contrôle à un autre, mais il devrait apprendre ou quitter définitivement son cours. Ainsi pour l’aider, il lui proposa un exercice de remplacement.
- Met ton doigt dans ta bouche et suce-le jusqu’à ce que j’atteigne dix.
Le professeur compta lentement et lorsqu’il finit par indiquer « dix », il offrit une caresse le long de la tempe du prétendant pour le féliciter. Il reprit les exercices communs aidant les jeunes à améliorer, lentement, leur capacité à obéir. Tel était son rôle.
Aussi désagréable que ce soit, juste après le cours, ils durent retourner à leurs tâches habituelles. Le petit Oom le fit avec autant de force et de courage qu’il pouvait en réunir. Ce n’était pas facile, son corps était de plus en plus épuisé mais il s’accrochait. Il prit une collation rapide et retourna aussi vite que possible chercher ses affaires. Il avait particulièrement envie de tester le petit plug qu’on lui avait confié. Il se sentait complètement raide et tendu après cette journée et cela le décevait vraiment. Il aurait aimé être plus performant.
Trempant ses doigts dans le lubrifiant, il l’appliqua ensuite sur le plug, le caressant doucement. Il frémit en le comparant à son premier jouet sexuel. La forme n’avait rien à voir, mais en son point le plus large, il était bien supérieur au gabarit de l’autre. Le faire passer dans son fondement allait être peu évident. Il ne chercha pas à le prendre en bouche et au contraire, il le fit glisser le long de son ventre, frémissant au contact sur sa peau.
Il le glissa entre ses jambes, le laissa frôler son sexe puis ses testicules et il descendit, de plus en plus bas jusqu’à son anus crispé. Il souffla pour se détendre et appuya légèrement, mais il se referma un peu plus encore. Il relâcha la pression et recommença plusieurs fois sans améliorer les choses. Posant le plug anal à côté de lui, il recommença avec ses doigts. Il ne le fit pas délicatement, mais avec force et volonté. Il s’ouvrit tout en soufflant pour tenter de domestiquer la douleur. Dès qu’il trouva l’écartement suffisant, il retenta l’expérience. En grimaçant, le visage détourné et fermé, il poussa et s’arrêta soudain, un peu choqué lorsque sa barrière accepta l’intrusion et se referma tout aussi vite sur la base du plug. Il était installé.
Son cœur battait vite et quelques larmes s’étaient accumulées le long de ses cils, mais il tenta immédiatement de jouer un peu avec pour en éprouver les sensations. La manière dont cela appuyait à l’intérieur de son ventre était surprenante. Il ne parvint pas à trouver le courage de le retirer et il mit près d’une dizaine de minute avant d’oser se lever. L’objet suivi ses mouvements d’une manière déconcertante et il laissa échapper un petit cri lorsqu’il fut tiraillé de l’intérieur alors qu’il avait simplement voulu se baisser pour ramasser le drap qui attendait d’être changé. Les sensations étaient impossibles à occulter et elles le ralentirent grandement, néanmoins il fit ce qu’il devait puis, il retourna dans le dortoir.
Chaque dortoir avait sa propre particularité mais on pouvait en dénombrer au moins trois styles bien distincts. Celui-ci était son favori, à chaque changement de zone, il essayait d’en retrouver un similaire. Le plafond était fait de tôles assemblées par des écrous épais. Il était couleur rouille, mais la magie se produisait la nuit, lorsque chaque écrou s’éclairait pour représenter une constellation. C’était un si joli spectacle ! Il l’adorait. Il avait entendu d’autres prétendants assurer qu’ils n’aimaient pas trop ces dortoirs à cause de leurs couchages. Ils dormaient dans de grands lits à cinq ou six, se tassant les uns sur les autres. Cela favorisait les contacts qui étaient les bienvenues le soir, après de dures journées de travail, mais les lits les isolaient également en petit groupe, les empêchant d’être simplement tous ensembles.
Marchant comme il le pouvait avec le plug dans le fondement, le jeune Oom observa rapidement les différents lits et choisit non pas le plus proche, mais celui où il y avait le plus d’Ooms. Les ailes des Kris prenaient une place non négligeable et il ne parvenait pas à aimer leur contact. Quant aux Furhs, ils ne se mélangeaient que rarement aux autres d’ailleurs, dans les deux immenses lits qu’ils avaient investis, il n’y avait qu’un seul Oom qui ait osé s’y glisser.
Grimper sur le matelas fut peu évident, mais il y parvint et il se laissa glisser sur le côté tout en s’aidant du corps le plus proche. C’était un blondinet, minuscule, qui se retourna vers lui et le prit entre ses bras le plus naturellement du monde. Ils ne se connaissaient pas et ils ne chercheraient pas à se connaitre. Ils étaient interchangeables, mais ils étaient également chauds, moelleux, agréables aux contacts, … et ils étaient nombreux à s’en souvenir au creux de la nuit. Une main fatiguée glissa le long de ses côtes, descendit encore un peu jusqu’à toucher le plug anal qu’il portait, lui arrachant un gémissement. Le blond soupira d’aise tout en marmonnant qu’il était bien chanceux avant de s’endormir, alangui contre lui.
Chanceux ? Il n’en avait pas l’impression. Il travaillait très dur pour y arriver et son corps, si mignon soit-il, avait bien du mal à accepter d’être modelé ainsi. Néanmoins il se colla un plus contre l’autre corps nu, l’enlaçant dans ses bras et prenant son premier véritable contact doux de la journée. La vie dans la couveuse n’était pas facile, mais il y avait aussi de bon moment se dit-il tout en s’endormant, étrangement apaisé malgré la masse volumineuse en lui.
Annotations
Versions