Je me suis évadé, à la Prévert
En sortant de l'école
Nous avons rencontré
Un grand chemin de fer
Qui nous a emmenés
Tout autour de la terre
Dans un wagon doré...
Dormait tout contre moi
Dans une coquille de noix
Un hanneton tout chaviré
Les poches pleines d'agates
Aux beaux reflets moirés
Et ces osselets argentés
Pour la cour de récré.
Tout au fond de mon cartable
Dormait un scarabée
Une jolie limace
Tous deux bien enlacés
Une plume de pigeon
Pour écrire mes mémoires
Des ailes de papillon
À bousculer le monde
Jadis merveilleux
Sauver la belle princesse
Tuer le dragon en feu.
Balloté par le train
Qui roulait ventre à terre
Je partais dans la vieil' maison
De mes très chers grands-parents
Que je ne reverrai jamais
Ne pourrai plus embrasser
L'hiver les avait emportés
Et de blanc les avait habillés.
Alors sur mon chemin de fer
Lorsqu'il se met à rouler
Je veux oublier l'hiver
De mes pensées l'effacer
Revoir la maison durant l’été
Et sentir les fleurs du cerisier.
Venir avec mes amis
Mes souvenirs partager
Parler des mains douces de mamie
Le parfum enivrant de jasmin
Et les éclats grognons
Aux accents de rocaille
D'un papi toujours un peu aigri
Bien qu’au fond de lui si gentil.
Mais la voix forte du contrôleur
Me ramène ici et maintenant
Bientôt viendra la station
Et avec mes parents dans leur auto
J'embarquerai pour d’autres voyages
Souvenirs en nuages dans le soleil couchant.
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