Chapitre 30 : Débarquement au QG - Part1.

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Un des plaisirs coupables de Dossan était de chanter les hits-songs populaires à pleins poumons dans sa voiture. Il revenait des courses, comme tous les samedis matin, et se laissait aller à un jeu de tête incontrôlable en s’imaginant à la place de Katy Perry :


  • You change your mind, like a girl, change her clothes…

Il la faisait aller de droite à gauche en dirigeant son volant de manière totalement automatique. Un petit rayon de soleil transperçait les nuages. Il avait trouvé tout ce qu’il lui fallait au magasin, Dossan ne pouvait pas être plus heureux. Rien, non rien, ne pourrait essuyer cette joie qu’il transpirait. Il se gara tel un chef dans son allée, rempli de confiance en lui, et sortit de sa voiture en se dandinant, marmonnant :

  • Yeah, you… ! Ha.

La poche arrière de son jean se mit à vibrer. Il sortit son téléphone et décrocha en le bloquant à niveau de son cou tandis qu’il ouvrait son coffre. Il se pinça doucement les lèvres…

C’était Blear.

  • Oui ? Ça va, mon cœur ?

Il l’imaginait très bien rougir derrière son bureau, en train de travailler dans un superbe chemisier. À cette simple pensée, Dossan inspira profondément. Il visualisait son joli minois. Depuis ces deux jours passés, il n’avait cessé de se remémorer leur étreinte. Depuis, les rictus dans ses joues n’avaient fait que se creuser, et entendre sa voix de bon matin lui procura un sentiment inqualifiable. Il était fou amoureux.

Au timbre qu’elle utilisa, il ressentit que chacune de ses pensées était partagée. Cependant, Blear parut aussi inquiète :

  • Je voulais te dire… J’ai un peu réfléchi avant de t’en parler, mais…
  • Non, ne me dis pas que tu regrettes quoi que ce soit, dit-il en fermant le coffre, un sac à bout de bras, et les autres courses écrasées contre son torse.
  • … Tu es bête.

Aucun doute, l'embarras l’avait conquis.

Elle se racla la gorge :

  • Il faut que tu saches que j’ai peut-être laissé sous-entendre à Marry que Chuck vivait chez toi pour le moment, dit-elle, très rapidement, pour se débarrasser au plus vite de sa culpabilité.
  • Ha. Je vois. Marry. Hum ! Bon, ce n’est pas grave, que veux-tu qu’elle fasse ?

Il était bien trop heureux pour imaginer le pire.

  • Je n’en suis pas certaine, mais c’est de Marry dont on parle. Alors, voilà, j’espère que ça ne te causera pas de soucis…
  • Ce n’est pas comme si elle allait débarquer chez moi !
  • … Non, c’est sûr.
  • Il faut que je te laisse, je suis chargé, dit-il, en déposant le sac à ses pieds. Je t’appelle tout à l’heure ?
  • J’ai une réunion à dix-sept heures, tu peux me téléphoner avant.

Elle n’osait pas lui dire qu’entendre sa voix lui donnerait du courage et de la motivation.

  • Pas de soucis. À tantôt… ma belle, je t’aime.
  • Je t’aime, à tantôt.

Blear avait raccroché aussi rapidement qu’un éclair. Seul, devant sa porte d’entrée, Dosan rit franchement. Marry pouvait bien venir si ça lui chantait, rien ne pourrait le déstabiliser en cet instant. Il attrapa à nouveau son sac, et d’un geste du coude bien placé, chargé, il réussit à se faufiler dans son hall. Il repoussa la porte avec son pied. Ces gestes ne quittaient plus son quotidien. Avec deux enfants à la maison et un copain en hébergement, les sacs ne cessaient de s’alourdir et tout ceci faisait de lui l’homme le plus heureux au monde.

Il s’empressa d’ailleurs d’appeler sa petite famille à la rescousse :

  • Je suis rentré ! Les enfants, venez m'aider à débarrasser, Chuck aussi !

Ils allaient être contents. Leurs goûters préférés les attendaient, et pour son ami, il avait acheté un nouveau thé. En joie, il passa la porte du hall avec l’idée de directement faire chauffer la bouilloire.

La chanson ne quittait plus sa tête :

  • Yeah, you… PMS. Like a bitch…

Du coin de l'œil, il vit que tout le monde était dans le salon. Chuck, les enfants, et une personne supplémentaire. Il en fit tomber son sac de courses. Il eut un temps de latence avant de s’en rendre compte :

  • Merde, les œufs !!

L’appel de Blear prenait tout son sens. Accroupi, devant les jaunes et les blancs mélangés dans la boîte, il releva la tête en poussant un bref soupir.

  • Marry… Ça va ? Tu m'en dois une douzaine.
  • C’est tout ?! s’exclama Kimi, sans vergogne.

Cette dernière grimaçait. À côté, Leroy tombait des nues. Quant à Chuck, il disparaissait à mesure dans le fauteuil. Quant à la Richess, elle se tenait debout au milieu du salon et serrait la poignée de sa valise. Oui, de sa valise. Cet élément ne dit rien qui vaille à Dossan.

  • Tu viens passer un peu de temps ici ?
  • J’imagine que tu n’y vois pas d’inconvénient ? dit-elle, d’un ton entièrement ironique.
  • Oooh non, pas du tout.

Rien, non rien, n’aurait pu ébranler Dossan au summum de son bonheur. Mais quand même, il rit nerveusement dans sa paume.

Chuck lui jeta un regard noi et il en fut amusé.

  • Bon, fit-il, résilié. Qui veut du thé ?
  • Volontiers ! répondit Marry, gaiement.
  • Chuck ?
  • Nan.

***


Le matin même, Chuck Ibiss s’était lancé dans la tâche vaine de se concentrer sur son travail.

  • Vous n’avez pas bientôt fini ?

Il attendait une réaction des deux enfants sur qui ils étaient censés veiller le temps que son ami soit aux courses. En vain. Les monstres jouaient à la Wii, pris dans une bataille féroce. Une demi-heure était passée depuis qu’ils avaient commencé à danser comme des fous furieux au milieu du salon.

  • J’ai gagné ! s’écria Leroy, les deux poings en l’air.

Celui-ci, fou de joie, piétina le tapis qui s’étalait entre les fauteuils. Il avait récupéré toute son énergie. Kimi grogna entre ses dents. La chevelure défaite, elle remonta les pans de son pyjama. Rageant contre son frère, ce fut cependant vers Chuck qu’elle tourna sa colère.

  • Tu veux te mesurer à nous ?
  • Là, au moins, t’es sûr de gagner, la charia Leroy.
  • Ne me sous-estimez pas.

Les adolescents partagèrent un regard complice, railleurs des propos du Richess.

  • Allez, fais une partie contre moi.
  • Non, merci, j’ai du travail au cas où vous ne l’auriez pas remarqué.
  • Ça va, on sait très bien que tu fais rien ! T’es au chômage !
  • Il sait qu’il va perdre, surtout, siffla Kimi.

Chuck devint silencieux, d’un coup, et abandonna son ordinateur. Il retroussa même les manches de son pyjama.

  • Comment ça fonctionne votre jeu ?
  • Il faut juste garder le stick en main et suivre les mouvements des personnages ! C’est super facile ! s’exclama Leroy, qui lui tendit allègrement sa manette.
  • Je vais te ratatiner.
  • Essaye, répondit Kimi.

Ils firent une partie pour du beurre.

  • C’est ridicule, souffla Chuck, intimidé par les déhanchés de l’adolescente.
  • Bah alors, on a un balai dans le cul !

Chuck tenta une offensive en essayant de lui faire perdre son équilibre, mais elle garda le cap. La détermination dans ses yeux lui rappela ceux de sa mère. Avec elle aussi, Chuck avait pu se chamailler, et Kimi ne l’avouerait pas, mais ce dernier la faisait bien rire. Il était aussi plein de ressources, et surtout, malin. Chuck comprit rapidement qu’il n’y avait pas besoin de bouger tout son corps pour gagner à ce jeu. Seul le mouvement de sa main était pris en compte.

  • Qu’est-ce que tu dis de ça ? dit-il, les mains sur les côtes, et vainqueur.
  • Nan ! Comment ça se fait, tu n'as même pas bougé ! Elle est cassée ou quoi ?

Elle était en train de s’acharner sur la télécommande quand le ronronnement d’une voiture les interpella.

  • Dossan serait déjà de retour ? fit Chuck, en se rapprochant de la fenêtre.

Il ouvrit à peine le rideau. La voiture qui s’engageait dans l’allée n’avait rien à voir avec celle de Dossan. À la vision de la Chevrolet, 4x4, qui se gara dans le gravier, il devint aussi pâle que sa carrosserie. Leroy avait sauté tel un ninja à ses côtés, et guettait les soucis débarqués, depuis le dessous de l’appui de fenêtre.

  • Ce ne serait pas la voiture de la mère d’Alex, ça ?

Kimi ressembla tout d’un coup à un suricate :

  • Oh, purée.
  • C’est pas vrai, souffla Chuck..

Les frères et sœurs assistèrent à la décomposition en temps réel du plus puissant des Richess. Ce dernier recula de plusieurs mètres, jusqu’à la table à manger, où il s’assit, les mains autour du visage. Bientôt, il se ventila en pinçant le haut de son pyjama. Kimi jura que ses jambes tremblaient sous son pantalon. Si Marry Stein pointait le bout de son nez, il n’y avait aucun doute sur le fait que c’était à cause de lui.

  • Pourquoi elle est là ? demanda-t-elle.

Le poing porté à la réflexion, Chuck songea que Blear avait dû vendre la mèche et lui dire où il se trouvait :

  • Non, elle ne m’aurait pas fait ça.
  • He, réponds.
  • Je ne sais pas.
  • Comment ça, tu sais pas ? Qu’est-ce qu’on fait, alors ? Elle est où là, Leroy ?
  • À la porte, je crois.

Penché à la fenêtre, il n’arrivait plus à la voir. Kimi et Chuck le rejoignirent. En effet, plus de traces de Marry Stein, et aucun bruit de sonnette ne vinrent les alarmer. Un long silence imprégna la pièce.

  • Tu crois qu’elle est rentrée… ?
  • Arrête. Ça me fout les boules, trembla Kimi.

Chuck l’interpella en tirant sur sa manche. Il se mit à chuchoter en lui exposant le plan qui venait de naître dans son esprit.

  • Écoute, je vais monter à l’étage, et tu vas lui ouvrir la porte. Si elle demande, dis-lui que tu n’as jamais vu Chuck Ibiss dans cette maison.
  • Pourquoi moi ?
  • Je ne peux pas lui parler maintenant…
  • C’est pas mon problème, ouvre-lui toi.
  • Mais ce n’est même pas chez moi…
  • Ha. Là, tout d’un coup, tu fais plus comme chez toi.

Il prit du recul :

  • … Si ma présence ici est une gêne…
  • Retourne pas la situation !
  • Rah ! Je t’en prie, aide-moi. Juste cette fois.
  • Jamais de la vie. La dernière fois que j’ai fait affaire avec toi, je n’ai eu que des problèmes !
  • Dis celle qui est venue me faire chanter dans ma propre maison !
  • Sauf que le roi du chantage, c’est toi !!

D’abord outré par ses propos, il se ravisa, puis il pencha la tête sur le côté. Il devait bien lui accorder ce point.

  • Moi, je propose, on fait les morts, trancha Kimi.
  • Parfait.
  • Euh…

Alors que Leroy s’apprêtait à les mettre en garde, la porte du salon émit un grincement digne d’un film d’horreur, et pour Chuck Ibiss, il n’y avait rien de plus terrifiant que le claquement de talons se rapprochant.

Une voix piquante caressa son dos :

  • Joli pyjama.

Obligé, il se retourna pour découvrir l’air supérieur de la bimbo en or. Marry se tenait les bras croisés, entre le salon et la cuisine, réchauffée par une doudoune cintrée et perchée sur des talons bien trop hauts à son goût. S’il avait appris quelque chose sur les femmes, c’était que leur dangerosité pouvait se mesurer à la taille de leurs talons. Ceux de Marry, sous les pans de son pantalon, étaient taillés en aiguilles.

***

  • Voilà une bonne boisson chaude, dit Dossan, qui était resté debout jusque-là.
  • Merci, tu peux la déposer.

Il s’exécuta tandis qu’elle se débarrassait de sa veste.


  • Si tu veux bien… Je vais l’accrocher au portemanteau.
  • Oh, ne te donne pas cette peine.

D’un geste peu élégant, elle la fit voler à la figure de Chuck. Ce dernier gonfla les joues en la rattrapant de justesse. Il la maudit ensuite. Elle prit alors place en poussant une large exclamation :

  • Que c’est bon de se poser !

Lorsqu’elle se pencha pour récupérer sa tasse, elle offrit une large vue sur son décolleté. À tel point que Leroy détourna les yeux. Ceux de Kimi sortirent de leurs orbites.

Cela la fit glousser :

  • Bon sang, quelle maladroite ! Pardonnez-moi, dit-elle en couvrant ce qui était visible.

Chuck s’enfonça davantage dans le dossier, en parcourant l’allée de son cou à sa poitrine. Elle était tout à fait séduisante.

  • C’est bien joli chez toi, Dossan.
  • Merci beaucoup.

Au vu de la situation, il pensa qu’il n’aurait pas à attendre pour découvrir ses intentions.

  • J’ai pris de quoi rester quelques jours…

Tous jaugèrent son énorme valise.

  • J’ai entendu dire que l’endroit était parfait pour fuir toutes responsabilités ! Alors, me voilà ! Prête à jouer à cache-cache !

La première balle était envoyée. Les autres n’allaient pas tarder à suivre, Dossan en était certain. Il sirota son thé en lui octroyant toute son attention.

  • Mon tout nouveau projet est finalisé, j’ai besoin de me détendre un peu. Je me ferais toute petite, chuchota-t-elle.
  • Je n’en doute pas…
  • C’est Blear qui t’a dit où j’étais ?

Marry se redressa d’un coup dans le fauteuil. Elle porta sa main auprès de son oreille, l’air étonnée :

  • Qu’est-ce que c’est ? Ce bruit…
  • … Je n’entends rien de spécial, répondit Dossan, qui réprimait déjà un rire.
  • Tu n’entends pas, ce bruit-là… C’est de la lâcheté, non ? Que c’est agaçant, je pensais que c’était un endroit tranquille où on pouvait se prélasser à longueur de journée !

Kimi et Leroy, qui s’étaient rangés du côté de Chuck, jetèrent un œil en sa direction. Ce dernier grignotait sa lèvre inférieure. Dossan en avait maintenant la preuve, une pluie de reproches allait s'abattre sur sa tête. Il jugea que les enfants n’étaient pas obligés d’assister à ce spectacle.

  • J’aurais d'ailleurs cru qu’un vrai ami m’aurait prévenu, dit-elle en glissant son regard dans celui de Dossan.
  • Ah la la… souffla-t-il, en se levant du canapé. Les enfants l’imitèrent à la seconde. Marry, tu es la bienvenue, ici. Donc je vais tenter de te trouver une petite place pour dormir. En attendant, que diriez-vous de discuter en privé ?

L’incompréhension se lit sur son visage.

  • De qui parles-tu ?
  • Marry, la reprit-elle. Des enfants, j’en ai déjà deux.

Il la vit battre des cils.

  • Je vais aller faire un tour avec eux, ok ? Profitez-en pour parler.
  • Je vois que tu as pris confiance en toi maintenant que tu as trempé le biscuit dans le café.

Les yeux de Dossan s’arrondirent. Il devint livide. Chuck se retourna vers lui, bouche béante, et surtout, trahi.

  • Vous l’avez fait ?
  • Ew quoi, bégaya Leroy. Je veux rien entendre, je veux rien entendre, je veux rien entendre,...
  • … Oh mon Dieu, murmura-t-il, tout en souhaitant disparaître.
  • Et tu ne m’as rien dit ?
  • Décidément, dit-elle en plaçant son petit doigt dans son oreille. J’ai des interférences.

Chuck s’agaça, finalement :

  • Arrête de parler à la troisième personne comme si je n’étais pas là.
  • Qu’entends-je ? Noh, rien du tout.
  • Pourquoi elle est au courant et pas moi !

Pointé du doigt, Marry fit aller fièrement ses boucles blondes en arrière :

  • Certaines personnes sont plus de confiance que d’autres.
  • Je n’aurais pas dit ça, non, fit Dossan.
  • Génial... ça se concrétise, marmonna Kimi.

Même si elle l’avait dit à voix basse, elle l’avait dit assez fort pour que Dossan l’entende. Elle montait déjà les escaliers quand il en prit conscience, fronçant les sourcils.

  • Bon, ça suffit ! Faites ce que vous voulez, parler ou non, je m’en fiche, mais arrêtez de traumatiser mes enfants. Sérieusement, discutez, insista-t-il en les voyant chacun regarder ailleurs que dans la bonne direction. Et toi, Leroy, va faire tes devoirs…
  • Quoi, mais j’ai déjà tout fait !
  • Eh bien, va faire un tour dans ce cas, dit-il en se tenant le front.

Leroy le regarda monter au premier étage en faisant la grimace. Il sentit alors une pression tombée sur ses épaules. Marry Stein planta ses prunelles dans les siennes.

  • C’est donc toi qui sors avec la petite Lysen Makes ?
  • Euh… au revoir !

Il eut aussitôt fait de s’enfuir de la maison. Il ne restait donc plus que Marry et Chuck au rez-de-chaussée, dans le silence complet. Le QG était rarement silencieux. Leurs regards se croisèrent une demi-seconde. À cet instant, Marry lui octroya une seule parole :

  • Tu existeras quand je l’aurai décidé.

Elle prit place à table et sortit toutes ses affaires pour s’occuper.

  • Il me semblait que tu étais venu te tourner les pouces…

Fidèle à ses propos, elle ne lui accorda ni mots ni regards, seule sa présence, alors insupportable. Elle était là, mais il n’avait aucun accès à la discussion. Seuls à seuls, Chuck n’avait plus le cœur à jouer au clown. Il ne pouvait faire autrement que d’attendre dans son coin. Autre chose que de l’observer remplir ses papiers et griffonner sur ses cahiers, et la journée ne faisait que commencer au QG.

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