Sur l"air de la chanson d'Yves Montand "La Bicyclette", dédicace aux réfugiés d'Ukraine

Par centaines très tôt le matin

Comme rejetés sur les chemins

À bicyclette

Gens simples, fiers, du même coin

Y avait Marko, y avait Hanna

Y avait Martyn, Anastasia

Leur mère, pauvrette...

La peur nous poussait frêles

On se sentait brûler des ailes

À bicyclette

Il fallait fuir notre bout de terre

Chaque heure, loin de l'enfer

Et ne jamais mettre pied à terre

Mon pays, je te regrette...

J'avais de plus en plus mal au cœur

Laisser mon homme facteur

Sur sa bicyclette

Métier qu'il faisait depuis huit ans

Serait-il parmi les survivants ?

À subir les violences de l'occupant

Mitraillettes

On s'approchait d'une rivière

On s'est roulés dans les fougères

Sans bicyclette

Puis on a dormi dans les champs

J'imaginais plus tard mes enfants changeant

De cadres, d'artistes

Et mes starlettes

Arrivés, le soleil à l'horizon

On voyait la frontière derrière les buissons

Et des silhouettes

Mes grands, fourbus mais contents

Le cœur encore vague pourtant

Je n'étais pas seule à cet instant

Drôle de planète !

Chaque nuit, je rêve de ta main

Tu cours de loin en loin

En estafette

Je me dis que tu seras là demain

Moi et les enfants, demain

Mon coeur, on t'attend au bout du chemin

À bicyclette.