19 - La finale (2/2)
— Incroyable ! Gaëlle Bannier vient de marquer dix points supplémentaires ! Les Pégases mènent au score ! qui l’auraient parié au début de l’année, je vous le demande !
Mais les Pégases n’étaient pas tirés d’affaires pour autant. Il fallait encore cinq points de plus avant que Jérémy ne puisse s’emparer du vif d’or. Mais il était déjà bien mal engagé contre Morin qui ne quitta pas la petite boule dorée pourvue d’ailes en argent. Edouard ne pouvait pas rester la à ne rien faire tandis que ses camarades s’évertuaient à marquer un dernier but.
Sa douleur à la cote l’empêchait peut-être de suivre le rythme imposé par Morin pour tenter de le déconcentrer du vif d’or. Il aurait tellement voulut utiliser sa baguette magique pour lui jeter un sort, n’importe lequel maintenant qu’il en connaissait quelques-uns. Mais il était interdit aux joueurs de posséder sa baguette sur le terrain.
Il n’eut pas trop le temps de réfléchir car la formation noire fonçait déjà vers le but. Ils n’étaient plus que deux pour les arrêter car Gaëlle et Rémi étaient enore à l’autre bout du terrain. Alfe et Abe suivaient les Titans en possessions du souafle. Ils se le passèrent de mains en mains afin de brouiller les pistes et feinter Helena qui ne savait pas lequel d’entre eux allait tirer.
C’est alors qu’Edouard comprit la stratégie employée par les ignobles Titans. En contrebas, les deux batteurs noirs remontèrent en chandelle avant de frapper un cognard avec leurs battes. Edouard n’eut pas le temps de prévenir les cousins de rappliquer immédiatement pour protéger la gardienne. Elle reçu le cognard de plein fouet et tomba de son balai faisant une chute de quinze mètre. Elle tomba lourdement au sol sous les acclamations et les sifflets du public.
Les buts étaient totalement libres pour les Titans. Helena ne se réveillera pas, complètement assommée. Fiers de leur coup, les batteurs Titans firent s’entrechoquer leur batte avant de s’occuper du cas d’Edouard. Il était leur dernier rempart avant d’arriver au but. Il fallait l’éliminer à son tour.
Le cognard qui avait frappé Helena revint vers lui et il se baissa de justesse en se maintenant la cote qui lui fit grimacer de douleur. Les batteurs frappèrent de nouveaux et Edouard du se jeter de son balai pour esquiver le coup sans se fêler une nouvelle cote. Heureusement, il était plus proche du sol que ne l’était Helena.
Il retomba lourdement sur l’herbe fraiche et ses jambes fléchirent tandis qu’il espérait remonter immédiatement sur l’Epsilon Oméga. Mais il ne le vit pas. Le balai s’était volatiliser dans les airs et il avait trop mal sur le coté pour pouvoir remonter dessus. Tout était perdu. Les Titans allaient reprendre l’avantage et certainement attraper le vif d’or avant que Jérémy ne le puisse. Et même s’il le pouvait, l’écart de points n’était pas suffisant pour remporter le championnat.
Mais Edouard oublia une chose. Il y avait deux cognards sur le terrain. Or, un seul a été tiré par les batteurs Titans. Il regarda au dessus de lui et vit Alfe et Abe frapper à leur tour sur le trio de poursuiveurs.
Surpris par cette attaque, Ménard lâcha le souafle qui retomba sur la pelouse à quelques mètres seulement d’Edouard. La chance avait peut-être tournée. Les Titans n’avaient pas encore remporté le match et le vif d’or n’était pas capturé. A cet instant, Edouard eut une idée un peu saugrenue.
Il ne sait pas pourquoi maisil fit cela mais il courut comme il put vers le souafle, inerte. Tout en se maintenant la cote, il commença à taper dans la balle rouge avec le pied, comme au football. Il se rappela alors les matchs que sa mère l’obligeait à aller voir pour supporter son frère et Kévin.
Il ne sait pas pour quelle raison il pensait à Ludovic à cet instant précis mais il continua d’avancer balle au pied. Il traversa le terrain à la surprise générale et les Titans qui tentaient de lui bloqué le passage au raz du sol ne purent s’emparer du souafle.
Edouard tira dans la balle afin quelle passe sous les balais des poursuiveurs Titans sans qu’ils ne puissent la prendre. Surpris, ils n’eurent pas le temps de voir le jeune sixième passer entre eux comme si de rien n’était. Edouard comprit qu’il avait prit tout le monde au dépourvu. Ici, chez les sorciers, personne ne connaissait le football. Même le public resta pantois.
Parvenu au niveau des immenses poteaux du camp adverse, il contrôla la balle comme le faisait Kévin avec son pied, avant de tirer en l’air pour qu’un de ses camarades s’en empare. Le gardien avait quitté son poste pour venir récupérer le souafle des mains d’Edouard, mais il ne s’attendait pas à ce que ce dernier l’envoi en l’air avec le pied. La balle rouge fila au dessus de sa tête et atterrit dans les bras de Rémi qui n’eut plus qu’à marquer dans le cercle d’or.
Edouard exulta toujours bloqué au sol tandis que les Titans restèrent cloués sur place. Mais Victor n’annonça pas le but de Rémi. Il hurla autre choses qui fit exploser le stade dans un délire sans nom.
— JEREMY DAUVEL VIENT DE CAPTURER LE VIF D’OR ! LES PEGASES L’EMPORTENT !
Incroyables. Grâce à son échappée solitaire, balle au pied, Edouard était parvenu à déconcentrer Morin suffisamment longtemps pour que Jérémy le rattrape et capture le vif d’or une fraction de seconde avant que Rémi ne marque son dernier but sous les couleurs de Pégases. Ils avaient non seulement gagné le match mais ils avaient également remporté le championnat !
Un tonnerre d’applaudissement, mêlés à des cris de joies et des feux d’artifices se firent entendre dans tout le stade. Helena s’était relevée tant bien que mal au moment même où Edouard s’est mit à jouer au football. Elle le rejoignit en courant et le prit dans ses bras. Alfe Et Abe l’accompagnèrent suivit par Gaëlle et Rémi qui atterrirent à leur tour. Edouard ne sentait même plus sa douleur à la cote, il était tellement heureux. Plus qu’il ne l’a jamais été. Jérémy retrouva son équipe en tenant fermement le vif d’or à la main. Il était en larme et tous se jetèrent sur lui pour le féliciter.
— On a gagné ! crièrent-ils tous ensembles.
Gaëlle fondit en larmes à son tour et les nombreux supporters des Pégases envahirent le terrain. Chaque joueur était porté en triomphe. Edouard vit ses amis, Charles, Armand et Enola dans la foule qui lui firent des grands signes de la main. Ils étaient tout petits à cotés des Lycéens qui les félicitaient. Edouard ne connaissaient pas la plupart d’entre eux pourtant, ils lui souriaient et le félicitaient pour son exploit.
Plus tard, lorsque la foule se calma, la directrice vint au milieu du stade avec une énorme coupe dans les bras. Elle la tendit à Jérémy qui la brandit sous les acclamations du public.
La fête fut grandiose et interminable. Elle se poursuivit dans le réfectoire où était organisé un bal cher aux Lycéens. Edouard mangeait à s’exploser l’estomac. Il y avait toutes sortes de friandises, des tartes et des fondants au chocolat tellement savoureux qu’il voulu en emporter dans le dortoir. Il retrouva Monky qui le félicita à son tour puis Odilon qui serra la main de chacun des joueurs.
— Ne vous avais-je pas dit que vous feriez des merveilles, Monsieur Vittel ?
Edouard commençait à rougir tandis que la musique dynamique et entrainement résonnait dans la salle. Même Apollon perché sur son nuage au plafond dansait gaiment. Au cours de la soirée, de nombreux élèves vinrent le voir pour lui demander comment il eut l’idée de pousser la balle avec son pied.
— Oh, c’est un sport que pratiquent les moldus, répétait-il sans cesse tandis qu’il se goinfrait de bonbons acidulés en compagnie de Charles Armand et Enola. Ca m’est venu comme ça alors que je n’avais plus de balai…
— Oh fait, ton balai ? fit Charles soudain prit de panique, tu l’as laissé au stade ?
— Non je pense qu’il est parti, répondit machinalement Edouard comme si cela ne le choquait pas d’avantage.
— Ca n’a pas l’air de te surprendre, dit Enola curieuse
— Odilon m’avait prévenu, se souvint Edouard, l’Epsilon Oméga est un balai un peu spécial. Il ne m’a jamais appartenu. Mais quand il n’a plus eut besoin de moi il est parti. Je m’en suis douté juste avant le début du match. J’ai senti que c’était la dernière fois que je l’enfourcherais. Avant de partir je pense même qu’il m’a aidé à me poser en douceur quand je suis tombé du balai. C’était son dernier coup de pouce.
— Coup de manche, tu veux dire, fit Charles en riant. Dommage c’était un bon balai
— Qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? demanda Armand la bouche pleine de chocolats fondants
— Je vais en racheter un, pardi ! s’exclama Edouard, mais cette fois ce sera le mien.
Ils se couchèrent très tard ce soir là. La semaine suivante, ils devraient faire leur bagage et rentrer chez eux. Edouard ne se réjouissait pas trop de devoir rentrer au 27 rue Alfred Jarry. Il allait encore passer un été horrible avec sa mère qui le punira sans cesse et son frère qui se moquerait de lui. Mais il allait rentrer avec une valise pleine de souvenir et un exemplaire de la coupe de Quidditch en miniature.
Tandis qu’ils chargèrent leurs bagages dans l’un des nombreux carrosses qui les ramènerait à la place de Clysthènes, Edouard, Charles, Armand et Enola se retournèrent une dernière fois sur le somptueux jardin à la française et les murs finement sculptés du château.
Edouard ne reverraient ce gigantesque domaine que dans deux mois. Ces toits en ardoises d’un noir d’ébène et ces tours pointues qu’à la fin de l’été et pourtant, il ne voulait pas partir. Il était bien ici. Il s’était fait des amis et avait une vie qui le convenait parfaitement.
Il y avait vécu des aventures extraordinaires et personne ne le croirait à son retour. Mais avant de monter dans les carrosses tirés par les Abraxans de Domptin, Alphératz distribua une circulaire les interdisant de faire usage de la magie en dehors de l’Académie. Armand expliqua à Edouard que c’était pour ne pas que le monde des sorciers soit découverts.
Edouard trouva dommage de ne pas pouvoir se défendre si Ludo se prenait l’envie de l’embêter. Mais il ferait avec. Il attendait déjà le moment de rentrer en cinquième à Beauxbâtons, cela serait dommage de se faire exclure avant la fin de l’été.
La statue d’Irvin Beauxbâtons étincelait depuis le hall ouvert, observant les carrosses s’envoler dans le ciel bleu dégagé de l’Académie. Edouard laissa Panache voler hors de sa cage pour qu’il puisse prendre l’air aux cotés des immenses chevaux ailés à la robe dorée. Ensembles, les quatre amis se promirent de s’écrire durant l’été. Edouard les quitta sur le quai du métropolitamagie avec la sensation d’être plus riche qu’il ne l’avait jamais été. Tout ne sera plus comme avant désormais.
FIN
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