CHAPITRE 105 : « Première rencontre » « Raphaël »
CHAPITRE 105 : « Première rencontre » « Raphaël »
Le clignotant résonne encore dans le véhicule, quand ce dernier termine de prendre le virage pour accéder à la rampe descendant au parking souterrain.
À l’intérieur se trouve une femme d’âge mûr encore belle et son fils de dix-huit ans, un grand garçon roux qui ne dépareillerait très certainement pas en première page de magazines.
Tous les deux arborent un sourire joyeux d’être enfin arrivés, la première pour débuter ce nouvel emploi qui aidera beaucoup aux finances de la famille et permettra à son mari de se reposer durant la fermeture du camping qu’il a hérité de son père.
De plus ce qui pour elle est la cerise sur le gâteau, elle pourra rester et s’occuper de son fils, qui lui aussi entre à l’université proche de son emploi.
Le second sourit jusqu’aux oreilles pour des raisons quelque peu différentes de sa mère, il n’en revient toujours pas de s’être fait un ami aussi médiatisé que l’est Florian et qui depuis son passage au camping de son père il y a de cela quatre ans, n’a eu de cesse à ne manquer aucune occasion pour le revoir.
Une énorme amitié s’est instaurée entre les deux garçons pourtant si différents, à part bien entendu le fait qu’ils soient tous deux rouquins de la tête aux pieds.
Cette amitié qui au fil des années se transforme en quelque chose de plus intense, du moins c’est ce que lui ressent, mais qu’il garde pour lui de peur que ce sentiment ne soit pas partagé, du moins pas autant que ce qu’il éprouve pour Florian.
Raphaël est heureux en cette veille de rentrée universitaire, la proposition de Michel De Bierne à ce que sa mère s’occupe de son petit-fils alors qu’il se faisait un sang d’encre de le laisser seul si loin d’eux même s'il est avec son meilleur ami, mais aussi et surtout sans surveillance, alors que les deux copains quand ils sont réunis lui font plus penser à deux gamins de maternelle qu’à deux adolescents censés être matures.
Michel De Bierne a acheté un petit trois pièces juste au-dessous de l’appartement de Florian et il l’a mis gratuitement à leur disposition, de façon à ce que sa mère soit au plus près des deux énergumènes.
Le véhicule se gare sur la place numérotée qui leur est réservée, laissant ses deux occupants souffler enfin après ces longues heures passées sous le cagnard de cette fin d’été.
Raphaël tourne son regard vers sa mère qui lit en lui comme à livre ouvert.
- Tu sais ce que ton père t’a dit !!
- M’man !! s’t’plaît !!
- Tu ne dois pas t’imposer avec eux !!
- Mais m’man !! Florian est mon meilleur ami !!
- S’il l’est, tu n’as donc pas à t’en faire, tout se passera bien !! De plus il y a déjà un de ces amis qui loge avec lui et ne fait pas ce regard de chien battu, je te connais trop bien pour deviner sans peine tes intentions.
Raphaël montre alors un visage se voulant surpris des paroles de sa mère, cette dernière ne peut s’empêcher de soupirer en ne s’y laissant bien sûr pas prendre.
- Promets le moi mon chéri !!
- Te promettre quoi m’man ??
- De ne pas t’imposer et me mettre mal à l’aise envers mes employeurs, rends toi compte que je n’aurais jamais pu trouver un travail aussi bien payer que celui-là.
- Mais c’est justement parce que je suis ami avec « Flo » que tu l’as eu, alors je ne vois vraiment pas ce qui vous gêne toi et papa ??
- N’insiste pas tu veux !! Promets-moi juste de ne pas trop imposer ta présence, pense plutôt que tu entres en première année et qu’il va te falloir travailler dur pour obtenir tes diplômes.
- Eux aussi, alors tu n’as pas à t’en faire.
- Je ne sais pas pour son ami, mais Florian a comme tu le sais des capacités exceptionnelles qui lui rendent les choses anormalement faciles. Bien !! Déchargeons les derniers bagages, ton père a déjà amené et installé les meubles la semaine dernière.
Sans répondre, Raphaël descend de la voiture pour sortir les valises du coffre et ainsi couper court au sermon de sa mère.
***/***
« Deux heures plus tard. »
Raphaël sort de la douche en enfilant vite fait un short et un maillot, profitant qu’il entend sa mère s’occuper du repas pour sortir de l’appartement, prendre l’ascenseur et rejoindre l’étage supérieur, frappant ensuite quelques coups discrets à la porte où il sait retrouver son copain.
Un jeune gars lui ouvre alors en le regardant avec curiosité.
- Heu !! Oui… c’est pour quoi ??
- Florian est là ??
La mine curieuse du jeune gars marque alors la surprise quand il répond.
- Florian ?? Il n’y a pas de Florian ici ?? Tu dois t’être trompé d’étage mon gars !! Désolé !!
La porte se referme en claquant sous le nez de Raphaël qui en reste figé de stupeur devant la brièveté de la conversation, la moutarde lui monte alors au nez envers l’impolitesse du gars qui ne doit pas être plus âgé que lui.
Il va pour frapper à l’autre porte se trouvant en vis-à-vis, reconnaissant qu’il aurait pu se tromper quand un rire bien trop connu de lui l’interpelle soudainement.
Raphaël se rappelle alors des paroles de Michel, le grand-père de Florian quand il a donné ses consignes à sa mère.
« Surtout ne vous laissez pas avoir avec les deux loustics, dès qu’ils sont ensemble ils ne pensent qu’à faire des tours pendables aux autres. »
Un soupir amusé lui vient alors quand il frappe à nouveau à la porte.
- Pffttt !! Bon !! Les deux clowns… quand vous aurez fini de vous moquer de moi, vous pourrez m’ouvrir !!
Nouveaux rires venant de derrière la porte, quand cette dernière s’ouvre enfin et qu’un petit rouquin au regard égrillard montre le bout de son nez en le fixant avec amusement.
- Salut « Raphi » !!
Le fameux « Raphi » n’a pas le temps d’en placer une qu’il reçoit la boule rousse venant de sauter dans ses bras, le contact d'avec son ami le faisant frissonner en lui dressant les poils des bras.
Ce qui ressemble fort à un câlin vu par une personne étrangère qui assisterait à ces retrouvailles, prend quelques secondes sous l’œil amusé de Damien qui maintenant qu’il découvre le physique du fameux Raphaël, comprend mieux beaucoup de choses qui lui faisaient se poser des questions.
Florian quitte enfin le mode « sangsue » pour laisser le passage à son copain en lui indiquant de la main qu’il peut entrer, ce n’est qu’une fois les présentations faites que Florian semble remarquer seulement alors quelque chose qui le trouble.
- Tu n’as pas amené ta valise ??
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