Le complot

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La nuit s’engluait dans les rues crasseuses d’Adipem-liberum Pulmenti. En voiles sombres, elle s’agrippait aux murs graisseux, s’attachait à la chaussée maculée d’immondices. Loin du cœur de la ville, où claquaient sur les pavés les caligae de la milice urbaine, une ombre glissait en un instant de porche en porche, attentive au moindre son signalant une lame inamicale. Les soudards à la solde des Bondula ne s’aventuraient jamais dans les faubourgs et si tous détestaient la milice et leur maître, sa présence dissuadait nombre de malfrats.

Pisum Sativum un verre de vin de Falerne à la main s’impatientait. En apprenti conspirateur, il avait choisi une table dans un recoin sombre et éloigné de la porte, ses yeux guettaient fiévreusement cette dernière espérant qu’elle s’ouvre enfin sur ses complices. L’ombre se coula dans la venelle et s’arrêta devant l’enseigne de l’auberge.

Merda, cette caupoa est plus difficile à trouver que le cul d’une vierge dans un bordel !

Sur cette profonde pensée, Lathyrus Aphaca franchit le battant et vint s’asseoir en face de Pisum.

— Ave Pisum.

— Ave Lathyrus, enfin ! Il y a presque une heure que j’attends ! Où est Canavalia ?

— Comment le saurais-je, sans doute en chemin.

— Spurca saliva ! Cette femelle…

Avant qu’il ne puisse terminer sa diatribe, la porte s’ouvrit de nouveau sur une jeune femme richement vêtue flanquée de deux estafiers à l’air menaçant. Canavalia Gladiata rejoignit les deux hommes et les salua brièvement.

— Le fiel coule encore de ta bouche, Pisum ?

— Ne commencez pas vous deux ! L’affaire est grave, il nous faut agir.

— Et que proposes-tu Lathyrus ? murmura Canavalia. Ses lèvres esquissaient un sourire vénéneux presque aussi mortel que les poisons qu’elle distillait si on se fiait aux rumeurs.

— N’est-ce pas évident ? L’emprise des Bondula doit être rompue. Cela fait trop longtemps qu’ils nous saignent et que l’on s’accommode des miettes. Il faut les éliminer.

Les yeux de Pisum s’agrandirent.

— Tu veux dire… définitivement ?

— Terrae tuber ! grogna Canavalia, bien sûr définitivement ! Elle passa son index tendu en travers de sa gorge.

Lathyrus s’assura que personne alentour ne pouvait l’entendre.

— Demain, ils seront aux thermes de Caius, il me doit un service, il augmentera la température des bains et on se les fait à l’étuvée.

*** Si vous n’avez pas envie de chercher ***

Avec la participation de :

Petit pois dans le rôle de Pisum Sativum,

Pois de serpent dans le rôle de Lathyrus Aphaca,

Pois sabre rouge dans le rôle de Canavalia gladiata

Les insultes :

Spurca saliva = Salive écœurante !

Terrae tuber = (Tête de) Truffe !

Ps : Je ne connais rien au latin, merci internet.

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