Chapitre 1-11
Je levai mon bras vers le plafond, les muscles bandés et les doigts serrés fermement sur mon arme. Je croisai le regard de ce type bouffi. Je devais le faire, je voulais vivre, je ne comptais pas me faire bouffer par un irradié qui crève de faim.
– Désolé mon bonhomme !
J’abattu le pied de biche de toutes mes forces mais le coup ne fit qu’ouvrir la chair déjà ravagé de ce malheureux. Il avait un peu reculé mais revenait déjà à la charge en gémissent. Je cognais de nouveau, lui fissurant le crâne. Il grogna et ne me lâcha pas pour autant.
– Mais tu vas crever à la fin !
L’adrénaline, le stresse me firent dérailler. J’enchainais les frappes au pied de biche contre ce malheureux bougre. Chaque impact provoquait des grandes éclaboussures et des bruits spongieux. J’avais arrêté de compter mes assauts après le septième coup. Je m’étais acharné sur lui pendant plus d’une minute avant de me calmer, avant de sentir ses doigts libérer ma cheville.
Le souffle court, le cœur pulsant à un rythme endiablé, je reculais d’un pas pour me plier en deux, le temps de me remettre de cet effort. De l’eau, du sang et des gaz s’échappaient du cadavre dans un bruit me rappelant celui des coussins péteurs. La comparaison me fit sourire mais ce fut de courte durée : j’avais tué un homme.
Enfin, c’était lui ou moi. Et il n’avait montré aucun signe pour coopérer. J’avais fais ce qu’il fallait, ni plus ni moins. Certes, je m’en voulais un peu mais j’étais vivant et ce sentiment me réconfortait. Je me redressai enfin tout en souriant : j’étais bel et bien un survivant.
La suite ne fut pas très glorieuse : je me penchais sur le mort pour le fouiller. L’odeur était ignoble et je me pinçai le nez d’une main pendant que l’autre lui faisait les poches. Mais bien évidemment, il n’avait rien sur lui. Je poussai un soupir lorsque je me redressai et ma montre se décida à biper.
« +3 d’expériences.
Vous avez gagné 1 point de Volonté pour votre sang-froid. »
Pour mon sang-froid, hein ? J’avais paniqué au début, en voyant que je n’arrivai pas à le tuer. En revanche, j’avais plutôt bien encaissé le meurtre que je venais de commettre. Je pouvais donc être fier de moi. Enfin, je suppose ?
J’enjambais le cadavre pour avancer dignement vers la salle anciennement inondée. Des murs blancs délavés, des tuyaux éventrés, hormis ça, il n’y avait rien à part une porte sur la gauche. Je l’ouvris sans plus attendre, désireux de mettre un maximum de distance entre ma victime et moi.
Suite chapitre 2-0
Annotations
Versions