- Sire, il faut aller voir de quoi il s’agit, envoyez vos meilleurs soldats. Nos ancêtres ont toujours rapportés des fragments des météorites envoyés par les dieux.

- Est-on seulement sûr que ce soit une météorite et non un de ces dragons qui brûlent nos villages.

- Vous savez bien que jamais aucun dragon n’est venu jusqu’ici, c’est pour ça que votre père a conduit notre tribu au bord de ce lac. Il faut y aller, peut-être les dieux ont-ils enfin répondu à nos prières en nous envoyant un moyen de terrasser ces maudits démons.

Le débat est passionné entre Kathar et Altaor. Le druide veut enfin prouver l’existence des dieux aux deux tribus, tandis que le roi hésite à monter une expédition qui pourrait coûter la vie à certain de ses guerriers alors qu’une tribu de cobalus a été récemment détectée. Et tout le monde connaît l’animosité légendaire entre les dryades et les cobalus. Il paraît donc insensé pour le nouveau roi de dépouiller la cité de ses meilleurs guerriers alors que ces démons verts sont peut-être en train de s’organiser pour attaquer son royaume.

- Mon époux, Kathar a raison, nous ne pouvons prendre aucun risque. Si les dieux ont envoyé ces météorites c’est qu’il y a une bonne raison. Les dragons ne s’écrasent pas sur les montagnes, ils viennent directement brûler nos maisons et enlever hommes, femmes et enfants.

- Vous avez raison sans doute raison ma mie. Je vais partir avec quatre de nos guerriers, les deux meilleurs de chacune de nos tribus respectives. Kathar désigne les quatre volontaires. Quand à vous, Ciliren, vous aurez la charge du royaume en mon absence. Que Qodar te soutiennent dans tes actions.

Le conseil royal se poursuit par la gestion des affaires courantes, puis le jugement par le roi des crimes et délits commis dans la capitale. Alors que le jeune roi s’apprête à quitter la salle du trône, Kathar le rejoint.

- Sire, vous m’avez demandé quatre guerriers, les voici : Inchel et Uthorim de la tribu des Néolléanys et Ethendril et Paeris des Préacagars.

- Merci Kathar. Vous, vous connaissez notre objectif ?

- Oui sire, retrouver la météorite envoyée par les dieux hier et en rapporter l’arme pour combattre les dragons.

- Espérons qu’il s’agit bien de cela. Et comme le veut notre loi, vous aurez le droit de choisir une nouvelle épouse à notre retour.

- Sire, merci sire.

- Et maintenant allez profiter de votre dernière nuit ici, demain nous partirons à prime.

Les quatre guerriers partirent ensemble à la taverne. Ce soir ils resteront entre eux pour boire l’hydromel et partager ensemble la couche d’une de ces jeunes filles des campagnes environnantes prêtes à tout pour se marier avec un guerrier de la caste supérieur.

Le roi rentre dans ses appartements. Il prépare son épée, s’assure lui-même de son tranchant en usant de son corindon sur le fil. Ce mouvement lent, précis et répété lui permet de penser à autre. Au bout de plusieurs heures il passe le pouce sur le tranchant de la lame, sans rien sentir une goutte de sang colore l’épée. Altaor sourit, satisfait du travail effectué. Il dépose sa lame au côté de l’armure et sans va retrouver ses trois concubines.

Sur le lit royal Altaor embrasse Ciliren tandis que ses deux premières compagnes se font plaisir entre elles. Les quatre dryades sont nus s’adonnant aux plaisirs de la chair. Le roi et sa nouvelle épouse d’un côté, les deux premières concubines entre elles. […] Cette nuit l’hymen de la nouvelle reine a enfin été déchiré. Les draps tâchés du sang princier seront aujourd’hui même exposés au peuple qui se réjouira dans l’espoir de la naissance prochaine d’un héritier pour le trône ce qui permettra de proroger de fait l’unité des tribus.

Au petit matin cinq loups de selle sont dans la cours du château préparés par les valets. Les quatre guerriers attendent leur roi alignés dans l’ordre du plus âgés au plus jeunes. Kathar est avec eux, il sera le témoin officiel du départ du roi. Tous les quatre arborent leur tenu d’apparat. Le riche tissu bleu roi brodé d’or leur donne une prestance qui impressionne la cour et les serviteurs déjà levé à une heure si matinale. Kathar lui porte sa longue toge blanche symbole de son lien avec les puissances célestes.

Dans sa chambre le roi se prépare, son valet personnel passe un dernier coup à la tenue, pas une poussière, pas un pli ne doit rester sur les vêtements. Cinq minutes avant prime le roi descend main dans la main avec la vice-reine, suivi de ses deux premières épouses.

Le roi arrive dans la cour au moment exact ou le beffroi annonce prime. Les quatre guerriers se mettent au garde-à-vous. Les valets et les écuyers inclinent la tête car ils savent que leur regard ne doit se poser sur aucune des anciennes concubines du roi sous peine de mort. Même si il reste aujourd’hui pour contempler la beauté de la nouvelle reine, aucun ne veut courir ce risque. Seul les membres de la classe supérieur on le droit de porter leur regard sur elles.

- Messieurs, l’heure est venue de partir en quête de la météorite des dieux. Mesdames je vous laisse. Sachez vous occuper sans moi. Cirilen, pendant mon absence, n’oublie pas que ce sera toi la reine dans le royaume, tout ce que tu ordonneras aura l’égal importance qui si c’était moi-même qui l’avait prononcé. Tu as tout pouvoir y compris celui de rendre la justice. Kathar sera là pour t’aider, n’hésite surtout pas à lui demander conseil, j’ai une confiance totale en lui.

Le roi embrasse sa nouvelle épouse à pleine bouche […]. Le roi monte sur le loup mâle, tandis que ses quatre guerriers montent des loups femelles. Les trois épouses royales font un dernier geste de la main quand les lourdes portes du château se referment. Les cinq compagnons traversent bourgs et faubourg sous les acclamations de la foule certain que les dieux leur ont envoyé une nouvelle arme pour combattre les dragons.