Ali faisait du mieux qu'il pouvait pour élever son jeune enfant. Mais il ne parvenait pas à faire comme son épouse, et le petit Youssef semblait malheureux.

Ali ne savait pas cuisiner, on ne lui avait jamais montré, ça lui semblait relever de l'impossible. Du plus loin qu'il se souvenait, il avait toujours eut une femme pour lui cuisiner son repas.

Maintenant il dépendait de la pitié des villageois qui, chacun à leur tour apportaient une assiette pour les deux orphelins. Pourtant les gens étaient pauvres, mais ils n'hésitaient pas à partager leurs repas avec les plus nécessiteux.

Un jour son voisin le plus proche lui proposa de se remarier. Le conseil du village s'était réuni, et devant l'urgence de la situation il avait décrété que ce pauvre homme et son fils ne pouvaient pas rester seuls. Il lui proposa d'épouser sa fille, son aînée, elle avait seize ans. C'était une fée du logis, une jeune femme adorable qui semblait toujours joyeuse. Son père lui avait demandé son avis sur ce mariage , elle lui avait répondu qu'elle lui faisait confiance, il savait sûrement ce qui était bon pour elle.
Devant une telle proposition, le pauvre homme se sentit obligé d'accepter. Mais il savait que personne ne pourrait remplacer sa femme. Ils avaient partagé tant de misères.

Allait-il pouvoir rendre cette femme heureuse ? Lui, déjà si endeuillé !

Mais Youssef avait besoin d'une présence féminine pour grandir. Une main seule ne peut pas aplaudir. Un enfant de même à besoin de deux piliers pour se lever et s'élever.
Ainsi le mariage fut célébré quelques jours plus tard.