Ils parlent seuls
Une minute de lecture
Tandis qu'un soir j'erre esseulé
Dans les ruelles de ma ville,
Par une voix bien peu tranquille
Je me crois être interpelé.
En me retournant je ne vois
Qu'une dame seule et petite,
Bavarde, agitée, marchant vite ;
Et son regard n'est pas sur moi.
Me découvrant non concerné,
Je vais reprendre mon chemin,
Quand je m'interroge soudain :
À qui pouvait-elle parler ?
Je m'étonne alors d'avoir vu,
Quelqu'un ne parlant à personne
Je me questionne je m'étonne,
Mais bientôt d'autres sont venus.
Et je me crois parmi les fous :
Des gens parlant seuls dans la rue,
Et pouvant seuls se rendre émus ;
Avant d'enfin comprendre tout.
Ils ont tous un même appareil,
Dissimulé dans leur oreille.
Annotations
Versions