6 - Kowalsky (1/2)
Édouard est parvenu à échapper à Eugène et sa sœur ce matin là. Ainsi, il put prendre son petit déjeuné tranquillement dans le réfectoire sans que personne ne vienne lui poser des questions ou lui rappeler qu'il ne vient pas du monde magique.
Tandis qu'il remplit son plateau de nourriture pour agrémenter son petit déjeuné, Édouard finit par réaliser tout de même que ce qu'il vivait n'étais pas un rêve et que sa mère ne viendra pas le réveiller. Il était bel et bien dans une école de sorcellerie, c'était le jour de la rentrée et il n'y avait pas l'ombre de Kevin ou Ludovic pour l'embêter.
Certes, il ne s'était toujours pas lié d'amitié avec quiconque, mais il croise les doigts en espérant qu'aujourd'hui sera plus propice à la discussion. En attendant, il finit par se trouver une table isolée et vide dont la nappe qui l'avait recouverte la veille avait disparue. Au même moment, Panache lui rendit une petite visite lorsque tous les hiboux s'engouffrèrent dans le réfectoire pour porter le courrier à leur maître.
Ainsi, il comprit que le moyen utilisé par les sorciers pour distribuer le courrier était les hiboux. Fasciné par ce balai aérien alors que tout le monde trouvait ça normale dans la salle, il ne put s'empêcher d'imaginer un jour prochain où ses futurs amis lui enverront du courrier de la sorte. En attendant, il se retrouva seul à partager son petit déjeuné avec Panache.
- Salut Panache, dit-il en caressant le flanc de l'animal aux plumes en bataille, tu veux un peu de pain ?
Tandis que l'oiseau picorait les miettes éparpillées autour de son maître, il fut surpris de voir qu'un morceau de parchemin plié en quatre manqua de tomber dans son bol de lait. Surpris, il leva la tête pour apercevoir une chouette effraie filer au dessus de lui avant de quitter la salle par la fenêtre en battant des ailes. Finalement, il ne dût pas attendre une journée de plus pour recevoir du courrier. Que lui voulait-on ? Curieux, il déplia le parchemin et lut dans sa tête.
Monsieur Vittel,
Veuillez vous rendre le plus tôt passible dans mon bureau situé au quatrième étage de l'aile Est. Ainsi, je vous fournirais de plus amples informations sur votre situation dans le monde magique.
Cordialement,
Professeur Andromède Alphératz
Qu'entendait-il par « votre situation dans le monde magique ? Y aurait-il un problème dans son inscription à l'Académie ? Voudrait-on le voir parce qu'on s'est trompé à son sujet ? Qu'y avait-il de si important à lui dire pour que le directeur adjoint veuille le voir dès la rentrée des classes ?
Édouard s'inquiéta et sentit le stress lui prendre la gorge. Mais ce message était très clair, il avait rendez-vous immédiatement dans le bureau du professeur Alphératz pour une raison inconnu.
Ainsi, il rangea le message dans la poche de son jean avant de finir ses tartines. C'est là qu'il aperçu les jumeaux Loizeau, qu'il cherchait à tout prix à éviter, pénétrer dans le réfectoire pour prendre leur petit dej à leur tour.
Surpris, il engloutit ses tartines en une bouffée pour quitter la pièce le plus vite possible sans se faire repérer. Mais c'était trop tard. Eugénie l'aperçu et lui fit de grands signes de la main en sautant sur place pour qu'Édouard la remarque. Il ne manquait plus que les appels d'Eugène à l'autre bout de la salle pour que tout le monde les regardent avec étonnement.
Édouard fit semblant de ne rien remarquer, même si c'était difficile de les ignorer. Et comme si le sort s'acharnait sur lui, tous les élèves présent dans le réfectoire les observaient s'avancer vers lui.
- Salut Bernard ! fit Eugène en tenant son plateau plein de nourriture.
- Il s'appelle Édouard, rectifia Eugénie.
- Oui bon !... dis c'est génial qu'on se retrouve dans la même chambre, tu ne trouves pas ?
- Ouais c'est cool, fit Édouard sans conviction
- Oh ! Tu as vus l'emploi du temps ? dit précipitamment Eugénie. Aujourd'hui, tous les sixièmes ont cours moldus avec le professeur Sorbonne, dans l'amphithéâtre de la tour de l'aile Est. On va faire des maths, de l'anglais et du français, ça va être génial !
Édouard prit alors conscience qu'il n'avait jamais reçu d'emplois du temps. Comment expliquer le fait que les jumeaux en aient reçu un ? Pourquoi n'en avait-t-il pas encore ? Cela avait-il un rapport avec son rendez-vous dans le bureau du directeur adjoint ? Peut-être voulait-on l'empêcher d'aller en cours parce qu'il n'était pas un sorcier ?
Son inquiétude quant à cette probabilité le submergea à nouveau, mais, au même moment, il aperçu le garçon qui s'était moqué de Panache lorsqu'il était au marché des sorciers. Ce dernier observait les jumeaux en ricanant accompagné de son copain costaud qui le suivait partout.
Mais le plus intéressant fut lorsqu'il reconnu deux des jolies filles qu'il avait précisément entouré dans sa liste d'amis fictive. Elles les accompagnaient en riant aux éclats. Soudain, il vit en ces quatre personnes, la bande d'amis qu'il aurait toujours voulu intégrer. Le rêve qui ne s'était pas exaucé la veille allait peut être se réaliser aujourd'hui.
- Désolé, je dois me rendre dans le bureau d'Alphératz, dit précipitamment Édouard pour se débarrasser des jumeaux.
Trouvant son excuse parfaitement honnête car véridique, il prit son plateau et alla le poser sur les tables collées contre les miroirs comme le faisaient les autres. Il laissa Panache s'envoler par la fenêtre et voulu rejoindre le groupe qu'il venait d'apercevoir. Mais il perdit leur trace tandis qu'ils avaient quitté la pièce.
Ainsi, il se dirigea seul vers le quatrième étage de l'aile Est pour rejoindre le bureau du directeur adjoint en se demandant bien ce qu'il pouvait lui vouloir. Cependant, le château est immense et il dût demander son chemin à plusieurs reprises à différents élèves jusqu'à ce qu'un des fantômes de la SOIF lui vienne en aide. Finalement, il arriva devant une grosse porte en bois sans poignée portant l'inscription suivante.
Bureau de Monsieur Andromède Alphératz
Directeur du service d'administration,
Directeur adjoint de l'Académie de Magie de Beauxbâtons.
Un peu apeuré à l'idée de se retrouver face à une personnalité aussi influente au sein de l'école, il frappa à la porte. Cette dernière s'ouvrit sur une petite pièce composée d'armoire et d'étagère sur, lesquelles étaient posés de nombreux objets bizarre qu'Édouard n'avait encore jamais vu. Le professeur Alphératz se tenait derrière son bureau finement sculpté et n'attendait plus que la venue du jeune sorcier.
- Ah, monsieur Vittel, dit-il poliment tandis qu'il avait retiré son chapeau haut de forme laissant voir son crâne dégarni. Veuillez entrer s'il vous plait, j'ai plusieurs choses à vous dire.
Toujours perplexe et silencieux, Édouard s'exécuta tandis que la porte se referma d'elle même derrière lui. Alphératz fouilla dans son bureau afin de sortir un petit rouleau de parchemin qu'il déplia.
- Je vous ai convoqué pour vous donner votre emploi du temps et vous expliquer certains points important concernant votre scolarité au sein de notre établissement.
Édouard paru soulagé en voyant l'emploi du temps qu'Alphératz allait lui transmettre. Il allait pouvoir se rendre en cours comme tous les élèves de son âge et n'est pas venu ici pour qu'on lui confirme qu'il est un moldu.
- Étant né dans une famille moldu, poursuit-il. Vous devez avoir des centaines de questions qui vous viennent à l'esprit, j'imagine.
Édouard acquiesça timidement en recevant le parchemin que le professeur venait de lui donner.
- Cette année, continua-t-il, vous êtes le seul nouvel élève dans ce cas. Mais rassurez-vous, vous serez traité à la même enseigne que les enfants né de parents sorciers. Ainsi, vous aurez les même cours et les mêmes examens à passer.
- Comment ça se passe ? Demanda Édouard qui se décida enfin à parler, je veux dire... les études et tout ça ?
- C'est très simple, explique-t-il, d'abord vous aurez quatre années à passer au collège. À la fin de votre troisième, vous serez amené à passer le DISC. C'est le Diplôme Intermédaire de la Sorcellerie au Collège. Ensuite, vous aurez trois années de Lycée où vous vous perfectionnerez dans des domaines précis. Au bout de ces années, vous passerez vos EFFETS. Épreuves Fondamentales de Fin d'Études de Tous Sorciers.
Édouard buvait les paroles du professeur mais des centaines d'autres questions lui vinrent en tête et il ne savait plus par où commencer.
- Mais, et pour ma famille ? Mes parents, comment ça se passe ?
- Ne vous inquiétez pas, jeune homme, répondit-il en gardant un air sérieux, le service d'administration de l'Académie que je dirige s'est chargé d'avertir vos parents. N'ayant pas de monnaie courante, ils n'auront pas à payer vos frais de scolarité Nous nous en chargerons pendant toute la durée de vos études. Actuellement, Mme Rosmerta, la première secrétaire de ce service est en train de vous ouvrir un compte à la banque Gringott's pour vous permettre d'y placer vos premières économie et rembourser le ministère quand vous en aurez les moyens.
Tout cela avait l'air compliqué pour un pauvre garçon né de parent moldu comme Édouard fraîchement débarqué dans ce monde nouveau. Mais il avait saisit l'essentiel. Le ministère se charge de payer ses études jusqu'à ce qu'il soit en âge de le rembourser. Ça semble honnête et on peut penser que M. Vittel sera rassurer de constater qu'il n'aura pas à ouvrir son porte-monnaie.
Cependant, l'heure tournait et Édouard devait assister à son premier cours en tant que sorcier. M. Alphératz le libéra afin qu'il n'arrive pas en retard dès le début de l'année. Avant de rejoindre l'amphithéâtre, il passa dans sa chambre pour récupérer son vieux sac à dos noir avec son nécessaire à calligraphie acheté lors de sa journée mémorable au marché des sorciers.
Il mit près de dix minutes pour trouver la salle où avait lieu le cour du professeur Sorbonne. Par chance, il n'était pas en retard, mais il entra le dernier en soufflant.
- Bien, je pense que tout le monde a finit par trouver son chemin ? Dit le professeur Sorbonne en dévisageant Édouard, allez vous assoir jeune homme.
M. Sorbonne était un sorcier grand, la trentaine et barbu, avec des lunettes aux couleurs d'écailles de tortue. Il était sobrement vêtu d'une robe noir et d'une cravate rouge nouée sous une chemise blanche. Édouard monta l'escalier, son vieux sac à dos usé sur l'épaule, afin de trouver une place libre.
Il remarqua Eugène et Eugénie qui l'invitèrent à venir prendre place à leurs cotés. Mais, Édouard fit semblant de ne pas les voire et poursuit son chemin entre les bureaux. Il monta les marches et aperçu ses deux colocataires en grande discussion avec la fille qu'il prit pour une quatrième lors du dîner de la rentrée. Soudain, il eut la vague impression d'être le seul de l'école à ne pas avoir encore trouvé d'amis.
C'est alors que la chance lui sourit enfin lorsqu'il remarqua une place libre aux cotés des quatre élèves qu'il avait aperçu dans le réfectoire avant son entretient avec Alphératz. Il les rejoignit d'un pas rapide en leur souriant poliment.
Le cours put enfin débuter et Édouard aplatit son épi rebelle dans un geste discret, pour paraître plus convenable. Il fallait qu'il leur parle, il ne pouvait pas rester là à ne rien faire car s'il restait silencieux, il serait l'unique élève de l'école à n'avoir que pour seule compagnie, un hibou moyen duc au plumage en bataille. Mais ce fut son voisin qui prit la parole en premier au grand soulagement d'Édouard.
- Eh, fit-il discrètement à l'adresse d'Édouard, c'est toi qui causait avec la paire Loizeau tout à l'heure ?
Édouard reconnu le jeune garçon qui s'était moqué de Panache au marché, mais il était près à lui pardonner car ce dernier lui avait adressé la parole. Un geste qu'Édouard n'attendait plus.
- Euh... bégaya-t-il, oui mais ce ne sont pas mes amis, je les connais à peine.
Le groupe le regarda en riant avant que les deux jolis filles qu'avait remarqué Édouard lors du dîner se chuchotèrent quelque chose à l'oreille en gloussant.
- Je m'en doute bien, dit-il, mais je voulais savoir s'ils étaient aussi énervants qu'on le prétend ?
Les filles pouffèrent de rire de plus bel tandis que le copain resta silencieux en observant attentivement Édouard, ce qui le déstabilisa un peu.
- Je sais ce que tout le monde pense d'eux, moi... je les trouve très agaçant, répondit Édouard en avalant difficilement sa salive car il n'aime pas dire du mal des gens, surtout quand il ne les connait pas.
Cependant, pour se faire des amis populaire, il était prêt à,tous. Le garçon eut un petit sourire et tendit discrètement sa main pour ne pas que Sorbonne, qui prononçait une phrase en anglais, ne puisse les voire.
- Je m'appelle Beaufort, dit-il tandis qu'Édouard serra sa main, Tibius Beaufort.
Il était grand, blond et la coupe au bol. Son visage et ses yeux bleus ne laissaient pas les filles indifférentes. Il était tout à fait le genre de gars à qui Édouard voulait ressembler. Faire parti de ses amis était un privilège et il avait du mal à cacher sa fierté de lui serrer la main.
- Lui c'est Daril, poursuit-il en montrant son camarade silencieux et imposant.
Ce dernier avait le visage constellé de tâches de rousseurs et son regard semblait vide. Lorsqu'il lui serra la main, Édouard sentit ses doigts craquer sous la pression de ses énormes mains.
- Et bien, Tib' ! Dit la brune des jolies filles, tu ne nous présente pas ton nouvel ami ?
- Si, répondit Beaufort en leur lançant un sourire charmeur, voici Desvilles et Bouquet
- Oh, ça va Tibius, protesta la jolie blonde aux cheveux frisés, appelle nous par nos prénoms, c'est plus polie. Moi c'est Rose, fit-elle à Édouard, Rose Bouquet
- Et moi Laura Desvilles, fit la brune aux cheveux courts.
- Euh, je m'appelle Édouard Vittel, dit-il, intimidé tandis qu'il entoura dans sa tête les noms de ses nouveaux amis.
Il put enfin suivre le cours en souriant joyeusement. Il avait enfin trouvé les amis qu'il attendait pour rivaliser avec Ludovic ou pour se venger de Kévin.
Pendant le reste du cours, il écouta les critiques de Beaufort envers les jumeaux en riant. Il les comparait à une paire de lunettes coiffées d'une perruque à la raie bien propre. Édouard retrouva finalement sa joie de vivre et ne cachait pas sa fierté de traîner aux cotés d'un type aussi populaire que Tibius.
Ils traînèrent ensemble dans les couloirs du château sans que personne ne viennent l'embêter. Désormais, il pouvait déambuler sans avoir à rester dans un coin et attendre que les récréations se terminent. Il était enfin heureux et avait finalement trouvé sa place.
Pendant une pause d'inter-cour ensoleillée, ils s'installèrent sur un banc dans l'immense et magnifique jardin à la française et discutèrent de tous et n'importe quoi. Beaufort disait que son père, qui travaillait à la commission des Magistrats du ministère de dissimulation du monde magique au monde moldu, allait lui offrir un « éclair de feu » pour ses douze ans. Lorsqu’Édouard demanda ce qu'était un éclair de feu, les autres se mirent à rire et Tibius lui expliqua que c'était le balai le plus puissant et le plus rapide qui existe.
Malgré les quelques moqueries amicales que lui lancèrent ses nouveaux amis, Édouard était heureux car il apprenait plein de choses sur le monde des sorciers.
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