Chapitre -20 Barry

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Barry sauta d'un champignon à l'autre. Anticipant leurs mouvements afin de pouvoir arriver pile au bon instant. Il inspira fort, sentant l'air emplir ses poumons, grâce au sort qu'il s'était lancé, il ne subissait pas les effets dérangeant des ChampiPOP. Cela devait faire un peu plus d'un an qu'il n'était pas passé par ici. Shein devait avoir bien grandi. Un sourire légèrement amer apparut sur les lèvres du maire de Pas-Pontcharra. C'était assez proche d'ici que tout avait recommencé pour lui, une douzaine d'années auparavant. Il soupira. Il se rappelait encore clairement de quand il s'était réveillé, dans un monde qui n'était pas le sien. Passé d'un ciel bleu à un autre violet, qui ne changeait jamais, Barry n'avait pas compris, puis vite saisi l'opportunité qui s'était offerte à lui. Il avait rejoint la révolte, cependant, lorsqu'il avait voulu laisser la place de maire à l'Archemage, le peuple avait voté pour lui, qui ne s'était même pas présenté. Depuis, Barry faisait de son mieux pour créer le monde le plus idéal qu'il le pouvait. Malgré quelques difficultés avec le maire de Westia, il s'en était très bien tiré, et fut réélu à plusieurs reprises. Arrivant même à maintenir des relations relativement amicales avec les vampires, qui restaient généralement de leur côté. Il avait ainsi fait prospérer la partie de la dimension qui se trouvait sous sa législation, à l'exception de la ville de l'Ouest. En effet, Barry était et est sûrement toujours le type d'homme qui déteste faire du mal à autrui, même lorsque cela aurait dû être fait.

Depuis la cime de la forêt de champignons, le maire pouvait apercevoir le lagon, dans laquelle il détectait la présence de nombreuses leechs. D'un bond gigantesque, impossible pour un simple humain. Barry arriva sur la rive. Puis commença à sauter de nénuphar en nénuphar. Puis, avec sa bonne humeur habituelle, il commença à chantonner, d'une voie douce, mais énergique :

-Tic-tac Tic-tac

Clip-clap Clip-clap

La vie est un jeu à célébrer,

Il y a tant à voir, tant à espérer.

Chaque instant est là pour nous ravir,

Pour dessiner nos rires et nos sourires.

Alors rions, rions, rions !

Vivons tous en nous réjouissant !

Lorsqu'il arriva sur le ponton, il nota la présence d'une personne qu'il lui semblait n'avoir encore jamais rencontré. Une fillette avec de cheveux blancs extrêmement courts, sûrement une possédée, bien qu'il semblât qu'elle possédait une aura tout à fait normale. Voilà qui était étonnant. À la voir, il n'y avait aucun doute qu'elle aurait dû en devenir une. Encore un phénomène surprenant, pensa Barry. Peut-être avait-elle trouvé une solution contre la possession. Cependant, suivant son habitude, l'homme ne jugea en aucun cas la fillette en elle-même et déclara d'une voie aussi joyeuse qu'à l'accoutumée.

-Bien le bonjour ! Saurais-tu où est le Capitaine ? Ça fait depuis longtemps que j'ai plus vu ce vieux renard ! Ah, au fait, enchanté de te rencontrer, moi, c'est Barry !

Il ponctua sa phrase d'un ample geste élégant.

Élise resta bouche-bée devant le nouvel arrivant. Il s'était présenté comme étant Barry, cependant, bien qu'il y est la possibilité que ce soit une autre personne avec le même prénom, elle n'y croyait pas trop, Shein et Soul avaient bien discuté de l'ami du capitaine Barry comme étant le maire de Pas-Pontcharra. Ainsi, elle se trouvait très probablement devant l'un des hommes les plus influents qui existent. Était-il là parce qu'elle avait tué un vampire ? Elle ne pensait pas, il avait l'air sympathique. Était-ce juste une simple visite de courtoisie ou autre chose ? La fillette ne pouvait savoir. Elle vit soudain que l'homme la regardait d'un air étrange. Puis il lui parla à nouveau :

-Oups ! Désolé ! Je ne voulais pas te faire peur ou quoi, attend, regarde.

Il leva une main et fit apparaître au bout de son doit une boule d'énergie très clair avec un léger teint bleutée. Celle-ci s'éleva rapidement avant de prendre différentes formes, un chat, puis un oiseau et d'autres animaux que la voleuse n'avait encore jamais vue. Elle observait avec de grands yeux émerveillés les formes mouvantes qui laissaient de jolies étincelles couleur glace. Élise n'avait encore jamais vu un tel prodige.

-Eh bien, tes pouvoirs sont enfin parfaitement fixés, maintenant. Cela change de lorsque j'avais dû aller te chercher dans le lagon, il y a onze ans ! Comment vas-tu, Barry ?

Le Capitaine était arrivé, accompagné par Shein et Lumordf. Le maire de Pas-Pontcharra se tourna vers l'homme aux cheveux écarlates et s'avança vers lui et fit quelque chose d'inattendu : ils se prirent par leur main droite respective et les bougèrent de haut en bas. Elle était interloquée, ce que Barry remarqua directement :

-Ah, je pense que je devrais t'expliquer la signification de quand on se serre la main, j'ai l'impression que tu ne sais pas, je me trompe ?

Élise répondit par un mouvement de la tête. L'homme toujours le sourire aux lèvres expliqua :

-C'est une façon de dire bonjour à quelqu'un que l'on ne voit pas souvent ! Là où j'habitais avant, c'était une habitude.

Le Capitaine compléta sa réponse :

-Et dans mon ancienne ville, on utilisait la culture de divers peuples, que l'on finissait parfois par adopter.

La fillette hocha la tête, montrant qu'elle avait compris. Content, Barry se tourna vers la hutte :

-Eh bien, on dirait que tu as fini les travaux de rénovations ! Ça donne super bien, mieux que l'aspect tout délabré d'avant !

-C'est grâce à toi ! C'est toi qui nous as fourni les fonds ! Maintenant, on a entamé les réparations du Souffle de Fretia ! Je pense que d'ici un ou deux ans, il sera 'fin prêt ! Je ne te remercierais sans doute jamais assez !

Barry rigola :

-Enfin, ne dis pas ça, c'est toi qui est allé me sauvez lorsque les leechs m'ont attaqués ! Sans toi, j'étais fichu !

-Allons, ne dit pas ça ! T'est sacrément débrouillard, grâce à toi, le monde prospère comme il n'a jamais prospéré jusqu'à aujourd'hui !

Le maire détourna son regard, et sa voix devint plus sérieuse et mélancolique :

-Mouais, c'est trop d'éloges à mon égard, à part à Pas-Pontcharra, les conditions de vie ne se sont pas tellement améliorées... Et ça je m'en veux... Je suis passé par Westia en venant, la ville est tombée encore plus bas que je l'aurais pensé. J'étais persuadé que cela ne pouvait pas empirer... Je me suis trompé...

-Ne dis pas ça c'est juste que Lord Jyrthar est une enflure ! Et puis, en cas de problème très grave, tu peux faire appelle à moi, où si la situation est vraiment désespérée, à Sombretierre.

-Justement, il a des problèmes plus urgents à régler, c'est la vraie raison de ma présence ici, je voulais en profiter pour te demander conseil.

Le visage du capitaine devint grave, il se tourna vers la hutte, et faisant signe aux autres personnes présentes de le suivre, entra en déclarant :

-Dans ce cas, venez, mieux vaut discuter bien installés ! Lumordf, ce soir, surpasse-toi, on a un invité de marque ! Aller, Barry, allons dans mon bureau !

-Tu le connais depuis longtemps ?

Shein se tourna vers Élise qui venait de parler. Il réfléchit rapidement, puis se gratta la tête avant de répondre :

-Oui, il me semble que le Capitaine le connaissait avant même que je vienne habiter ici avec ma tante.

Il sembla soudain au garçon que sa camarade avait eu une nouvelle question qu'elle n'osait pas poser. Interrogatif, il demanda :

-Tu as quelque chose d'autre à me demander ? Tu sembles être perdue dans tes pensées...

La jeune fille laissa marquer son étonnement. Cela faisait une nouvelle fois qu'elle avait l'impression que Shein lisait ce qui lui passait par la tête. C'était presque de la sorcellerie à ce point. Du moins pour la voleuse, étant donné qu'en fait, comme tous les habitants de la hutte, il faisait juste attention à autrui, et, vu qu'elle ne cachait presque plus ses émotions, dans le cocon réconfortant que formait la maison, cela rendait son comportement encore plus simple à déchiffrer.

-Eh bien, c'est une question très directe qui pourrait être maladroite, donc...

Le gamin semblait avoir compris :

-Tu te demandes pourquoi j'habite avec ma tante et non pas avec mes parents ?

Élise marqua une nouvelle fois sa surprise, il avait tapé juste :

-Euh...Oui...

-Eh bien, mes parents sont morts très tôt, donc j'ai été recueilli par ma tante, qui faisait déjà partie de l'équipage du capitaine, qui as accepté ma présence. Et voilà, tu connais toute l'histoire !

-Oh...Merci... D'ailleurs, maintenant que j'y pense, pourquoi as-tu essayé de voler quelque chose, au marché de Westia, lorsque nous sommes partis, il m'a semblé que tu avais assez pour acheter ce que tu voulais.

Shein eut un rire gêné :

-Eh bien, comment expliquer ? Les prix sur la place sont, comme je pense que tu le sais, bien plus élevé. Pour une proto-poule, cela coûtait près de deux mille cinq cents motes, alors que dans le magasin de ton ami, cela en valait seulement huit cents, ce qui était proche de la quantité d'argent que j'avais. Et si je suis allé à Westia au lieu d'aller au bois d'Argofrid, qui sont plus sûrs, c'est parce que je suis trop petit pour m'y déplacer tout seul !

-Et donc, si j'ai bien compris, c'était pour un cadeau pour le capitaine ?

-Exactement ! Barry m'a parlé de pleins de plats qui sont faits à partir d'œuf de poule. Et, d'après ce que j'ai compris, seul les proto-poules en pondent de temps à autre. Et je voulais en offrir au capitaine parce que je sais que c'est un « fin gourmet », comme il dit toujours !

Les deux enfants commencèrent à rire à l'unisson. Puis se dirigèrent en direction du ponton. Sur le chemin, ils rencontrèrent Soul au détour d'un couloir. L'homme composé d'ombres s'adressa à eux.

-C'est bientôt l'heure du repas, allez mettre la table !

Shein et Élise répondirent ensemble :

-Ooooh nooooon...

-Eh si ! Et je vous conseille vivement de vous magner, car Barry à aider à la cuisine ! Et je sens que ça va être délicieux !

-Trop bien ! On arrive tout de suite !

-Bande de sprolls, va ! Vous sautez sur tout ce qui est comestible !

Bien que sa référence à ces insectes poilus grouillants les rues de Westia fit un pincement de cœur à Élise, les trois personnes rigolèrent toutes à l'unisson, sans se soucier du reste.

-Je vous ai préparé une omelette aux herbes et aux champignons, de là où je viens, c'est un plat facile d'accès mais qui n'en reste pas moins bon. J'apprécie beaucoup, c'est simple à faire, et plutôt bon. D'ailleurs, merci Lumordf pour les ChampiPOP, je parie que cela va être délicieux !

Et en effet, un délicieux fumet s'élevait des assiettes dans lesquelles Barry avait servi ses mets, mais qui n'étaient pas servis seuls.

-J'ai appris cette recette il y a peu, et je n'en avais jamais goûté. Cela s'appelle des frites, pour les faire, on doit prendre le tubercule d'une plante appelée « pomme de terre ». Puis, leur enlever la peau avant de les couper en longs morceaux que l'on fait frire dans de l'huile, ou, selon mon ami, dans du « blanc de boeuf », il s'agit de graisse animale tiré de la vache apparemment. D'après Borris, c'était le plat que cuisinait le mieux une espèce nommée « Belges ».

En effet cela semblait délicieux. Barry continua, semblant être intarissable :

-Et enfin, le dessert... Vous vous demandez sûrement ce que j'ai bien pu préparer, n'est-ce pas ?

Il fit une pause, attendant d'éventuelles réponses qui ne tardèrent pas à venir :

-Oh, je sens que ça va être délicieux. Déjà, la dernière fois, avec ton « tiramizou » tu nous avais comblés, mais cette fois ? Je n'ose pas imaginer !

Pèpère avait pris la parole, et semblait traduire la pensée commune :

-J'avoue !

-Qu'est-ce que j'ai hâte !

Le capitaine parla en dernier, déclarant :

-Je me demande ce que tu vas nous sortir, cette fois. Mais dis-moi, le docteur Emmet as fait beaucoup d'effort sur la cuisine en dix ans !

Barry rigola :

-Il faut dire que je l'aide beaucoup, et que cela fait toujours plaisir de manger de bons petit plats.

-En effet, alors, que nous prépares-tu ?

Barry fit une pause, faisant monter le suspens. Shein retint son souffle, Zoya déposa sa bouteille d'alcool, et Lumordf se figea, arrêtant ses aller-retours depuis la cuisine, apportant à chaque fois plus de plats.

-Je vous ai préparé... Un gâteau de pancakes ! C'est également une recette que Borris m'a apprise. Mais je vous laisse la surprise ! Je vous préviens juste... Attention à ne pas en manger de trop... ou bien... Giga indigestion !

Et tout le monde rigola, même Élise. Décidément, cet homme savait beaucoup de choses. Et puis, il semblait connaître plus de domaine que la fillette n'aurait jamais pu imaginer. Elle le détailla de la tête aux pieds, faisant enfin attention à son apparence.

Barry était très légèrement plus petit que la moyenne chez les hommes adultes. Il portait un grand manteau bleu qui lui descendait jusqu'aux genoux et gardait sa large capuche posée sur ses cheveux. Ces derniers étaient par d'ailleurs très étranges, que ce soit par leurs couleurs allant du bleu clair au blanc, mais surtout par les formes improbables qu'ils prenaient, comme s'il y avait différents vents qui s'amusaient avec. Sur la gauche de la tête de l'homme, cependant, ses cheveux semblaient formaient une grosse mèche, qui ressemblait légèrement à une corne. De plus, comme le capitaine, ils semblaient être noués à l'arrière du crâne et sortait de la capuche par un espace ouvert entre la partie du vêtement qui couvrait la tête et celle qui couvrait le reste du corps. La dernière chose étrange chez l'homme était son regard, il semblait avoir des grands yeux d'enfants, qui semblaient refléter en permanence une joie immense, accompagnée d'une curiosité et une bienveillance sans fin. Enfin, il fallait noter qu'il était étonnant que ces yeux soient roses.

C'est ce qui fit remarquer à Élise quelque chose. Le capitaine, Barry et elle, ne correspondaient pas du tout aux humains classiques, que ce soit par la couleur de leurs cheveux écarlates, bleus et blancs. Ou bien, pour les deux hommes, leurs yeux, rouges et roses. Voilà qui était étonnant. D'habitude les humains avaient des cheveux noirs, bruns, blond ou encore roux, mais là c'était totalement opposé. Sans oublier les yeux qui auraient dû être bleus, verts, noirs ou encore, à la limite, gris. Et si, les deux hommes n'étaient pas humains ? Et si c'était des vampires qui lui tendaient un piège ? Et si c'étaient des monstres ? Et si...

-Tu ne manges pas ? Élise ? Tout va bien ? Tu regardes ton assiette vide depuis tout à l'heure.

Zoya tira la fillette de ses pensées en l'interrogeant, la regardant d'un air inquiet.

-Oh... Euh... Oui... Ça va super ! Désolée, j'étais perdue dans mes pensées...

-Super ! Tu me passes ton assiette ? Je te sers ! Aller un peu beaucoup de tout !

-Euh, Zoya... La sert pas trop quand même entre une gamine et une adulte il y a une différence d'appétit, il ne faudrait pas qu'elle tombe malade.

-T'inquiète, le vioc ! Je gère !

-Ouais ! Je vais tout manger sans tomber malade ! Tu vas voir !

À nouveau touchée par la bonne humeur de la femme, Élise commença à engouffrer le contenu de son assiette, mélangeant les plats de Barry et ceux cuisinés par Lumordf. Bien que cela faisait déjà quelques semaines qu'elle habitait ici, elle ne s'habituait pas aux niveaux exceptionnellement haut en cuisine de la Mantris, tous les jours, les plats encore plus délicieux que la veille. Et à côté, la cuisine de Barry semblait plus hésitante, mais tout aussi bonne, avec des plats que jamais la voleuse n'avait vus. Ce qu'elle ignorait à ce moment-là était, qu'en fait, ces recettes venaient d'être trouvées. Les ingrédients requis n'existant pas toujours dans ce monde et devant être remplacés par les bons substituts.

-Alors, comme ça, tu t'appelles Élise ?

Barry avait adressé la parole à cette dernière pile lorsqu'elle venait d'engouffrer une grosse poignée de frites. Elle essaya de répondre, mais s'étouffa à moitié, et elle dût finalement finir de mâcher et d'avaler pour pouvoir répondre.

-Oui... Monsieur ! Et vous, vous êtes vraiment LE Barry ? Le Maire de Pas-Pontcharra ?

-Exactement ! Quitte à savoir si je suis LE Barry, je ne sais pas, je suis un Barry, certes, et je suis également le maire de Pas-Pontcharra, mais je reste un simple humain. Donc pas besoin de me voir comme LE Barry, ou encore « Le Sauveur », je suis juste Barry, et je fais de mon mieux pour rendre le monde comme ce que je perçois comme meilleur.

-Ah bon ? Mais, mes parents disaient que c'était grâce à vous que le monde s'améliore. C'est pas vrai ?

-Si seulement ça avait été le cas... Je fais de mon mieux, certes, étant donné que je suis le maire de la capitale. Seulement, chaque ville possède un bourgmestre ou bien un roi, et certains ne m'écoutent pas du tout. Le pire de tous reste Lord Jyrthar, c'est une vraie enflure. Je pense que le seul moyen pour qu'il m'écoute serait d'utiliser la violence, mais c'est contre mes principes.

Le Capitaine ricana :

-Parfois, il faut savoir faire des sacrifices pour le plus grand bien. Élise serait d'ailleurs mieux placé que moi pour en parler, elle, elle subissait ce que faisait Lord Jyrthar à la ville de l'Ouest.

Barry se tourna vers la fillette :

-Vraiment ? Tu viens de Westia ?

La fillette hocha la tête, l'homme réfléchit rapidement puis parla :

-J'ai une question, est-ce que les riches paient des impôts. Quand j'y vais, c'est presque sûr qu'ils mentent tous, donc je peux pas savoir.

-Euh... C'est quoi des impôts ?

-Ah... oups, tu sais pas ce que c'est... Bon, dans ce cas, les écoles sont comment ?

-Les écoles ? Je ne sais pas, c'est pour les riches. J'y allais à l'époque, mais elle a fermé, et mes parents n'avaient pas les moyens pour m'envoyer aux autres. Déjà que pour celle où j'étais allée, mon papa devait plus travailler pour que je puisse profiter de l'éducation.

-Cette enflure de Jyrthar ! Qu'est-ce que j'aimerais lui mettre mon poing dans la figure à cet instant précis !

-Calme-toi, Barry, tu es en présence de Shein et d'Élise. N'utilise pas de termes trop malpolis en leurs présences.

Le Capitaine avait parlé d'une voie calme, bien qu'il fût clair qu'il était d'accord avec le maire. Ce dernier se trouva à nouveau vers Élise :

-Ah, d'ailleurs, par hasard, tu serais pas touché par la Pureté ? Avec la couleur de tes cheveux, c'était ce à quoi je pensais...

-La quoi ?

-Eh bien... Comment expliquer... Le plus simple serait de se baser sur l'histoire des vampires. Il y a longtemps une maladie tomba sur les vampires, et les corrompit, les faisant devenir fous et les obligeant de se nourrir de sang. Une jeune fille plus blanche que le marbre obtint le pouvoir de rendre aux vampires leurs esprits, ceux qui survirèrent à la purification devinrent plus fort, mais avec pour inconvénient de ne pouvoir se nourrir plus qu'avec du sang. Cependant, la fillette avait absorbé tellement de corruption qu'elle devint folle à son tour. Cependant, toujours, de temps en temps, quel que soit l'espèce, il arrive qu'un individu soit d'une blancheur énorme. Ce que l'on appela la Pureté. Cependant, trop de pureté déséquilibre le monde, c'est pourquoi, parfois, s'accrochent, aux personnes frappées de la Pureté, des créatures nommées Riftstalker.

-Jamais entendu parler, désolée...

Barry hésita, puis continua :

-On appelle cette osmose entre la personne portant la Pureté et un Riftstalker la possession. Aujourd'hui, c'est très mal vu par beaucoup d'espèces, que ce soit des humains, des vampires, des Klifhanger, des Mantris ou encore les Dragons.

-Je... Je n'en... N'en sait rien... Absolument rien...

Des larmes étaient apparues aux coins des yeux de la jeune fille, et Barry s'en rendit compte et changea habilement de sujet :

-Enfin bon ! Qu'est-ce que vous pensez du repas ? D'ailleurs, merci, Lumordf, tu cuisines toujours aussi bien ! J'ai adoré tes champignons farcis ! C'était une viande de quoi ?

Lumordf commença à discuter avec le maire de Pas-Pontcharra, sous l'écoute attentives des autres membres de la hutte.

Lorsque vint le dessert, Barry se leva, et se racla la gorge, afin d'attirer l'attention de tout le monde. Il hésita, puis pris la parole :

-Eh bien, les amis, tout d'abord, merci pour cet accueil chaleureux malgré ma visite très cavalière. Les desserts ont l'air délicieux, mais avant que l'on commence à les manger, et que notre esprit soit englué dans le sucre, j'ai une nouvelle exceptionnelle à vous annoncer !

Tout le monde l'écoutait attentivement. Il était rare que Barry fasse une pose dans un repas. La nouvelle devait être la meilleure que Barry n'avait jamais annoncée à le voir trépigner, mais laissant un silence afin de faire monter le suspens. Puis il inspira à fond et déclara :

-Lyria attend un enfant ! Je vais être papa !

Ce fut une véritable explosion de cris de joie dans la salle commune de la hutte. Tout le monde criait, applaudissait. Soul était monté sur sa chaise, et avait glissé ses doigts dans sa bouche afin de siffler très fort. Lumordf laissait échapper un long crissement de ses mandibules, montrant sa satisfaction. Le Capitaine donna un léger coup sur l'épaule de Barry. Enfin, Zoya et Ren se levèrent afin de serrer la main au maire de Pas-Pontcharra.

-Bravo !

-Félicitations ! Tu vas être un super père !

-Gichi Gichi, Je te félissssssite

-Eh bien, mon vieux, si on m'avait dit que tu dirais ça, j'y aurais pas cru !

-Whoa, Lyria et toi devez être contents !

Le dessert qui suivit fut mémorable et délicieux. Les pancakes étaient préparés à la perfection, avec pile assez de ce que Barry appelait « Sirop de sucre ». Élise mangea à elle toutes seule trois gâteaux, chacun constitué de huit des petites crêpes.

-Donc, dans mon monde, les poules mangent des graines, ou picorent diverses choses. Quand nous avons créé les Proto-Poules avec Emmet, nous avons dû faire face à un problème. Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme, c'est un principe intelligent, mais qui ne fonctionne pas toujours. Ainsi, nous avons trouvé la meilleure solution, à savoir, faire en sorte que les poules puissent picorer l'herbe. Donc, si votre poule ne pond presque pas, c'est uniquement parce que vous n'avez pas fais un enclos assez grand. En sachant qu'une poule ne peut pas pondre plus de trois œuf par jour, sinon elle risque d'exploser. Voilà en quoi c'est un prototype. Je rajoute qu'elle peut également exploser si vous la frapper trop fort ou que vous l'écrasez. C'est bon ? Vous avez compris ?

Soul répondit du tac-au-tac :

-Bien sûr !

Cependant, Élise, elle, avait une question :

-Excuse-moi, mais, si elle mange de l'herbe, pourquoi avoir construit une cabane.

-Eh bien c'est assez simple. Quand les poules s'endorment, elles se mettent à flotter, donc si vous ne voulez pas la perdre c'est bien de la faire dormir dans un endroit clos. C'est pas très sympa pour la poule, mais bon... Et dans tous les cas, il faut qu'elle dorme pour pouvoir produire.

-Aaaah, d'accord ! Merci !

-De rien, enfin sur ce, je devrais bientôt y aller. Je repasserais à mon retour de mission mais ne m'attarderais pas. Comme vous le savez, Lyria attend un enfant, et je souhaite être auprès d'elle pour sa grossesse, mais aussi pour l'accouchement.

Shein dit alors :

-Mais c'est pas juste ! Tu restes jamais ! D'ailleurs ! C'est quoi ta mission ? C'est genre récolter les impôts, chasser un criminel ?

-Eh bien, comme je l'ai dit, c'est une mission secrète. Mais puisque tu à l'air si curieux je peux te dire que c'est dans les Terres Bannies que je dois aller. Et que si je pouvais, j'irais pas. Enfin bon, « un grand pouvoir implique de grandes responsabilités », comme dit toujours Emmet.

-Les Terres Bannies ? Le Capitaine m'a dit que c'était là bas où les vampires se débarrassent de toutes les créatures qui sont gênantes pour eux. Tu n'as pas peur de mourir ?

-Eh bien, pour tout te dire, oui, j'ai peur de mourir. Cependant, je suis obligé, se sont mes obligations. Et puis, dans le pire des cas, le Capitaine viendra me sauver, pas vrai ?

Shein répondit directement :

-Ouais c'est sûr, le capitaine c'est le plus fort !

-Entrez !

Le Capitaine avait dit cela dès qu'il avait entendu toquer à sa porte. Celle ci s'entrouvrit laissant apercevoir Barry qui rentra discrètement. Celui-ci pris la parole :

-Eh bien, ma foi, je vais devoir y aller. Mon vieux, j'espère que ce n'est pas un adieu. Est-ce que tu peux me jurer que tu tiendras ta promesse ? S'il te plaît.

Le Capitaine hésita puis répondit :

-Oui, je te promets, que si dans deux mois tu n'es pas de retour, je n'irais pas te chercher, j'enverrais une lettre à Sombretierre expliquant ta mort et demandant des renforts, et j'irais chercher Lyria à Pas-Pontcharra et la mettrais à l'abri avec le reste de mon équipage.

-Merci beaucoup, et sur ce, j'y vais, merci pour tout encore.

Barry s'avança vers la porte, puis s'immobilisa, pour reprendre la parôle :

-Ah au fait, au sujet d'Élise. Elle n'est pas une possédée, elle n'a pas d'aura de Riftstalker, donc fais en sorte de la protéger un maximum des énergies des ombres. Et temps que tu fais cela, il n'y a aucun risque qu'elle devienne une possédée ou une abomination encore pire.

-Attends, tu veux dire qu'il peut y avoir quelque chose de pire qu'une possédée ?

-Peut-être, je te rappelle que la cage a été brisée. On ne peut pas savoir de quoi sera fait le futur.

Depuis des temps immémoriaux, se tient, entre les monts et le vide, un vieux bâtiment, rongé par les ans. Et là, bien à l'abri de toutes les pressions du monde, se tenait un être. Peut-être qu'il est aujourd'hui à la même place. Ou peut-être pas. Impossible de savoir. Il suffit de cligner des yeux pour qu'il se déplace. De ne pas le regarder une fraction de seconde. Ou juste de ne plus faire attention à lui. Quoi qu'il en soit. Au moment que vous lisez, il se tenait là. Ou pas. Peut-être à quelques pas de l'Arche en pierre qui se tenait un peu plus loin. Ou peut-être qu'il était bien plus loin. À vous de choisir. Ou bien non, justement ce n'est pas à vous de choisir. Ni à moi, le narrateur. Non. Ni même à lui. C'était à eux de choisir. Enfin, quoi qu'il en soit. Il ou ils étaient sûrement quelque part autour du temple. Ça c'est sûr. Quoique. Il y avait aussi une probabilité qu'il soit sur le toit. Bon pour faire simple, il devait se trouver quelque part dans les terres énigmatiques, derrière la montagne qui sépare les terres du vide. Et aujourd'hui, allait arriver quelque chose de spécial. Qui n'arrivait pas si souvent. C'était comme si le monde était une image dans lequel se trouverait une faille aussi noire que les ténèbres les plus absolues. Et de cette fissure, sortit une belle femme qui devait avoir une vingtaine d'années. À peu près. Si vous l'imaginez autrement, libre à vous. Quoi qu'il en soit, je vais vous décrire tel que moi, le narrateur, la voyait et la voit encore sûrement maintenant, quand vous parcourez ces lignes, ou encore que vous vous rappelez de ce passage. Une femme à longs cheveux blancs, se déplaçant, dans une robe qui semblait glisser à même le sol. Avec des yeux aussi énigmatiques que tout le reste du paysage. Elle tenait sûrement une immense clé noire dans sa main. Mais, sur la poignée se trouvait un large œil violet, observant tous ce qui se passait. Et cette femme pris probablement la parôle déclarant quelque chose comme :

-Hola todos, ¿Cómo están, hace mucho tiempo que no nos vemos?

Ou bien encore :

-Hi everybody, how are you, long time no see you !

Enfin, cela serait plus simple si je parlais dans la langue dans laquelle est écrite le reste de l'histoire. Je vais donc continuer ainsi :

-Salut tout le monde ! Comment allez-vous ? Cela faisait depuis une paie que l'on ne s'était pas vus !

Et probablement à ce moment-là, ou peut-être plus tard. L'être qui se tenait là répondit quelque chose qui devait ressembler à cela :

-Revoir. Nous. Bien. Allons. Et. De. Mio. Content. Te. Sommes. Nous. Toi ?

-Oh ! Je vais super ! T'inquiète ! Je passe juste pour la routine ! Quelque chose de nouveaux ?

-Vampire. Été. Autre.A. Est.À. Arrivé. Tournoi. Rien. Il.Une. Sinon. Y. Terminus.A. Peu. La. Cage. A. Tué. Brisée. Gamine.Un. Un. Danse. Un. De.Voyageur.

-Des informations très intéressantes en sommes ! Vous savez qui à ouvert la cage ?

L'être dû sûrement répondre :

-Non.Immortelles. A. Été. Jeté. Perdue. Trace. Terre. Du. Terres. Pensons. Se. Collosseum. Ou. Charme. Terres. Un. Glitch. Foudroyés.

-Mouais, j'espère que ce n'est pas le cas. Enfin bon. Pas besoin de s'inquiéter outre mesure quoi. Pas vrai ?

-N'en.Sûr. Pas.Soit. Si.

-Rabat joie, va. Mais tu as raison, la situation est grave et pourrait déraper. Fais en sorte que jamais, je dis bien jamais, il n'obtienne tous les éclats. Dans le pire des cas, créé une marionnette pour faire sauter le sceau à sa place, histoire d'avoir un allié de notre côté. Mais c'est déjà un ennemi redoutable sans, alors avec les éclats, il sera invincible.

-Compris.

-Contente de m'être fait entendre. Sur ce, je vais jeter un coup d'œil aux terres immortelles, puis je repars, je repasse dans sept ans et demi, comme d'habitude. Salut.

-Chance. Bonne.

Et voila comment se termina très sûrement l'échange. La femme ouvrit une nouvelle faille et disparut, je pense pour aller aux terres immortelles. Sur ce, vous avez fini cette phrase, et très probablement ce chapitre. D'ailleurs, avant que vous partiez. Que pensez-vous qu'il arrivera dans le chapitre 0, car oui, la vraie histoire commence au chapitre 0. Enfin, gardez vos suppositions pour vous. Car dans tous les cas, l'issue est déjà fixée.

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