VERONIKA VASSEL

9 minutes de lecture

Lucas 

J'observe Véronika Vassel avec insistance quelques secondes car je ne comprends pas sa réaction fasse à mon annonce. Comment peut-elle être affecté par le fait que cette garce d'Ely soit en vie ? Son comportement est vraiment très étrange. Il y a tellement de mystère autour de Ley que je dois avouer que tout ça me rend assez dingue. Les secrets dissimulés dans cet endroit ne m'amusent pas du tout. On dirait que tout ceux qui entoure Ley la prenne pour une enfant incapable de vivre par elle-même. Elle à l'air surprotégé dans un cocon protecteur afin de ne pas se briser au moindre souffle de vent.

J'ai bien compris que son passé n'est pas quelque chose que je dois prendre à la légère. Et ce, surtout après la petite démonstration de son traumatisme auquel j'ai assisté dans la voiture. Mais bon sang, ce n'est pas une raison pour la materner à ce point. Il y a sans doute plus. Du moins, je suppose qu'il y a bien d'autres choses dont je ne suis pas au courant. Et honnêtement, j'en ai plus que marre d'être pris pour un con. Je dois faire absolument la lumière sur certains événements afin de savoir ce qui se passe réellement.

Je n'apprécie pas particulièrement cette Véronika et son attitude suspicieuse envers moi. Si elle pense pouvoir me déstabiliser, elle se trompe à mon sujet. Je ne suis pas un de ses subordonnés à qui elle peut raconter ce qui lui chante. J'aime Ley. Je suis amoureux d'elle et c'est pour cette unique raison que je vais surprendre l'arrogante gérante de l'Aurora à son propre jeu. Avec sa verve et ses accusations, elle veut se débarrasser de moi, mais je ne vais certainement pas lui procurer ce plaisir.  

J'affiche une expression assez neutre et pousse un interrogatoire.

- Alors Véronika Vassel, depuis quand connaissez-vous Ely ?

Elle hausse les épaules et tente de jouer l'ignorante, mais son air crucifié ne me trompe pas. Si tout le monde se laisse berné par cette femme, ce n'est pas mon cas. Je la prends pour ce qu'elle est à mes yeux, une menteuse. Elle dissimule quelque chose et je veux savoir ce dont il s'agit.

- Je ne vois pas de quoi vous parlez. me répond-elle condescendante.

Son ton est d'ailleurs sec, presque détaché. Or, il y a beaucoup trop de colère et de ressentiment dans sa voix pour qu'elle soit sincère. Elle joue la comédie et ça se voit, bien qu'elle essaye tant bien que mal de le cacher.

- Je ne me répéterais pas une seconde fois, dis-je à nouveau. Depuis quand connaissez-vous Ely ?

Bien que je ne démorde pas de ma position, elle ne semble pas vouloir lâcher le morceau. À l'inverse, elle se drape dans un air de pur dédain et me répond sarcastique.

- Et moi, je vous répète que je ne vois absolument pas de quoi vous parlez.

- Très bien, si vous voulez jouer à ça. Il serait pertinent de le demander à Ley ou plutôt Ambre Courcelles ce que vous savez de sa sœur ?

À peine, je prononce le véritable prénom de Ley, qu'elle sursaute. Impossible pour elle de feindre toujours l'étonnement.  

- Alors toujours Véronika Vassel ?

- Je vous interdis de parler à Ley de cela. De plus, je ne crois pas que se soit dans votre intérêt d'en parler non plus. Après tout, elle croit que vous avez fait du mal à sa petite sœur. Et vous ? Depuis quand savez-vous pour Ley ?

- Pourquoi devrais-je répondre à vos questions, quand vous ignorez délibérément les miennes ? Sans compter que je détiens des preuves qui m'innocente d'être l'investigateur d'un suicide aussi faux que celui d'Ely. Alors que vous, vous êtes une menteuse bien plus professionnelle. Vous, vous vivez avec elle, vous êtes soit disant son amie, vous l'a conseillez et pourtant vous n'avez cessé de lui mentir.

Je souffle et reprends.

- Qui êtes-vous ? Depuis quand connaissez-vous Ely ?

Elle secoue la tête dégoûtée.

- Je refuse de répondre à vos questions. Pour qui vous prenez-vous ? Je n'ai pas d'ordre à recevoir de vous. Vous êtes un putain de débauché Lambert et rien de ce que vous pourrez dire ne va transformer ma vision des choses.

J'élève mes bras au ciel excédé.

- Mais pour qui vous prenez-vous, bordel ? Si vous êtes gérante de cet endroit, j'imagine que votre vertu s'est enfuie en même temps que vos scrupules. En conséquence, je suppose que vous êtes autant sinon plus débauché que moi. Je me fiche de ce que vous pouvez bien penser de moi. Je me contre-fous de vous donner des ordres ou non. Seul compte le bien-être de la femme que j'aime. 

Aussi énervé que moi, Vassel crie de mécontentement.

- Pourquoi je n'arrive pas à vous croire ? Cela fait bien deux fois que vous avouer aimer Ley, pourtant vous lui mentez sans vergogne.

J'éclate d'un rire froid.

- Vous êtes en proie à des jugements de valeur décidément. Je ne peux me permettre de mettre en doute votre amitié pour elle, mais vous, vous permettez de juger mon amour. Tout cela est si ironique, que je n'arrive même pas à m'en moquer. Vous semblez encore plus cynique que l'étais, il y a encore peu de temps.

Elle ricane un brin sarcastique, malgré l'immense tristesse contenu dans son regard.

- À qui la faute ?

Malgré la douleur que je perçois chez cette femme, je n'éprouve pour l'instant aucune sympathie pour elle. Elle agit comme une sale garce avec moi sous prétexte que je suis pseudo-responsable de quelque chose dont je ne suis même pas au courant. C'est si frustrant.

Exaspéré, je lâche.

- Je ne sais même pas ce que vous sous-entendez. Si vous pouviez clarifier vos allusions merdiques, je serais sans aucune doute éclairé.

Elle souffle comme à bout de patience 

- Réellement, vous ne saisissez rien ? Vous les hommes, vous êtes tous pareils.

Alors que je m'apprête à lui faire savoir sèchement que son parallèle n'a rien à voir avec la situation, nous sommes interrompu. Un homme que je n'ai jamais vu auparavant dans le paysage s'adresse à elle de manière formelle.

- Excusez-moi, dame ...

Il hésite quelques instants avant de reprendre sa phrase.

- Dame V puis-je vous interrompre ?

Elle-même très étonné, réponds.

- Mais je t'en prie Jay enfin, toi et moi n'avons pas besoin d'être si formelle.

Il reprend donc.

- V, puis-je vous demandez à tout les deux de sortir ?

En observant plus attentivement ce type, je me rends compte que la question qu'il pose n'en ai pas véritablement une. À voir l'intonation de sa voix, son regard sur nous, la posture son corps, il veut juste que nous fichions le camp. Or, je ne suis pas d'accord avec ça donc je m'apprête à refuser quand je suis coupé dans mon élan par la chieuse de service.

- Aucun problème Jay. Lambert !

Quoi ? Bien sûr ? Aucun problème ?

Hors de question que je laisse Ley avec cet individu. Et puis quoi encore ...

- Pas question ! Mais ça ne va pas ? Qui est ce type d'ailleurs ?

Mes yeux vont de ce Jay à Véronika.

Sans prendre en compte mes objections, Véronika agit comme si je suis insignifiant.

- Ne te préoccupe pas de monsieur Lambert ici présent. Je pense que le soleil lui a tapé un peu trop fort sur la tête.

Elle se tourne alors vers moi. 

- Jay Lagrange est le psychiatre de Ley. Vous faites face à un problème Lambert.

Agacée, elle m'invective vers la porte. J'ai à peine le temps d'apercevoir le regard que pose le fameux psychiatre sur Ley. Or, ce que je vois ne plaît pas du tout.

Cet homme ne la regarde pas comme une patiente, mais comme un homme qui remarque une femme qui lui plaît. Je pense pouvoir le faire remarquer cette imbécile de Véronika, mais la porte se referme sur nous.

Elle m'apostrophe du même coup.

- Il y a vraiment quelque chose qui cloche chez vous ou quoi ? Putain Lambert, votre petite crise de jalousie était ridicule.

- Vraiment ? Vous laissez Ley seule dans cette chambre avec ce type et c'est moi qui ai un problème.

- C'est son psychiatre Lambert. Son psychiatre ! Vous êtes malade ou parano ? Arrêtez d'imaginer n'importe quoi.

- Je vous interdis de me faire passer pour fou. Cet homme est fasciné par elle.

Véronika secoue la tête complètement dépité.

- Aucun homme ne peut côtoyer Ley Carré sans être ébloui par elle. Votre jalousie est plus que paranoïaque. Vous oubliez qu'elle est la coordinatrice principale de l'Aurora. Et croyez-moi, vous ne serez pas le premier ni le dernier à la vouloir pour vous seul Lambert.

Cette conne pense que je suis un simple enfant gâté qui veut juste m'approprier Ley. Elle a tout faux bordel. Je ne suis pas taré, j'ai vu comment ce psychiatre de mes deux la regarde. Je suis fou amoureux d'elle quoi.

- Libre à vous de penser ce que vous voulez. Je ne démordrais pas de mon côté en vous disant que Jay Lagrange est attiré par Ley. Maintenant, si nous revenions à notre sujet de départ.

- Comment ?

- Ne faites pas l'innocente, vous savez très bien de quoi je veux parler.

Si elle pense que je vais oublier notre conversation, elle se trompe. Sur la défensive, elle se fait sarcastique.

- Quelle partie ? Celle où vous étiez l'amant de sa sœur défunte ou celle ou vous lui avez sciemment menti ? 

e penche ma tête de côté répondant avec autant de mordant qu'elle.

- Vous me prenez vraiment pour un idiot ? Depuis mon arrivée, vous n'avez pas de cesse de m'accuser et vous êtes constamment sur la défensive. Seule une personne coupable ou ayant quelque chose à se reprocher agirait comme vous. Vous connaissez son vrai prénom. Vous savez qu'Ely est sa sœur et il est clair que vous savez davantage. Alors qui êtes-vous réellement ? Vous mentez bien mieux que moi. D'ailleurs pourquoi ne pas lui avouer que je suis l'homme qu'elle cherche ?

Elle mordille ses lèvres.

- Alors ? Rien ? Toujours pas décidé à me dire qui vous êtes ? Depuis quand vous connaissez Ely et ce que vous faite dans la vie de Ley ? Je vous le répète, il est évident que vous mentez et contrairement à vous, j'ai de quoi me disculper.

- Si vous prétendez avoir quelque chose pour vous disculper, pourquoi lui mentir ? Je ne comprends pas.

Elle semble extrêmement curieuse de connaître mes motivations. Elle m'observe.

Si elle savait à quel point je ne suis pas fière de mentir à Ley. Cette situation m'attriste parce que je ne veux pas qu'elle souffre. De plus, j'ai le sentiment qu'elle à déjà tellement subit. J'ai tellement peur que la vérité l'éloigne de moi. La perdre à tout jamais serait pour moi un véritable supplice, c'est pourquoi je continue de me taire. Je suis malade de douleur à la simple pensée qu'elle me quitte. Non seulement parce que je lui ai menti, mais aussi parce que j'ai été le maître et l'amant de sa sœur. Il faut également considérer le fait que je n'ai jamais donné mon cœur à quelqu'un. Ley pourrait en partant me réduire en miettes.

Véronika écarquille les yeux et s'exclame.

- Wow, Lambert. Vous l'aimez. Vous l'aimez sincèrement.

Madame à l'air très surprise. 

- C'est ce que je me tue à vous dire depuis le début. Si je pensais que tout lui dire lui serait bénéfique, il y a longtemps que je l'aurais fait. Mais j'ai si peur de la perdre et de la faire souffrir que je ne lui dit rien.

- C'est inéluctable Lambert. Vous ne pouvez pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Vous ne pouvez pas lui cacher ça indéfiniment. Si vous l'aimez à ce point, vous devez lui dire la vérité.

- Et vous ?

- Moi, quoi ?

- Quand allez-vous lui dire la vérité ?

- De quoi voulez-vous parler ? Je ne lui cache rien.

- Pourquoi je n'arrive pas à vous croire ?

- C'est votre affaire Lambert pas la mienne.

- Écoutez, vous dites que je dois impérativement dire la vérité à Ley, d'accord. Mais laissez-moi vous dire qu'il n'est pas question pour moi de vous couvrir. Si je dois avouer à Ley toute l'histoire, il me faudra aussi lui faire part de cette conversation.

Elle semble furax, comme si la situation la met dans une position inextricable.

Avant que je ne comprenne elle me cloue le bec.

- Je suis Vayia la demi-sœur de Ley ou plutôt d'Ambre.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Line In ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0