Un champignon d’or grimpait une colline d’humus recouverte de feuilles mortes, de fougères, d’arbrisseaux et de branches tombées. Il tentait de gagner son sommet rempli de baies rouges et savoureuses. Un monticule laissé là à l’intention de petits gloutons comme lui.

 Il s’empiffra sans se gêner, en compagnie d’autres champignons attirés par le festin. Des femelles dans l’ensemble ; une partie des mâles n’ayant pas survécu au printemps et toutes les cabrioles et autre courses à la femelle qui en découlait. Il remarqua, aussi, que la plupart avaient une multitude de petites clochettes sous le chapeau. Seulement, un son familier détourna son attention.

 « Ahuhu. »

 Des souvenirs atroces lui revinrent à l’esprit ; une araignée noire qui lui mangeait tout son nectar ! Le champignon – et quelques femelles dans le même cas – s’enfuir aussi vite que possible. Elles ne pouvaient pas se permettre de perdre une goutte de nutriment dans leur état instable.

 Elles descendirent la colline comme des folles, sauf les plus anciennes qui ralentissaient pour ne pas risquer de casser leurs précieuses clochettes. Le champignon d’or les vit et s’en intrigua. Après s’être réfugié dans de denses fourrés, il donna quelques petits coups à son kyste. Ce dernier se mit à vibrer ce qui faillit faire paniquer son propriétaire.

 Il vibra un peu plus fort dans la pénombre et émit une petite lumière d’or et d’argent, les rebords renflés collés au pédoncule blanc se détachèrent et prirent la forme d’un chapeau, et des tentacules minuscules se scindèrent du buste pour se tendre vers l’œil du champignon d’or, tendit que le bébé en sortait deux pour admirer sa maman.