Histoire
Chapitre 2
J'étais sortie faire mon jogging quotidien. Après une rude journée, le stress, l'angoisse, j'aime courir. Je me sens libre, je suis seule et il n'y a cas ce moment-là que j'ai enfin l'impression de respirée. C'est le seul moment de la journée, où je peux ne penser à rien. Où chaque mouvement n'est pas calculé, où mes mouvements sont libres.
Mes pensées divergent sur la sensation ressentie hier, celle de mes pieds sur l'asphalte légèrement poussiéreuse. Pendant combien de temps je ne sentirais plus cette sensation.
— Madame, continuer. On n’a pas toute la journée !
Celui avec sa bedaine et ses bras sur les hanches me rappelle à l'ordre et me sort de ma rêverie.
— Oui, pardon, je suis désolée. Le plus gentil des deux, celui qui a ce regard de pitié pour moi me demande de continuer. Une fois encore l'autre interrompt :
— Dites-nous comment vous vous êtes retrouvé chez votre amie.
— Vous voulez savoir ce qui s'est passé alors laissez-moi le raconter à ma manière.
— Ok, faite.
Il accompagne sa parole d'un geste du bras pour que je poursuive mon histoire.
— Donc, je courrais, en laissant mes pas me porter. Je savais que Mathieu ne rentrerait pas avant plusieurs heures, il m'avait dit avoir une réunion qui se terminerait tard, et quand je suis arrivé au carrefour pour tourner à droite pour chez moi, j'ai vérifié l'heure, comme il n'était pas tard et que je savais que Charlène n'était pas de garde ce soir-là, je me suis laisser tenter d'aller lui faire une visite surprise. Nous avions pris l'habitude de rentrer l'une chez l'autre sans frapper. Je suis donc entré et je l'ai appelé. Elle ne m'a pas répondu, je pensais qu'elle s'était assoupie devant la télévision. Je me suis avancé dans le salon et je les ai vus tous les deux en pleine action. Ce que j'avais pris pour le son de la télé était en fait elle qui couinait sous ses caresses. Aucun d'eux ne m'a vue. Je suis ressortie du salon, je voulais que la terre s'ouvre sous mes pieds et m'engloutisse. Je voulais ressortir de chez elle, oublier cette vision qui repassait en boucle dans ma tête. Et puis je me suis dit que je n'avais pas à fuir, ils n'avaient cas assumer ce qu'ils faisaient. Je me suis redirigé vers le salon, pour leur faire part de ma présence, mais au moment où je me suis approché, il lui a dit : << je t'aime à la folie. Je vais la laisser tomber et je vais te faire un enfant >>. Je me suis sentie trahie et humiliée, cela faisait des années que j'essayais de tomber enceinte. Après mes deux fausses couches et tous les moyens inimaginables, nous avions parlé de la possibilité d'adopter et lui tout ce qu'il arrivait à faire c'était de me tromper avec ma meilleure amie en plus et de prévoir de me quitter. Je n'ai plus rien contrôler après ça, c'est la rage que j'ai ressentie qui a pris le contrôle de mon corps. Mes pieds m'ont traîné jusqu'à la cuisine, j'ai attrapé le couteau sur le plan de travail et je suis retourné au salon. Je m'en foutais qu'ils m'entendent, tout ce que je voulais c'était qu'ils souffrent comme je souffrais, qu'ils soient détruits tout comme je l'étais. Je ne pensais pas à ce que je faisais, ni aux conséquences, je lui en voulais. Les larmes coulaient sur mes joues, et personnes ne m'avais encore vue, j'ai levé le couteau au-dessus de lui, c'est seulement à ce moment-là qu'elle m'a vue, elle a crié pour prévenir Mathieu, mais c'était trop tard, je baissais déjà le couteau, encore et encore. Elle était en dessous de lui et quand elle a enfin réussi à bouger le corps de Mathieu, elle s'est levée, je ne voulais rien lui faire au départ, je n'étais pas encore remise de ce qu'il venait de se passer, mais elle m'a regardé et m'a dit que j'avais gâcher sa vie en le tuant. Je tenais encore le couteau en main, elle s'est jetée sur moi comme une furie en criant. Ce qui m'a fait lâcher le couteau, tout ce que je pensais c'était comment osait-elle dire que je venais de gâcher sa vie alors que la mienne était foutue par leur fautes à tous les deux. Elle me frappait alors que j'étais au sol, tout en criant que c'était ma faute s'il m'avait trompé, je n'avais qu'à lui donner un enfant. Elle savait pourtant ce que j'avais traversé ses dernières années. Je l'ai repoussé de toutes mes forces et sa tête a cogné le coin de la table, il y avait du sang partout. Quand je me suis approchée d'elle pour voir si elle respirait encore, elle a essayé de m'étrangler, alors j'ai récupéré le couteau et je l'ai poignardée jusqu'à ce que je n’aie plus de force. J'ai lâché le couteau et je me suis assise par terre, j'entendais déjà la sirène au loin.
Celui que je n'aime pas, prend la parole à nouveau :
— Madame, vous êtes bien consciente que vous venez de nous confirmer le meurtre sans préméditation de votre compagnon et de Charlène.
— Oui, je sais et je l'assume.
Vous allez être déféré à la prison pour femme en attendant votre procès.
— Oui.
— Levez-vous.
Tout tourne, je vois des étoiles.
— Je, je ne me sens pas bien. Je crois que …
Anna s'évanouit. Les policiers l'appellent aucune réaction. Ils font appel à une ambulance et le jeune policier se rend à l'hôpital pour la surveiller au cas d'une tentative de fuite. Quand il arrive, il apprend qu'elle a repris connaissance, elle va bien. Son malaise est dû à une déshydratation. Le médecin prend le policier a part et lui annonce que ce n'est pas tout, Anna est enceinte.
Il a de l'affection pour elle, il sait qu'il ne devrait pas. Elle aurait pu être heureuse si son compagnon ne l'avait pas trompé et si elle n'avait pas tout perdu. Il espérait que le procureur et le juge seraient clément avec elle et comprendrait tout comme lui qu'elle avait dérapé dans un accès de démence passagère dû à ce qu'elle avait vu et vécu.
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