Razzia
Tapis dans l’ombre Gnaär et ses hommes regardent la carcasse du dragon encore fumante qui gît sans vie sur le flanc de la montagne. Les petites créatures verdâtres restent craintives, elles connaissent le danger de ses monstres qui peuvent se réveiller sans prévenir plusieurs jours après s’être endormi. Mais aujourd’hui est différent, la bête semble gravement blessée. Des morceaux de sa carapace se sont détachés de son corps et un trou béant est visible sur son côté.
Depuis près de vingt-quatre heures il regarde le monstre cherchant un quelconque indice d’activité physiologique. Il ne se passait rien jusqu’à maintenant. D’une de ses bouches ouvertes sortent des humanoïdes. Ils n’ont pas l’air en bonne santé. Gnaär s’interroge : combien de temps peut-on survivre à l’intérieur d’un dragon ?
Au pied du dragon, les humanoïdes dressent un campement. Si ils restent si près du dragon qui les avait avalés, c’est qu’il doit être mort, qui serait assez fou pour monter une tente juste à côté d’un dragon vivant. Gnaär décide de rester, il observe les étranges créatures. Elles semblent apte à travailler et pourraient être utile à la mine.
Vers minuit Marcel et Fatima partent sous la tente pour réveiller Allyson et Jorge.
- Capitaine ne me laissez pas seule, j’ai peur.
Marcel fait venir la jeune berbère contre lui. Il passe un bras autour de la jeune femme qui pourrait presqu’être sa fille. L’odeur épicé de cette peau cuivrée l’envoute. Il repense à son épouse. Dans son pantalon son sexe durcit. Fatima bouge et se colle contre lui. Marcel positionne une couverture sur leur corps bordant Fatima comme il l’aurait fait pour son fils. Il sent les deux lobes de chair de ses fesses appuyer sur son pénis. Son désir monte. Cependant il ne fait rien. Fatima semble dormir, pourtant d’étrange mouvement de son postérieur stimule le membre du capitaine du vaisseau échoué. Sa main à l’origine sur le sol se colle à la jeune femme. Sa main remonte le bras souple mais légèrement musclé de Fatima. A l’épaule sa main descend sur la poitrine de la jeune femme qui pour toute réaction émet une expiration profonde et attrape la main de l’homme pour l’appuyer sur sa poitrine. La verge tendue, sa main sur le sein de la jeune femme, Marcel ne bouge plus. Il ferme les yeux et espère que le rêve se prolongera jusqu’au matin.
A l’extérieur, Jorge et Allyson montent la garde. La neige continue à tomber, lourde, humide. Le temps semble figé par le froid. Les deux vigies marchent régulièrement à tour de rôle pour ne pas laisser leur membre s’engourdir. Les nuages s’épaississent, la clarté due aux lunes s’affaiblit peu à peu. Seul la lueur du feu qui a servi à préparer le repas perce les ténèbres qui s’abattent désormais sur la montagne.
- Je n’aime pas ce temps, on ne voit plus rien et la neige recouvre les dangers potentiels du sol.
- Ne t’inquiète pas Allyson, nous n’avons rien vu jusqu’à présent, il n’y pas de raison qu’un « monstre » apparaisse maintenant.
- C’est ce qui m’inquiète, quand je vois cette forêt en contrebas, il y a forcément de la vie animal, sinon elle n’aurait pas pu proliférer ainsi. Et on n’a toujours rien vu …
- Je vais refaire un tour.
- Fais attention, on ne voit pas à deux mètres.
- T’inquiète je reviens avant que tu t’endormes.
Les deux compagnons s’esclaffent d’un rire plus ou moins nerveux, puis Jorge commence sa ronde.
Il longe la tente, à l’intérieur des ronflements prouvent que tout se passe bien. Il continue en passant par l’infirmerie. Frederick dort sur un matelas de fortune composé de draps au pied du lit de Helena qui a le sommeil agité. L’écran de contrôle de la jeune femme indique une température corporelle un peu trop élevée mais tous les autres indicateurs sont au vert. Il ressort, glisse en quittant le vaisseau mais se relève facilement. Il passe à l’arrière du vaisseau. Les moteurs sont désormais froids. Il essaie de percer les ténèbres afin de s’assurer que rien ne bouge, mais il doit se rendre à l’évidence, sa vue n’est pas assez perçante pour détecter quoi que ce soit. Ses oreilles sont son meilleur sens. Après quelque temps immobile, il décide de revenir au campement. Il avance vite, pour retrouver Allyson avant qu’elle ne s’inquiète. Un coup sur la tête il s’effondre dans la neige.
La neige qui craque fait retourner Allyson qui n’a pas le temps de dire un mot qu’une massue lui frappe le côté de la tête.
Les bruits des pas et des chutes dans la neige ont réveillé Marcel qui secoue Fatima.
- Réveille-toi, prends ton arme.
A peine sont-ils debout qu’une horde de petites créatures jaillit dans la tente. Par reflexe Fatima appuie sur la gâchette de son arme et abat deux créatures. Les autres se mettent à hurler de rage en courant vers eux.
- Ils sont trop nombreux, viens !
Marcel attrape Fatima par la manche et la tire à l’extérieur de la tente. Tous les deux se mettent à courir en direction de la forêt tout en continuant à tirer sur les créatures qui essaient de les poursuivre. Une petite dizaine est au sol. Après un cri perçant, les créatures arrêtent leur poursuite et reviennent vers la tente avant de s’enfoncer dans le vaisseau.
Marcel et Fatima regardent les créatures charger sur des sortes de chèvres trapues tout ce qu’elles trouvent.
- Et les autres ?
- Ils sont trop nombreux on ne peut rien faire pour le moment. Espérons qu’ils ont pu s’échapper comme nous.
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