Chapitre 6 : La bonne nouvelle.

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De retour à la demeure de Chuck, ce dernier, ainsi que Dossan, furent étonnés de n'y trouver aucun journaliste. Volatilisés, ils laissèrent derrière eux un calme plat. Un calme dans lequel les deux hommes s'enfoncèrent. Habituellement, l'allée principale se traversait en voiture. À pied, et le temps gris aidant, ils eurent tout le temps de réfléchir aux dernières heures passées ensemble. Enfermé dans le silence, et leurs boissons fétiches à bout de bras, Dossan visualisa à nouveau son visage, son regard perlé de larmes.

  • Est-ce que…

La voix froide de Chuck le rappela à l'ordre. Ce dernier leva à peine le regard, les paupières lourdes. Sans énergie, il poursuivit :

  • Tu restes un peu ?

Quelle question. Deux minutes plus tard, il se trouvait dans le hall en sa compagnie. Dossan l'imita en se débarrassant. Une dame plus que discrète réceptionna leurs vestes. Ils montèrent alors d’étage en étage. Au premier, il y avait des salons, des bureaux, une bibliothèque, une première chambre d'amis, bien que les Ibiss en recevaient peu, et enfin, une salle de bain.

Jusque là Dossan connaissait. Depuis son premier et dernier passage avec Kimi, bien des choses avaient changé depuis, et principalement Chuck.

L’homme se retourna en croisant les doigts quand ils arrivèrent au niveau du prochain palier.


  • J'espère ne pas…

Instantanément arrêté dans son discours par des bruits de talons, il se mordit la lèvre inférieure. Il ne pourrait échapper à son venin. En effet, pomponnée et remontée, Priss déboula du bout du couloir afin de l'accueillir :

  • Chuck ! Je ne t’attendais plus ! Comme c’est gentil de ta part de m’avoir prévenu que tu partais tout à l’heure avant de me laisser seul avec ses…

Elle stoppa son monologue, la main en suspens, lorsqu'elle aperçut l’invité et la moulina en guise de réflexion.

  • … Votre nom, déjà ?
  • Priss, tu n'es pas sérieuse ? Excuse-la, dit-il en invitant Dossan à s’avancer, qui n’hésita pas à la saluer.

Avide de louange, Priss éleva le ton :

  • Tu peux me remercier ! Sache que c’est moi qui aie fait en sorte que ces journalistes fichent le camp.

Chuck se détourna de son but et lui accorda l’intérêt dont elle s’était langui.

  • Ne t’étonne pas, d’ailleurs, de recevoir un appel de ton avocat. Vu que j’ai appelé la police…

Il n’en revint pas.

  • Tu… as fait quoi ?
  • Il fallait bien qu'ils partent, dit-elle en haussant les épaules. J’estime pouvoir entrer et sortir de chez moi sans avoir une horde devant mon portail.
  • Vraiment ? lança-t-il d’un ton sarcastique. Et par tout hasard, ils ne t'auraient pas questionné à mon sujet ?

Quand elle acquiesça, Chuck désespéra. Il savait pertinemment que la police aurait fini par lui tomber dessus, mais il aurait également souhaité avoir un répit pour s’organiser.

  • D’où le fait que je les ai renvoyés vers ton avocat.

Ce fut la bonne nouvelle. Étonnement, Priss avait agi de la meilleure façon. Non seulement, elle avait rendu à leur allée son calme habituel, mais elle n’en avait pas profité pour faire de son nez auprès des agents. Elle aurait pourtant pu profiter de cet instant pour le descendre davantage.

  • … Pourquoi ?
  • Comment ça "pourquoi" ? lui renvoya-t-elle la question avec dédain.
  • Pourquoi m’as-tu couvert ?

Sa femme leva les yeux au plafond, les coudes tenus entre ses paumes, puis lui lança un regard aguerri.

  • Aussi incroyable que cela puisse te paraître, je ne suis pas stupide. Penses-tu que je vais cracher sur mon statut, ainsi que sur ma réputation en allant confirmer que tu es bien l’heureux propriétaire d’un bar à putes ?

Elle tenait le même argument que sa fille. Laure avait hérité de certains de ses traits et notamment, de sa répartie.

Priss ne gloussa pas. À la place, elle poussa un soupir nerveux, puis s’approcha de son mari, qu’elle emprisonna de ses prunelles de serpents.

  • Crois-tu que cette situation me fasse plaisir ? lança-t-elle tout en gagnant en intimité.
  • … Je ne sais jamais quoi penser avec toi, répondit Chuck de la même manière et en l'analysant.

Très sérieuse, et les mots aux bords des lèvres, Priss lui tint le regard durant de longues secondes.

  • Penses-tu réellement que j’irais jusqu’à te piéger ? Après toutes ces années.

Chuck tiqua. Dans ses yeux noirs, il crut apercevoir un élan de sincérité, ainsi qu'une brève désolation. Il l’envisageait, oui. Car durant “toutes ces années”, ils n’avaient jamais cessé de se bagarrer. L’envie de prendre l’ascendant sur l’autre avait toujours été présente. Priss, très douée à ce jeu, gagnait toujours au concours des mots blessants. Lui préférait l’abattre sur le long terme, avec ses actions, à cette femme égocentrique, imbue de sa personne et maniaco-perverse. Ils cohabitaient depuis tout ce temps, avides de pouvoir et de fortune. Ainsi, sur quoi reposaient les bases de leur mariage. Ce jour-là, elle avait souri devant l’autel. Peu importe de quoi était faite sa femme, il y était lié.

  • Dans ce cas, prouve-moi le contraire.

Elle semblait désapprouvée.

  • Aide-moi. Ne serait-ce qu’un peu. Si tu as une idée, même farfelue, une hypothèse, ... Qui me permettrait de mieux comprendre ce qui se passe… Je suis toute ouïe.

Enfin, son gloussement habituel atteignit Chuck. Déçu, ce dernier pensa que ça ne valait plus la peine de croire qu’elle puisse être dotée d’un soupçon d’humanité. Lorsqu’il lui tira sa révérence, Priss leva les yeux au ciel.

Elle céda.

  • Si tu veux un conseil…

Chuck devint attentif à la légère grimace qui s’insinua dans les traits de sa femme.

  • Veille à ta fille.

Sur ce point-là, il était on ne peut plus d’accord. Le bien-être de Laure avait toujours été une priorité, aussi maladroitement avait-il pu essayer de le conserver.

Dossan fronça les sourcils, perplexe. Il ne crut pas en la coïncidence, quand ils la croisèrent quelques instants plus tard, au gré des couloirs. Droite, la tête relevée, son cou lui parut plus long que d’habitude. D’un ton marqué, Laure le salua :

  • Bonjour, Dossan.

Il trouva ses prunelles brillantes, telles celles d’une pie à la recherche d’un objet à voler. À aucun moment, elle ne les plongea dans celles de son père. Égal à sa fille, Chuck fit de même. Il gardait toujours fière allure. C’était une des marques de fabrique de la famille Ibiss. Dossan en connaissant les codes, notamment les dessous de leur manière de fonctionner. Aucun mot n’était laissé au hasard, pas même un “bonjour”.

Aucun geste non plus, encore moins un visage tourné dans sa direction. Il n’avait pas rêvé en se sentant scruté. En vérifiant ses arrières la première fois, il ne vit que la longue chevelure mauve s’éloigner. La deuxième fois, il fut certain de voir Laure se détourner, avant de disparaître. Son malaise s’intensifia. Précédemment empoisonné par le regard de Priss, qu’elle avait laissé traîner dans le sien, il renouvela ses mots.

Peut-être que…

Peut-être qu’il ne devrait pas pousser trop loin la réflexion. La raison de sa venue restait la même : soutenir son ami. Chuck avait beau se montrer aussi grand qu’il le souhaitait, Dossan lisait toute sa peine dans son dos. Ce grand dos qui portait tout en silence, qui donnait l’impression de n’avoir aucune faille, d’être intouchable, et impeccable en toutes circonstances,...

Si le monde le voyait comme lui le voyait, simplement, et inconfortable dans ses vêtements, ils seraient convaincus de son innocence.


  • Que c’est pénible ! s’en alla ce dernier en déboutonnant sa chemise.

Aussitôt entré dans la chambre, il l’envoya sur le lit. Naturellement, Dossan rejoint l’abandonnée. Il ne fut pas dépaysé, constatant que Chuck restait fidèle à lui-même. La lumière de plus en plus pauvre, ce dernier tira sur le cordon de sa lampe à pied, offrant à la pièce une ambiance tamisée. Il y avait toujours autant de soie sur le lit à baldaquin, ainsi qu’un surplus de coussins. Déjà adolescent, il aimait le confort, le luxe, la sophistication, ...

  • J’aurais dû installer ma chambre à côté de l’entrée.

Le bon sens ne l’avait pas quitté non plus. Il trouva un t-shirt dans sa penderie. En l’enfilant, sa chevelure se désordonna. Dossan en rit et eut droit ensuite à un regard interrogateur.

  • C’est rare de te voir aussi détaché.
  • Je t’en prie, mets toi à l’aise aussi, l’invita-t-il en retirant ses chaussures.

Tandis qu’il l’imitait, Chuck attrapa le sac où attendaient leurs smoothies. Il tendit le sien à Dossan et s’étala dans le lit, la boisson à la main. Avant d’attraper la paille entre ses lèvres, il le fixa, puis but une grosse gorgée du contenu qu’il aurait pu recevoir en plein visage. Être traité de cette manière à ce stade de sa vie…

  • … Comment tu te sens ?

Interdit, Chuck ne réussit à répondre. Il se contenta de tirer sur sa paille.

Dossan enchaîna :

  • Avant aujourd’hui, je ne t’avais jamais vu pleurer… Qu’une seule fois, dit-il la gorge serrée.
  • Deux. C’était deux fois, rectifia-t-il.

Bizarrement, ils se sourirent. Une fois pour Marry, l’autre pour Dossan. Deux fois où il n’avait pas réussi à se contenir. De plus en plus, Chuck avait l’impression qu’il n’arrivait plus à contrôler ses émotions. Ennuyé, il joua de son pouce autour du gobelet.

  • On peut aussi parler d’autre chose.
  • Comme quoi ? demanda-t-il en relevant son regard dans le sien.
  • … Hum, est-ce que c’est du vin qu’il y a dans ce coffre ?

Chuck s’illumina et se leva pour rejoindre l’objet qui traînait au pied de son lit. Il n’avait pas changé pour un sous.

  • À ton avis ?

La réponse se trouva dans sa main quelques secondes plus tard.

  • Tu crois qu’après le smoothie, c’est une bonne idée ? s’interrogea Chuck.
  • Alors là, aucune idée !
  • Je n’ai pas de verre… dit-il le nez dans le coffre.

Il releva la tête pour voir à l’expression de Dossan que ça n’avait aucune importance. Aussitôt il débouchonna la bouteille. Les deux hommes la partagèrent, assis, et de manière à se raconter des histoires. Il en fallut une deuxième pour que Chuck commence à s’ouvrir. Allongé sur le dos, les paupières closes, il se sentait bien. Il jeta un œil à son meilleur ami et roula dans les draps. Son regard perçant s’arrêta sur ses lèvres. Le vin les avaient tachées. Dossan ne bougea d’un iota quand il se releva et passa un doigt dessus. Il lui accordait toute sa confiance.

Chuck finit par baisser les yeux.

  • Les gens pensent que je suis fort… mais…

Doucement, il posa son front sur l’épaule de Dossan.

Il chuchota :

  • Ce n’est qu’un mirage. Tout ce que je fais, c’est faire semblant. Ce n’est qu’un rôle, parce que…

La vision du smoothie sur la vitre le remua. Elle le ramenait en enfance. Le Richess lui raconta comment les autres enfants l'avaient traité pendant la première partie de sa vie. Comment il s'était senti obligé de devenir quelqu'un d'infaillible pour ne plus jamais prendre le risque d'être écrasé.

  • Je ne sais pas pourquoi je repense à tout ça... Ça n'arrangera pas ma situation. C'est ridicule, j'en suis loin aujourd'hui. Aujourd'hui, je suis finalement ce que tout le monde attendait de moi.

Dossan avait toujours eu la certitude de ne connaître de Chuck que ce qu’il avait bien voulu lui partager au fil des années. En effet, comment aurait-il pu croire qu'un homme de son envergure ait pu connaître du harcèlement. Cela le toucha. Il n’avait jamais non plus compris la raison qui l’avait poussé à lui tendre la main. En réalité, il n’y avait aucune autre explication que le hasard, qu’une intuition, mais peut-être avait-il senti sa fragilité ?

  • Il faut que je décante, annonça-t-il en se retenant de rire.
  • Ton humour régresse quand tu as bu, dis donc.

Ils devinrent hilares, relâchés. L’alcool aidait, mais aucune boisson ne pouvait être à l’origine de la confiance qui régnait entre eux. Chuck enfonça son pouce dans le goulot et mima le bruit avec sa bouche.

Pop !

Dossan était apparu ainsi dans sa vie.

  • C’est fou, souffla-t-il. Avec toi, je passe d’une émotion à une autre si facilement. Tu es un ami incroyable. Merci d’être venu aujourd’hui.
  • … Dis celui qui est allé jusque devenir mon tuteur, répondit-il, touché.

Ils replongèrent en arrière.

  • Mon Dieu… C’est vrai qu’on a fait ça, tu te rends compte ?
  • Et pas qu’un peu ! Tu m’as sauvé la vie Chuck ! Évidemment que je m’en rends compte !
  • Arrête, je n’en ai pas fait autant…

En le voyant lever les sourcils, il se garda d’être faussement humble.

  • C’est la moindre des choses que je sois là pour toi aujourd’hui. Et c’est moi qui devrais te remercier pour tout ce que tu as fait…
  • Non, vraiment pas.
  • Si, rit-il. Tu m’as tellement donné, et moi la seule chose que je peux faire, c’est t’écouter.
  • Tu ne me dois rien, dit-il d’un geste las.
  • Je sais.

Au sérieux qui le gagna, Chuck se replaça dans le lit et attrapa ses jambes entre ses bras. Sa joue écrasée contre son genou, il ressemblait à un enfant. Éméché, il agissait avec simplicité. Il se sentait à l’aise.

  • Je suis content que tu sois là, murmura-t-il. Tu as vraiment bien choisi ton moment…
  • … Pourquoi ?

Dossan sentit qu’il entrait dans le vif du sujet. Il en fut convaincu en voyant ses yeux se plisser.

  • Je ne m’attendais pas à ça. Je savais qu’un jour, peut-être, des gens voudraient m’évincer, mais… C’est un mensonge. Ils ne m’attaquent pas sur des éléments qui sont vrais… Je sais que c’est une bonne chose, car il ne me restera qu’à prouver que toute cette histoire est fausse. Seulement… Ce qui fait mal, c’est de voir comment les gens… y croient…

Sa voix se réduisit.

  • Je suis Chuck Ibiss. Je fais des grandes choses. J’essaye, en tout cas. Et je fais des erreurs aussi.

Il pensait aux élections à Saint-Clair, organisées sur un coup de tête. Cela lui avait valu les foudres de sa fille.

  • Mais tout ça, c’est ma faute. Quand je me montre imprévisible au quotidien, n’est-ce pas normal que tout le monde croie que j’ai ouvert ce bar ?
  • Je ne pense pas que tout le monde y croit…
  • Aujourd’hui en était la preuve.

Il faisait référence à l’épisode du smoothie. De la lumière se posa à nouveau dans ses yeux, sensible au simple fait de ressasser. Il essaya de reprendre ses esprits.

  • Je pense que même s’ils n’y croient pas, la possibilité que ce soit vrai, les excite. Enfin, quelque chose vient me contrecarrer. La personne qui a inventé cette histoire sait ce qu’elle fait. C’est un showman. Je me défendrai. Je prouverai que je n’en suis pas le propriétaire.
  • Tu feras ça bien, j’en suis sûr.

Cela faisait mal quand même. Au fond, il accordait peu d’importance à l’avis du peuple. Il savait à quoi s’en tenir. L’avis de ses proches, par contre…

  • Toi au moins tu me crois.
  • Je ne suis pas le seul ! Les autres, nos amis, nos enfants, Marry… C’est certain qu’ils sont de ton côté !

Dossan comprit qu’il avait touché la corde sensible quand il le vit se replier. Il ne l’avait jamais vu aussi peu confiant.

  • Tu penses qu’elle n’y croit pas ?
  • Qui ? Marry ?
  • Oui, répondit-il à peine, le regard dévié.
  • Mais enfin Chuck…

Il lut dans ses yeux qu’il était sérieux.

  • Vous deux… Vous vous étiez revus, non ?
  • Hum.
  • Chuck ?
  • Oui ! Mais…

Jamais il ne s’énervait non plus.

Lui-même déstabilisé, il encadra son visage de ses paumes.

  • Je ne sais plus quoi penser. Nous nous étions revus, oui. On avait fait l’amour.
  • Plutôt intensément si je me souviens bien…

La remarque lui fit relever la tête. Il réussit à le faire sourire vaguement, bien qu’il retourna rapidement à ses doutes.

  • Ensuite, j’ai commencé à réfléchir un peu trop. Sur moi-même. Sur qui je suis. Depuis, je ne l’ai plus contactée. Nous ne nous sommes pas revus. Je ne sais pas depuis quand je suis devenu un tel lâche, mais… Ce n’est pas ce scandale qui va m’aider.
  • Tu penses qu’elle pourrait y croire ?
  • … Peut-être ?

Waw. Ce fut ce qui le traversa en comprenant que Chuck Ibiss avait perdu toute confiance en lui. Personne ne devait s’en rendre compte.

  • Après tout, même ma propre fille en doute.
  • … Elle te l’a dit ?

La mine douloureuse qu’il afficha lui servit d’affirmation.

  • Et Priss ? Qu’en pense-t-elle ?
  • Aucune idée, dit-il après un long soupir. Je n’arrive pas à lui faire confiance. Pour tout t’avouer, c’est la première personne que j’ai accusé, mais elle prétend ne rien avoir fait. Pourtant, j’ai l’impression qu’elle en sait plus que moi sur la situation et en même temps, elle ne me partage rien. C’est une vraie Ibiss, elle est imprévisible et féroce. Quand Priss veut quelque chose, elle l’obtient. Je me suis toujours méfiée. Le truc, c’est qu’habituellement, c’est moi qui aie toujours un coup d’avance sur les autres. Ici, ce n’est pas le cas, et je crains que… qu’elle en joue.

Cela rejoignait sa première pensée. Si quelqu’un venait à se rendre compte de cette vulnérabilité, il finirait sans aucun doute par en profiter. Peut-être même que c’était exactement le pourquoi il se trouvait à la une de tous les journaux. Une idée naquit dans son esprit.


  • Comment penses-tu t’y prendre ?

Chuck poussa sa réflexion. Il y avait bien l’avocat, mais il finit par grimacer. Toute personne pouvait être corrompue. Actuellement, il ne prêtait sa confiance qu’à Dossan.

Lui aussi avait réfléchi.

  • Que dirais-tu de venir chez moi ?
  • … Chez ?

Il resta sans voix.

  • Oui, chez moi.

Ses yeux s'agrandirent. Il rit nerveusement face à la proposition qui lui parut irréelle.

  • Chez toi ? Tu veux dire… ?
  • Tu pourrais rester un peu ? Si tu en ressens le besoin, bien sûr.
  • Mais… Tu ferais ça ?
  • Tu penses vraiment que je te le proposerais sinon ? Tu ne te sens pas en sûreté dans ta propre maison, alors… Prends ça comme la coloc qu’on a jamais fait !

Chuck amena sa main sur sa bouche grande ouverte et se ventila de l’autre.

  • Je suis en plein rêve, lança-t-il en exagérant une voix larmoyante.
  • T’es vraiment… !

Il stoppa son jeu pour l’attraper dans ses bras. Sans force, Dossan se laissa tomber dans le lit, acceptant la longue étreinte. Le mot merci l’atteint en plein cœur. Chuck avait toujours été là pour lui, jusqu’à ce que l’oiseau quitte son nid. C’était à son tour de lui rendre la pareille.

  • Ah. Je dois juste te prévenir que je pourrais m’absenter les week-ends, dit-il en gagnant le regard de son ami qui n’y voyait aucun inconvénient. Vu que… Je revois Blear…

Bouche bée, à nouveau, Chuck le maîtrisa et attrapa son visage entre ses mains.

  • Pardon !!
  • Haha ! Oui !
  • Bon sang… Ce qu’est-ce que je t’aime, toi ! s’exclama-t-il en écrasant ses joues.

Ce fut vain de se débattre. Il voulait tout savoir, et la bonne nouvelle, c’était qu’il aurait tout le temps de lui raconter en détail.

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