CHAPITRE 55 : « Shanpaï » « Shun Mori-Kun »
CHAPITRE 55 : « Shanpaï » « Shun Mori-Kun »
« Quai de gare à quelques kilomètres de l’université. »
Shun pousse un énième profond soupir d’exaspération en descendant du train, pourtant il doit bien reconnaître que cette école brille par l’excellence de ces cours et qu’une fois après avoir bien fait comprendre à tous qu’il ne supporterait pas leur façon de le regarder, le reste de l’année précédente a été plutôt tranquille.
Normalement cette année devrait mieux se passer encore, puisque les élèves de sa classe le connaissent et ne feront très certainement pas deux fois la même erreur, ne serait-ce déjà aux souvenirs des raclées qu’ils ont pris venant de sa part, avant qu’ils ne comprennent que leur intérêt pour rester en bon état physique est tout simplement de faire comme s’il n’existait pas.
Un sourire le prend soudainement en final de ses déductions, se débarrasser des nouveaux ne devrait pas poser autant de problèmes, surtout avec la séparation des dortoirs et des salles de cours, le système des badges étant en soi une idée fort pratique pour préserver son besoin de tranquillité.
Bien sûr beaucoup pour ne pas dire tous ne comprennent pas sa façon d’être, ignorant pourquoi un garçon comme lui ne veut pas s’entourer d’amis et frappe systématiquement tous ceux qui s’approchent de trop près dans un but très certainement fort louable, mais que lui Shun ne peut plus accepter du fait des trop nombreuses fois où de soi-disant amis ont cherché à obtenir de lui des relations n’ayant plus rien à voir avec l’amitié qu’il éprouvait pour eux.
Abusé de nombreuses fois par des plus grands, voire même des adultes, il lui a fallu dès l’âge de treize ans s’endurcir suffisamment pour pouvoir leurs échapper et devenir ce qu’il est devenu depuis lors, un expert en art du combat à mains nues qui n’hésite pas à se servir de son art pour ne plus avoir à revivre et subir encore et toujours les désillusions de sa jeunesse.
Seul le manager Ryôta connaît son passé douloureux, arrivé juste parce qu’il est doté de charmes rares qui ne laissent personne indifférent et ce depuis son plus jeune âge, c’est ce même Ryôta qui a autorisé qu’il ait une chambre pour lui seul, comprenant qu’il ne serait pas prudent qu’un autre garçon en pleine force de l’âge soit mis en présence trop intime sur du long terme avec lui.
Un beau-père en prison pour inceste sur son fils mineur, une mère travaillant sans relâche pour subvenir aux besoins de ce même fils heureusement doué pour les études et promis à un bel avenir, si toutefois rien de fâcheux ne vient une fois encore ternir sa vie pas toujours et tant s’en faut, heureuse.
Shun marche lentement, peu pressé d’arriver à l’école et de revoir tous ces étudiants le regardant de côté en pensant qu’il ne s’en rend pas compte, il en est venu à haïr son physique qui ne lui crée que des soucis.
Déjà les premiers regards des personnes qu’il croise en chemin lui ôtent le sourire qu’il avait réussi à maintenir depuis sa sortie du train, comprenant que l’année écoulée a encore augmenté l’attirance des personnes des deux sexes à sa vue.
Pourtant ses habits cachent la plupart de ses formes et la casquette vissée sur sa tête masque la partie haute de son visage, ne laissant ressortir que sa chevelure noir corbeau le long de son cou gracile, à la peau blanche et sans défaut.
Des lunettes de soleil cachant son regard aux yeux si prenant qu’il lui suffit de fixer une personne pour que cette dernière en oublie le pourquoi de sa présence près de lui.
Une démarche se voulant volontairement traînante, remplace celle habituelle d’une souplesse sans pareille et le voilà enfin rendu aux portes du complexe universitaire, fermant un instant les yeux pour se redonner le courage d’avancer.
Vu l’heure matinale, il ne croise personne jusqu’au hall principal où un drôle d’Olibrius s’avance dans sa direction et s’arrête le temps d’une seconde pour le détailler des pieds à la tête, avec un froncement de sourcil marquant non pas l’intérêt, mais plutôt la surprise et qui surprend Shun rien que par l’aspect inhabituel de la situation.
L’inconnu voit bien que quelque chose le trouble et c’est d’une voix désarmante de sincérité avec un amusement visible, qu’il l’entend lui dire la phrase qui tue.
- Quoi !! Tu n’as jamais vu un beau gosse ??
Shun en perd un bref instant la parole et ce n’est que quand le jeune rouquin sort de son champ de vision, qu’il s’entend dire à haute voix.
- Hein !!!
***/***
Florian s’arrête quelques mètres plus loin et se repasse le bref instant où le visage du garçon lui est apparu, il reste un moment songeur avec un certain nombre de questions en tête.
La première réponse qu’il en a n’est pas de celle qui le rassure et de fait lui en amène une multitude d’autres, commençant en premier par une certitude.
Celle qu’il n’est certainement pas de ce monde ou tout du moins de cette époque, les traits trop parfaits dénotant comme pour ceux qu’il avait à une époque recréée à l’image des élus et dont les gènes parfaits ne seront choses communes que dans plusieurs siècles, voire millénaires sur cette terre.
Un sourire resplendissant lui vient alors, retrouvant d’un coup l’attrait à une vie qui commençait à le lasser sérieusement, reconnaissant seulement maintenant la justesse des paroles d’Annie prodiguées quelques jours plus tôt.
Bien sûr il pourrait d’une simple pensée connaître tout de ce garçon depuis sa conception et ainsi comprendre ce qu’il en est, mais alors où serait l’intérêt de gâcher le plaisir de la découverte par des moyens aussi faciles.
« Pensée »
Voilà une chose intéressante !! Décidément j’ai la nette impression que je ne vais pas m’ennuyer ici ! Hi ! Hi ! Mais chaque chose en son temps, déjà résoudre le problème de la double personnalité de mon « fils » et ensuite il sera temps de se pencher sur ce garçon au demeurant… hum !!…. Arrête « Flo », tu sais comment ça va finir sinon !!
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