Samedi huit-heures du matin. Je me levais un peu avant Louise pour prendre ma douche. Nous avions prévu de partir vers dix-heures pour arriver entre quinze heures et seize heures dans le Jura.

- Tu sais où sont m... ?

- Parle plus fort, je n’entends rien sous la douche, dis-je.

- Tu sais où sont mes gants ? répéta Louise.

- Regarde dans la caisse de l'entrée.

La veille, nous n'avions pas eu le temps de finir de préparer la valise, alors Louise finalisait les derniers préparatifs.

- Tu veux prendre ta douche, j'ai fini si tu veux.

- Oui, j'arrive.

Elle rentra dans la salle de bain et se déshabilla. Je la pris dans mes bras pour l'embrasser. Mes mains commencèrent à caresser, ses seins, puis ses fesses et je glissais même mes doigts à la rencontre de ses lèvres humides.

- On aura tout le temps là-haut. Mais là, il faut que je prenne ma douche, mon chat.

Je sortis donc prendre mon petit-déjeuner en compagnie de mon érection matinale. Mais sans être vraiment frustré, sachant ce qui était prévu le soir même.

À dix-heures et quatre minutes, je démarrais la voiture comme prévue, et des poussières.

- On devrait arriver à l'heure, me dit Louise.

- Je dois récupérer les clés à seize heures et Elisa et Alexandre nous attendrons à vingt-heures, ce qui nous laissera le temps de décharger la voiture et de nous préparer. On pourra même se promener dans la station avant d'aller au restaurant.

- On pourra aussi finir ce qu'on a commencé ce matin, dit-elle en souriant.

- Mais ça faisait partie du programme, ma chatte.

Nous étions enfin devant le restaurant et mon cœur battait à tout rompre.

- Ça va, mon chat ? Tu es tout bizarre.

- Oui, oui. C'est juste... non c'est rien, esquissant un léger sourire pour la rassurer. Un peu de fatigue, sûrement.

En fait, j'étais terrorisée.

- Comme on est un peu en avance, j'envoie un message à Alexandre, dis-je.

Jekyllandhyde : On est devant le restaurant.

Alex : Parfait on est au bar du restaurant, vous pouvez venir.

J'ouvrais la porte, et laissais Louise passer en première. Elisa était assise sur un tabouret haut en train de boire un verre avec Alexandre. Il me fit un léger sourire pendant que je m'avançais vers eux. Arrivé à hauteur d'Elisa, je lui posais une main sur l'épaule.

- Bonsoir, Elisa.

Elisa se retourna et me regarda abasourdi.

- Bon anniversaire, dit Alexandre.

Il se pencha à l'oreille pour lui dire quelque chose. Elisa l'écoutait attentivement tout en nous regardant Louise et moi.

- Bonsoir, Paul, me dit-elle d'une voix douce.

- Je te présente Louise.

- Louise, je te présente Alexandre qui a tout organisé et Elisa mon ancienne collègue et amie.

À ces mots, le visage d'Elisa s'illumina encore plus. Sans le faire exprès, la présenter comme mon amie, était le plus beau cadeau que je pouvais lui faire, me l'ayant demandé à de nombreuses reprises.

- Vous voulez boire quelque chose ? proposa Alexandre.

- Oui, bien sûr, vous avez pris quoi ?

- On venait de commander deux coupes, mais je pense qu'on devrait prendre une bouteille.

- Louise, ça te va du champagne ? lui demandai-je.

- Parfait.

Nous prîmes place à table, histoire de faire plus ample connaissance.

- Alors vous êtes arrivés à quelle heure ?

- Seize heures et vous ?

- Nous sommes arrivés hier et aujourd'hui nous nous sommes promenés et nous avons fait des photos.

- Oh, j'aime beaucoup les photos on peut les voir, demanda Louise.

Elisa piqua un fard.

- Je ne sais pas si je peux, il y a certaines photos intimes, dit-Alexandre sous le ton de la confidence.

- Plus tard, peut-être, dis-je en regardant Elisa d'un regard plus qu'ambiguë.

Elisa me regarda interloquée et gênée.

- Alors vous voulez manger quoi ? dit Alexandre qui prenait le rôle de maître de cérémonie.

Après lecture du menu, nous décidâmes de prendre un plat montagnard, mais pas vraiment Jurassien : une raclette pour quatre.

- Au fait, ce soir, c'est moi qui invite, dit Alexandre, et je vous interdis de refuser.

- Carrément super sympa, je suis un peu géné... Merci... Merci beaucoup, dis-je ?

Le serveur nous apporta la bouteille de champagne et nos coupes et fit goûter à Alexandre qui s'y connaissait plus que nous.

- Alors comme ça, tu fais le modèle, Elisa ? dis-je, histoire de relancer le sujet.

- Oui, c'est Alexandre qui m'a convaincue. Il fait des photos magnifiques, je n'ai pas pu lui dire non.

Je me penchais à l'oreille de Louise pour lui chuchoter :

- Et toi, tu aimerais faire des photos ?

- Oui pourquoi pas.

- Même si elles étaient légèrement dénudées.

- heuuu.

Elle prit d'abord un air choqué, puis son visage devint plus pensif, pour finir un sourire apparut sur ses lèvres avec un regard approbateur.

Nous partagions donc notre raclette, au champagne et la discussion étrangement dérapait régulièrement. Ce qui faisait beaucoup rire les filles qui rentraient dans notre jeu.

- Au fait, après, j'ai prévu du champagne dans notre appartement, dit Alexandre.

- Parfait, dis-je. Enfin Louise, tu n'y vois pas d'inconvénient ?

- Nous avons déjà beaucoup bu.

- Allez, ce n'est pas grave, nous passons une excellente soirée et je crois qu'il y a un canapé-lit s'il faut, renchérît Alexandre.

- Bon et bien d'accord, dit Louise.

Alexandre en profita pour finir la bouteille dans les verres des filles. Au même moment, je glissais mon pied pour venir au contact de celui d'Elisa.

Elle ne bougea pas et au bout de quelques minutes me regarda sans rien dire, mais les joues empourprées.

Après avoir fini la raclette, Louise se leva pour aller aux toilettes.

- Bon Alexandre, je ne comprends rien. La dernière fois que je vous ai vu ensemble, c'était plutôt la guerre. Et comment as-tu fait pour contacter Paul ? demanda Elisa.

- Il m'a envoyé un mail sur mon adresse pro, qu'il a trouvé dans un dossier, dis-je.

Alexandre me remercia par un sourire complice.

- Mais tu ne voulais plus m'adresser la parole, s'étonna Elisa auprès de Paul.

- On peut dire qu'Alex est très convaincant.

Mais Louise vint se rasseoir et la soirée reprit son cours comme si de rien était.