HONTE
LUCAS
Son regard Alexandria se heurte au mien avec tellement de mésestime que la honte m'engloutit doucement. Moi qui présumais me foutre complètement de sa réaction, je m'aperçois avec amertume que je me suis menti. À tel point, que soutenir l'ardeur de ses iris violines est une véritable épreuve. Contrairement à moi, l'expression de son visage est aussi glaciale que l'Antarctique. Impossible de déchiffrer ce qu'elle pense de la situation.
Sa présence majestueuse, m'impose une vision de rêve. Je déglutis furtivement, ébloui par sa beauté et contrarié de me retrouver dans une telle situation. D'ailleurs, que fait-elle là ? Avant que je ne puisse lui poser la moindre question, elle s'en va. Ceci sans prononcer un seul mot, avec une absence totale de sentiment sur son sublime faciès.
Sans réfléchir une seconde, je mets de l'ordre dans ma tenue et me lance à sa poursuite.
Je la rattrape et, dans un désir de possession, saisis son poignet.
- Attendez !
Elle se retourne, me fixe.
- Lâchez-moi !
Ses prunelles lancent des éclairs, mais je refuse cependant de lâcher prise. De fait, nous restons quelques minutes à nous défier du regard.
Furieuse, elle crie :
- Je vous interdis de me toucher ! Et il me semble vous avoir demandé de me lâcher !
Bien décidé à faire sa conquête, je resserre l'étau de mes doigts.
À présent, elle semble vraiment mal contenir son courroux, tant et si bien qu'elle tente de se libérer. Tentative totalement vaine, car je suis bien plus fort qu'elle.À l'intérieur , j'espère pouvoir trouver quelque chose d'intelligent à lui dire pour la retenir, or rien ne me vient.
Hypnotisé par la rage contenue dans ses yeux violets, je suis à court de mot.
Puis, une idée soudaine germe dans mon esprit embrouillé. Je la tire vers moi, la plaque contre mon torse et tente une approche directe.
- Je te veux !
Je m'enivre de son odeur de miel et de Monoï. Je profite d'être proche d'elle et la respire à en être ivre. Elle ne fait pas mine de bouger. Alors, sans attendre une quelconque autorisation de sa part, je presse son corps contre le mien. J’effleure la peau de son visage et sollicite la permission de l'embrasser.
Accord qu'elle n'a pas l'air vouloir m'accorde. Mais que faire, puisque la promiscuité de ce contact engendre une putain d'érection.
Je m'approche d'elle un peu plus et tente de goûter ses lèvres divines. Elle esquive ma bouche. Offusqué, je grogne de frustration, puis à défaut enfouis mon visage dans son cou. Son souffle chaud dans mon oreille, accroît mon martyre. Curieusement au lieu d'abandonner, je ne me détache pas de ses formes sensuelles. Désespéré par cette rétraction, j'en suis pratiquement aux supplications.
- Pourquoi ?
Moi, Lucas, dominant depuis toujours, m'abaisser à un tel niveau, pour une femme, j'ai presque du mal à y croire.
- Pourquoi ? se répète-t-elle dans un souffle, dégoûtée.
- Tu me veux toi aussi.
Elle ricane.
- Vous croyez que je vous veux ! me réponds t'elle avec cynisme.
- Je le discerne, alors pourquoi ne pas nous donner ce que nous voulons tous les deux ?
Je sens son corps tressauter contre le mien. Au début, j'imagine que cela est dû à un attrait réciproque. Or, je découvre que cette garce de Carré me ridiculise ouvertement. Elle se moque. La rancœur se faufile en moi, j'attrape son visage, et le relève. Son expression est moqueuse, ironique et arrogante.
Elle me fixe à nouveau, puis me balance d'une voix douce, sensuelle et furieuse.
- Je vous plais ? Vous me désirez ? Je vous excite ? Vous bandez, mais je le répète, je ne serai jamais à vous !
Et par provocation, elle se déhanche sur moi, approche ses lèvres de mon oreille et me souffle.
- Vous dites me vouloir monsieur Lambert, mais je crois qu'il est préférable pour vous, de retourner à la chatte de Séréna ! Vous puez le sexe.
Elle se dégage de mon emprise, m'adresse un signe de la main, ainsi qu'une dernière parole.
- Profitez bien du Dark donjon. Qui sait, il se pourrait bien que je m'invite dans votre tête !
Et sans rien ajouter, elle s'en va aussi vite qu'elle est apparue.
Putain de salope ! De rage, je frappe le mur. Je regarde dans la direction qu'elle a prise, elle n'est cependant plus en vue. J'appuie mon front contre la cloison de l'élégant couloir et pour une raison inconnue, mon cœur se comprime et des parasites s'invitent en plus de mes préoccupations.
Flash Back
- Je veux être la seule pour vous, maître !
Putain ! Encore cette affirmation.
- Tu es la seule, (Ely ! Alors pourquoi, encore et encore cette question ? je réponds sans conviction.
- Elle aussi avait promis que je serais la seule, et pourtant...
Elle parle encore de sa sœur. Je ne comprends pas pourquoi Elle ne veut pas que je la rencontre.
- Tu me parles toujours d'elle, Ely, mais tu refuses même de me donner son prénom ! Pourquoi ne pas me la présenter ? Tu sais très bien que je pourrais savoir qui elle est si je le voulais.
Une fois, d'ailleurs, j'ai même appelé Landry Duchemin, mon détective privé puis, par je ne sais quel miracle, j'ai changé d'avis.
- S'il vous plaît, maître, je ne veux pas que vous la rencontriez !
Je n'arrive pas à interpréter cette obstination.
Je sais très bien qu'Elie est très fragile. Il faut noter que quand je l'ai prise comme soumise, Andrès était totalement contre.
Je ne l'ai pas écouté, mais je dois reconnaître qu'au fil du temps, je me suis bien rendu compte qu'Ely traînait des casseroles.
- Pourquoi ?
Je la regarde avec attention et cherche dans ses yeux la raison de son refus. Je vois de la peur, de la tristesse, en outre beaucoup d'hésitation. Je ne sais plus quoi faire pour qu'elle me parle.
- Que me caches-tu, Ely?
Je prends son visage dans mes mains, elle secoue la tête, puis baisse les yeux.
- De quoi as-tu peur, bon Dieu? Regarde-moi !
Fin de Flash Back
Je tape le mur plus fort, pourquoi Ely s'invite-t-elle dans ma tête chaque fois que je me confronte à cette garce de Carré ?
Il y a quelques minutes à peine, je jouissais du cul de Séréna et maintenant, je suis dans un couloir comme un minable, plus frustré que jamais. Je retourne dans le dark donjon, afin d'y retrouver ma soumise mais la seule chose à laquelle je pense, c'est au corps de Ley Carré pressé contre le mien et sa voix moqueuse.
- Profitez bien du Dark donjon ! Qui sait, il se pourrait bien que je m'invite dans votre tête.
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