Une rencontre particulière
A 18h24, tu entres chez toi. Tu pousses la porte, allume la lumière, la ferme d’un coup de pied. Tu as les bras chargés de 2 sacs de provision. Tu n’as pas la temps de voir l’ombre qui est derrière toi. La seule chose que tu vois est un tissu qui est fermement plaqué contre ton nez et ta bouche. Tu te débats mais pas longtemps. Le tissu est sacrément bien imbibé d’éther. Tout devient noir et tu tombes au sol.
Tu émerges d’un brouillard cotonneux. Tout est flou autour de toi. Ta perception du monde autour de toi est ..étrange. D’abord qu’est-ce qui s’est passé. Doucement tu essaies de te souvenir. Tu rentrais à la maison. Puis en arrivant, le noir. Donc je suis à la maison, au sol ?
Tout ronronne autour de toi. Un doux balancement, parfois avec des changements de direction…Mais où-suis-je ? Tu ouvres les yeux.. et tu ne vois rien ! Un bandeau sur les yeux ? Mais qu’est-ce que c’est ? Tu commences un peu à paniquer
Tu tentes de bouger, mais tu t’aperçois que tu es attachée, les bras en croix ! Les mains te font mal, les liens semblent mordre ta peau et tes poignets. Tes jambes sont également attachées. Tu es comme écartelée.. Là, c’est la panique totale. Tu commences à hurler, à crier, la tête bougeant violement de droite à gaucher dans l’espoir d’enlever ou de faire bouger ce bandeau qui t’empêche de voir. En vain pour l’instant.
Tes sens sont maintenant bien en éveil. Tu comprends que tu es dans une voiture. Plutôt une camionnette : vu comment tu es attachée. Il faut de la place. Tu dois être à l’arrière d’un van.
Tiens, tu sens le véhicule ralentir, puis s’arrêter. Quelqu’un sort du côté conducteur, ferme sa porte et s’approche de l’arrière du véhicule. Tu frémis légèrement. La porte s’ouvre et malgré le bandeau, tu vois un flot de lumière aveuglante, le temps pour toi de t’y habituer.
-Tiens, mais c’est que ma princesse est réveillée ! [tu trouves dès les premiers mots la voix nasillarde, caustique, désagréable]
Princesse ? C’est qui ce fou ? Mais malgré la peur qui te tenaille les tripes, malgré le fait que tu es attachée à terre, tu ne te laisses pas démonter.
-Princesse ? C’est comme cela que vous traitez les princesses ? En les enlevant, en les droguant et en les attachant ? Non mais c’est quoi ce bordel ? Et puis…
La claque que tu reçois t’empêche de continuer ta phrase. Une douleur soudre explose sur ta joue. Tu as pris une bonne claque, bien forte. Ou peut-être un coup de poing ? Ça te rappelle de mauvais souvenirs enfouis, quand petite tu prenais des raclées par les plus grands à l’école.
-C’est moi le maître, ici princesse. C’est moi qui commande. C’est moi qui TE commande. [tu notes en frémissant la petite intonation qu’il met sur le mot TE..] Tu croyais quoi ? Partir comme ça à l’autre bout du monde sans même qu’on se soit vus. Moi, ton fan ultime ? Tu pensais m’abandonner comme un vulgaire toutou ?
A ces mots, tu te raidis. Finalement, tu n’étais pas folle. Ces bouquets de fleurs qui apparaissaient comme par magie dans ton salon, les objets qui étaient légèrement déplacés un peu partout, les vêtements pliés d’une manière qui n’était pas la tienne…tout cela était bien réel… Un fan, c’est ça ? Mince, il ne manquait plus que cela… Bon, d’un autre côté, si il est vraiment fan, alors il ne devrait pas trop te faire de mal… Et puis tu te rappelles qu’il vient de t’enlever, de te droguer, de t’attacher et que tu es totalement à sa merci. Et là, tu flippes.
Comme tu ne dis rien, il s’enhardit. Tu sens ses mains sur toi, la chaleur de sa main sur ta main attachée. Ce qui te glace encore plus. Si c’est un fan, il peut-être possessif. Jaloux. Tu déglutis difficilement en te disant que tu vas peut-être passer un sale quart d’heure. La main, douce, chaleureuse pourtant, remonte de ton poignet vers le coude puis lentement vers ton épaule. Ce contact te répulse mais en même temps te donne la chair de poule sur les bras. Tu le vois pas, mais cette réaction lui plait beaucoup. Un grand sourire sur ses lèvres, il atteint la manche de ton tee-shirt et continue jusqu’à ton épaule.
De là, il passe sur ton autre épaule et commence lentement le même manège, la même caresse, redescendant vers le long de ton bras, passant ses doigts sur le côté où la peau est plus fine, plus sensible. Il trace des arabesques, sur ta peau, remonte, redescends. Tu n’arrives plus à anticiper là où il va passer.. et cela te laisse dans un état second. A fleur de peau…
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