CHAPITRE 131 : « Première rencontre » « Florian »
CHAPITRE 131 : « Première rencontre » « Florian »
« L’image semble sauter à nouveau, quand ils se retrouvent à observer les événements survenus plus tard dans la nuit et toujours dans l’appartement que partage Florian avec maintenant Damien et Raphaël. »
Il est déjà presque une heure du matin et les deux copains sont chacun d’un côté du lit en faisant en sorte de ne pas trop bouger, sans bien entendu savoir que l’autre ne dort pas lui aussi.
L’envie est là, impérieuse, même si ni l’un ni l’autre n’a le courage de faire le pas nécessaire pour débloquer une situation qu’eux seuls ont mise en place et qu’il ne faudrait pas grand-chose pour la faire disparaître pour de bon.
Mais voilà, entre l’extrême timidité de Raphaël qui l’empêche de faire le premier pas et les questions que se pose toujours Florian sur ses réels penchants sexuels, les amènent à finalement partager le même lit en n’arrivant pas à trouver le sommeil.
Florian sent bien que la nuit sera longue, il craint que ce soit comme ça tous les soirs tant qu’ils n’auront pas mis les choses au point tous les deux.
Pourtant n’était-ce pas plus ou moins inconsciemment ce qu’il voulait en faisant venir ici « Raphi » avec sa mère et en le faisant inscrire à la même fac que celle justement où il doit travailler, alors pourquoi n’arrive-t-il pas à prendre une décision quitte à se faire botter en touche s’il s’est planté sur les réels sentiments de Raphaël.
Florian réfléchi en sentant près de lui la respiration inégale, qui prouve bien que pour son ami le sommeil n’est pas au rendez-vous.
- Tu n’arrives pas à dormir toi non plus ?
- Hum !
Raphaël se tourne sur le côté pour regarder son copain qui en fait autant en le fixant dans les yeux.
- Pareil pour toi apparemment !!
- Sans doute cette première journée qui nous stresse !!
Florian repense aux paroles de Damien sur sa rencontre avec Éric, Yuan et Thomas, cherchant à se souvenir de leur visage.
Pour Yuan ce n’est pas bien difficile puisque sa rencontre avec lui ne date que de ce matin, pour Éric et Thomas c’est une autre paire de manches et les quelques flashs de souvenirs qu’il en a, remontent déjà à pas mal d’années, se rappelant malgré tout de leur bouille sympa.
La différence d’âge à l’époque, plus ce qui se racontait sur lui alors qu’on l’appelait encore l’enfant sauvage, a fait qu’ils ne se sont jamais rapprochés de lui sans non plus lui marquer une quelconque animosité, juste qu’ils faisaient leur vie sans y faire attention.
Un flash de compréhension lui vient, alors qu’il sent bien que Raphaël attend une réponse à sa question.
- Hum !! Je ne crois pas !
Florian se redresse sur un coude en prenant l’épaule de son ami de l’autre main.
- Je crois que je viens d’avoir la réponse à ce qui me dérangeait d’avoir une relation sérieuse avec toi.
Une grimace amusée devant les yeux ronds de Raphaël qui ne s’attendait certainement pas à l’entendre dire ces mots-là.
- Hein !!
- Avant ça, il faut que je sois sûr de ce que je ressens.
Raphaël l’écoute, mais se retrouve complètement à l’ouest en ne comprenant pas où son copain veut en venir, il retient quand même que quelque chose le dérange pour qu’ils puissent se mettre ensemble.
- Tu ne recherches pas quelque chose de sérieux ?? Pourtant j’avais cru comprendre que tu n’étais pas ce genre de gars à…
- Je me suis mal exprimé excuse-moi !!
- C’est quoi alors ? Je ne te plais pas assez pour que ce soit sérieux ?
- Mais non enfin !! Tu te méprends sur mes paroles.
- Alors dis-moi qu’est-ce qu’il y a qui ne va pas avec moi ?
- Il n’y a rien !! C’est juste que je pourrais aimer plusieurs personnes en même temps et que je viens de m’en rendre compte à l’instant en me souvenant des paroles de « Dami ».
Raphaël reste souffler pour le compte.
- Mais… je croyais que tu ne voyais Damien que comme un frère ??
- Bien sûr qu’il l’est !! Je ne pensais pas à lui mais à Yuan !!
Un silence s’instaure jusqu’à ce que Raphaël n’y tienne plus.
- Et donc ?
- Est-ce que ça te conviendra toujours si je suis comme ça ?
- Comment ça comme ça ? Tu veux dire à aimer plusieurs personnes en même temps ?
- Je sais que ça peut paraître fou, mais c’est ce que je ressens et je ne voudrais pas entamer une liaison avec toi si c’est pour qu’elle tourne court à cause de ma façon d’être.
- On n’est pas forcé non plus à faire quoi que ce soit tout de suite, si tu veux prendre du temps pour y réfléchir ça me va bien à moi aussi.
- Vraiment, tu es sûr ?
- Oui mais à une condition !
- Laquelle ?
- Que ça ne nous empêche pas de nous amuser un peu ensemble sans aller trop loin, juste histoire de pouvoir dormir si tu vois où je veux en venir par-là ?
- Hum !! Ok, ça me va à moi aussi ! Hi ! Hi ! De toute façon les choses ne traîneront pas avant que je sache où j’en suis dans mes pensées, je t’aime vraiment tu sais… mais…
- Mais ??
- Arrh !! Je n’en sais trop rien en fait !! C’est comme un flash… une image en surimpression… je ne sais pas mais ça me perturbe assez pour qu’on ait cette discussion.
- Je te comprends « Flo ».
- Ah !! Vraiment ? Comment est-ce possible ?
- Peut-être parce que ça me l’a fait à moi aussi, il m’arrive de penser à quelqu’un sans pouvoir y mettre un visage… c’est comme… c’est comme…
- Comme si ton inconscient avait imprégné ton cœur sans que tu ne t’en rendes compte ?
- C’est ça !! C’est exactement ce que je cherchais à t’expliquer et que je ne trouvais pas mes mots, serait-il possible qu’on ait ressenti la même chose ?
- En tous les cas, ça nous aura fait du bien d’avoir cette discussion. Je suis certain que nous allons trouver rapidement comment gérer nos sentiments, je sais ce que tu ressens pour moi tout comme je connais les miens pour toi, c’est juste qu’avant qu’on aille trop loin, j’aimerais vraiment démêler cette sensation que j’ai en moi.
- Pas de soucis, ce n’est pas comme si nous allions nous quitter demain.
Florian sourit à son ami si craquant qu’il en tremble malgré tout à se retenir d’y porter les mains sur son corps, Raphaël en est quasiment au même point quand il répond à son sourire par un autre venant de lui, mais accompagné d’un rictus tellement carnassier qu’il en fait fermer les yeux de son petit rouquin, alors que lui le repousse pour venir ensuite l’embrasser sur les lèvres.
Ne ressentant aucune réticence de sa part, un petit sourire de victoire vient très vite remplacer celui plus gourmand qu’il avait jusqu’alors.
- Excuse-moi « Flo » mais j’ai trop envie là !!
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