Assise dans le 4X4, Stella repense à ce que le vieux sage lui a dit dans la forêt. Les hommes sont en train de déforester ce lieu paisible dans le but de répondre à des besoins toujours plus croissants. Si nous continuons à détruire la nature de cette manière, il ne restera plus rien. Nous ne pouvons pas vivre sans elle alors qu’elle peut très bien se passer de notre existence.

La jeune femme arrête le véhicule sur le petit chemin en terre. Elle est étonnée de voir des personnes en train d’enlacer de grands arbres. Stella a vaguement entendu parler de cette pratique mais c’est la première qu’elle voit des gens l’expérimenter. La jeune journaliste descend de sa voiture pour écouter les douces paroles d’une personne qui semble mener cet apprentissage.

Le lieu d’activité est au bord de la route, ni trop loin de l’espace sauvage ni trop près de la civilisation. Lorsque Stella se rapproche du petit groupe, l’homme âgée d’une quarantaine d’années termine la séance. La voyant à l’écart, il s’approche d’elle.

- Bonjour mademoiselle, je vois que vous êtes intriguée par ma session de sylvothérapie, commence-t-il en lui souriant.

- Bonjour monsieur, je me demandais pourquoi vous faisiez cela.

L’homme sourit avec un air énigmatique, le regard pétillant.

- Nous passons peut-être pour des fous en faisant ça mais la sylvothérapie est une pratique ancestrale. L’homme civilisé oublie d’où il vient, c’est pourquoi il est important de revenir à nos sources, expose-t-il. Enlacer l’arbre permet non seulement de nous relaxer mais aussi de nous reconnecter à la source.

La jeune femme regarde l’homme avec un air étonné et celui-ci continue ses explications. Son ton est posé et cela apaise Stella.

- Prenez par exemple les populations indigènes qui vivent dans ses immenses forêts, ils ne font pas la différence entre la nature et le reste parce que pour eux ça n’existe pas, seule la nature existe. Ils sont intégrés et vivent avec la nature tandis que nous, personnes civilisées nous sommes complètement déconnectées d’elle.

- Renouer avec la nature pour la comprendre et la respecter est très important, résume la journaliste.

- Les êtres humains commencent à concevoir les enjeux que représentent la nature, approuve-t-il. Mais cela n’est pas suffisant par rapport à l’exploitation de masse qu’elle subit.

Perdu dans la conversation, la jeune femme n’a pas remarqué qu’ils étaient plus que tous les deux.

- J’espère que je vous aurais appris quelque chose d’intéressant sur la sylvothérapie, dit-il en posant une main affectueuse sur un arbre près de lui.

- Vous m’avez appris bien plus que ce que vous pensez, réplique Stella en souriant.

Elle salue l’homme avant de se diriger vers sa voiture. La journaliste reprend la route, heureuse d’avoir pu faire la connaissance de cette personne. Peut-être qu’Eglantine et Théo seraient contents d’expérimenter la sylvothérapie ?