LOST & FOUND
Lucas
Je soupire un peu avant de me retourner, pour me retrouver face à Véronika qui observe Ley.
- Elle semble paisible maintenant, me souffle t'elle en désignant sa sœur de la main.
- Oui, elle l'est, mais je ne sais pas si cela va durer.
Véronika concentre son attention sur moi et hausse les sourcils dans l'attente d'une explication que je lui fournis sans hésitation.
- Quelqu'un s'harasse ces derniers jours à lui rappeler son passé.
- Que voulez-vous dire ?
Sans attendre, je lui raconte toutes les choses déposées intentionnellement sur le chemin de Ley pour la pousser à la folie. La boîte à musique, les violettes et le mot.
Véronika secoue tête comme si tout ce que je lui dis n'a pas de sens.
- Tout ce que vous êtes en train de m'expliquer est extrêmement étrange. Ambre adorait les violettes, se sont de coutume ces fleurs préférées. Mon père avait même l'habitude de l'appeler ma violette. Pour son quinzième anniversaire, il lui a même offert une boîte à musique personnalisé avec une danseuse tenant une violette.
Je grimace.
- Et bien si Ambre aimait tout cela avant, je peux affirmer que Ley déteste ça. Quelqu'un joue avec ses frayeurs et à ce stade, je suis presque certain que c'est son détraqué de mari.
Je fixe mes yeux dans ceux de Véronika, hésite puis lui demande.
- Vous n'étiez vraiment pas au courant pour son mariage ?
Je sais très bien qu'avec cette question, je l'accuse pratiquement de me mentir ; mais après tout ce que je viens de découvrir, c'est impossible de pas avec quelques doutes.
- Écoutez Lambert, Ley ne s'est jamais vraiment confié à moi. Les seules choses que j'ai pu lui soutirer sont à propos d'Ely. Elle n'a pas voulu me parler de Damian et si je le sais, c'est juste parce qu'elle parle dans ses cauchemars. Si j'avais su que ce type existait, je l'aurais buté depuis longtemps croyez-moi.
Elle tique énervée.
- Le souvenir de ce connard, lui fait faire des rêves atroces. Elle pleure, crie, supplie ce pervers narcissique et sadique. Alors si j'avais la possibilité de le torturer avant le tuer, je n'hésiterais pas une seconde.
Je l'observe quelques minutes pour y voir seulement une absolue sincérité.
- Je suis désolée d'avoir douté de vous, mais vous comprendrez que je sois méfiant. Pour moi, il ne fait aucun doute que les deux persécuteurs ne sont autres qu'Ely et Damian. Ou du moins l'un des deux. D'après le rapport de mon détective Damian aurait été retrouvé poignarder dans sa maison de Nice alors qu'Ely serait dans la nature, mais plus cette histoire se complique plus j'ai du mal y croire. D'après mes dernières conclusions, ces deux scélérats sont à Paris tapis dans l'ombre. Et le seul moyen de les arrêter est de mettre la main sur eux.
Véronika acquiesce, furieuse.
- Vous avez parfaitement raison, c'est pourquoi je vous propose de nous entraider dans ce but.
Après une petite discussion qui nous permet de mettre d'accord, nous décidons de mettre nos informations et nos ressources en commun afin de débusquer le harceleur ou les harceleurs Ley.
Véronika finit par s'en aller et je me retrouve seul avec celle que j'aime. Je veille sur elle depuis plusieurs heures, mais elle ne se réveille pas. Alors que je lui prodigue de légères caresses sur le visage, mon esprit s'agite dans tous les sens. Et je comprends que je ne peux plus continuer à lui mentir. Alors que je lui prodigue de légères caresses sur le visage, mon esprit s'agite dans tous les sens. Lui cacher la vérité sur ce que je suis et la gravité de la situation peut être contre productif sur le long terme, or, je me refuse à la perdre. Même si je l'aime comme un fou et que je me doute des possibles conséquences je doit tout lui avouer.
Si je veux pouvoir la garder, je n'ai pas le choix. Rester embourbé dans mes secrets et mes mensonges n'engendrera rien de bon. En pensant au moment où je vais devoir me confesser, une peur effroyable me tord les tripes. Cependant, j'ai la certitude que l'amour de Ley vaut amplement ma loyauté. En pleine lutte avec moi-même, j'entends Ley m'appeler.
- Lucas ... Lucas ... Tu es là ?
Immédiatement, je m'approche d'elle pour constater que ses paupières sont ouvertes. De soulagement, je me précipite et la prends dans mes bras. Je suis tellement heureux que je la serre très fort contre moi.
- Chérie, tu m'as fait peur. Ne recommence pas putain.
Elle se met à pleurer et je sens des larmes chaudes mouiller mon épaule. Je tente de la consoler en lui prodiguant des caresses apaisantes.
- Ne m'abandonne jamais. Reste avec moi toujours, s'il te plaît. Il est là, n'est ce pas ? Il est revenu.
Au début, je ne comprends pas très bien de qui elle parle, mais bien vite, je réalise qu'elle fait référence à cet enfoiré de Damian.
- Non chérie, il n'est pas céans. Il ne t'approchera pas mon amour, je te le jure. Tu peux me faire confiance.
Elle secoue la tête désespérée.
- Tu ne peux pas me promettre ça Lucas.
Bordel, elle a réellement peur de cette petite merde. Je ne veux pas qu'il la terrorise, alors je recule mon visage ancre mes iris dans les siennes et articule chaque syllabe.
- Bébé, je te promets que cet homme ne te ferra plus de mal parce que moi vivant, je ne vais pas le laisser faire. Crois-moi.
Elle se raccroche à moi et pleure de soulagement. Silencieusement je me fais une fois de plus la promesse de tuer ce salop si par malheur celui-ci n'est pas déjà mort et donne à Ley quelques baiser dans le cou. Bien que je sais Ley Fragile en cet instant, je refuse de différer l'échéance. Je me recompose un air sérieux, mais tendre avant de lui parler.
- Je veux t'emmener quelque part demain chérie. Il faut absolument que je te montre quelque chose.
En disant cela, j'essaye d'être détendu, mais mon corps se crispe un peu. Je tente désespérément de ne pas transmettre mon angoisse à Ley, mais je suis certain qu'elle le ressent malgré tout.
- Qu'est-ce qui se passe Lucas ?
Elle le dit calmement, mais je peux voir à quel point elle est inquiète.
- Il y a quelque chose que je t'ai pas dit sur moi qu'il faut que tu saches.
J'espère qu'elle ne va pas s'éloigner de moi. Je sais très bien que je lui ai délibérément menti, mais cette femme représente tout pour moi. Mes pensées me submergent telles de véritables obsessions, mais je n'y peux rien parce que cette révélation est un pari inconsidérée. Avec une acuité accrue, elle me regarde avec interrogations, mais je ne peux rien dévoiler sans preuves.
- Que je dois savoir ? De quoi tu parles ?
- De mon passé ...
- Tout le monde à un passé chéri.
- Certes mon amour, mais je dois quand même te raconter quelque chose d'important avant que nous allions plus loin.
Elle m'observe plus attentivement et me questionne.
- Pourquoi demain ? Tu ne peux pas me le dire aujourd'hui ? Ce n'est pas comme si nous allions nous envoler, si ?
Elle tente un éclat de rire, afin que ça ai l'air d'une blague, mais je ne suis pas dupe.
Je la reprends dans mes bras et intensifie mon étreinte.
- Bébé, je serais continuellement là. Je ne vais pas te quitter Ley, je t'aime comme un fou.
Je l'embrasse en douceur afin qu'elle sente à quel point mes sentiments sont intenses. Elle répond toute suite en pressant ses lèvres sur les miennes comme un dépose nuage. Si elle savait qu'elle risque probablement de m'abandonner, m'embrasserai t'elle ainsi ? C'est difficile de constater à quel point l'amour peut-être malaisé quand on le rencontre précieux et véritable. C'est pénible de constater à quel point l'amour peut-être malaisé quand on le rencontre précieux et véritable.
Je veux pouvoir préparer mes aveux, mais je ne m'octroie pas ce luxe. Aborder ce qui s'est passé dans la voiture cette après-midi me semble plus judicieux. Je saisis son visage en coupe et m'adresse à elle à voix basse.
- Chérie, nous devons discuter de ce qui s'est passé. Je sais parfaitement bien que tu ne souhaites pas en parler mais nous ne pouvons pas évité le sujet plus longtemps. Peux-tu m'éclairer sur ce qu'il a eu dans la voiture ?
La tristesse et la douleur assombrissent son magnifique visage à la mention de ce souvenir. Je veux pouvoir lui épargner le chagrin que cela provoque, mais je n'ai aucun pouvoir sur les événements. Impuissant, je ne peux qu'assister aux dégâts et aux conséquences irréparables qu'ils lui laissent ; dont une peine destructrice qui fait rouler une larme sur ses joues. Épuisée comme transit de froid elle frisonne et tremble terrifiée en se frottant les bras.
Je tente de la convaincre.
- S'il te plaît, mon ange parle moi. Je suis là pour toi ma chérie, personne ne peut te faire de mal.
Elle se colle contre mon torse et souffle.
- Je sais, mais ce n'est pas si facile. Tu n'as pas la moindre idée de ce dont il est capable, Lucas. Bon Dieu.
Épuisée comme transit de froid elle frisonne et tremble terrifiée en se frottant les bras.
- Je t'en prie fais moi confiance. Tu ne dois pas me laisser dans l'ignorance. Si je dois te protéger mon ange, il faut que tu sois honnête avec moi.
Bien qu'elle semble peu convaincue, elle accepte enfin de se livrer.
- Très bien, je vais tout te raconter.
Son regard devient vide et lointain comme perdu dans des limbes inconnus. Comme morte de l'intérieur sa voix semble plus éteinte encore que ces yeux.
- Après la mort de nos parents et l'abandon de Vayïa, j'étais comme dépourvue de sentiments. Cette expérience a été une des plus douloureuses de ma vie et j'ai même cru pendant longtemps être incapable d'aimer à nouveau. Sauf qu'il me restait Ely, il fallait que je l'aime, vive et avance pour elle. Je ne savais pas toujours comment m'y prendre, mais j'ai survécu pour lui offrir une existence meilleure. Ensemble nous avons connu plusieurs années de faim, de privation et de douleur.
Elle se tait un instant avant de poursuivre plus sinistre.
- En mentant sur mes capacités, mon expérience et mon âge, j'ai réussi à obtenir un poste de réceptionniste dans un hôtel prestigieux. Ce n'était ce que je préférais, mais c'était mieux que tout ce que j'avais connu jusque-là. Je pouvais assumer financièrement Ely, conserver un toit sur nos têtes me faisant irréprochable et discrète. C'est là que j'ai aperçu Damian pour la première fois.
Alors qu'elle prononce le nom de son conjoint, je peux remarquer l'angoisse lui tordre le ventre. Elle mordille ses lèvres au sang. Je veux être capable de l'empêcher, mais je n'exprime rien afin de ne pas l'interrompre.
- Au début, je n'éprouvais pas le besoin de faire entrer d'homme dans ma vie. Premièrement, parce que je me croyais trop occupé à mes problèmes pour cela et deuxièmement parce que j'avais promis à Ely qu'elle demeurerait mon unique priorité. Quand Damian a débarqué dans mon humble existence j'ai tout fait pour le repousser, mais aucune de mes tentatives de dissuasion n'a marché. Personne ne s'était jamais autant intéressé à moi, bien que mon amie Camille me disait aveugle tout simplement.
Elle secoue la tête comme dégoûtée.
- D'insistance en insistance, il réussit à me faire accepter un dîner. Graduellement, nous étions de plus en plus proche jusqu'à ce que nous sortions ensemble. J'ai fini par lui céder d'abord mon corps, sauf que mon corps seul ne lui suffisait pas. Insidieusement, il conquit mon cœur, puis mon âme et m'a initier au pratique BDSM afin que je sois la soumise parfaite. Avant que je ne comprenne réellement, je me suis cru amoureuse de lui. Sottement, j'ai supposé qu'il rendrait Ely et moi heureuse donc j'ai accepté de l'épouser. Je ne connaissais rien au sexe et l'amour, je croyais qu'il était parfait pour moi puisse qu'il ne me montrait de lui que la façade charmante.
Des larmes qu'elle tente d'essuyer roulent sur ses joues, mes courageusement elle continue.
- À peine lui ai je dis oui, que je me suis métamorphosé en sa chose. Je le savais jaloux et possessif, mais je ne savais pas encore à quel point jusqu'à ce qu'il me colle mon premier hématome. La jalousie s'est vite transformée en colère faisant de moi un pantin à sa merci. Il m'infligeait des corrections atroces, épargnant mon visage disant qu'il ne pouvait décemment pas l'abîmer. Puis les choses ont emprunté une tournure plus radicale quand j'ai aperçu son regard changer progressivement sur Ely. Il regardait ma sœur comme un de ses fantasmes ambulants. Je n'arrivais plus à cacher ce qu'il me faisait alors sous prétexte d'études, j'ai éloigné Ely en l'expédiant à Paris.
Elle sanglote de plus belle, impuissant je ne sais pas quoi dire, ni quoi faire afin de consoler.
- Je ne m'appartenais plus. Mon unique espoir était celui de m'enfuir un jour aussi loin que possible de lui. J'ai commencé à préparer mon départ déterminé à faire en sorte qu'il sorte définitivement de nos vies. J'ai contacté une personne de confiance capable de me procurer de faux papiers afin que je devienne Ley Carré. Je ne suis pas celle que je prétends être, Lucas. J'ai utilisé une anagramme que forme le prénom Ely pour me rebaptiser.
Levant ses pupilles mystérieuses sur moi, elle avoue.
- Je suis Ambre Courcelles ou plutôt Ambre Zeilinski. Je ne sais pas comment Damian a su que je comptais le quitter, mais il l'a compris. Dans sa rage, il m'a poignardé puis violé, il allait me torturer, mais j'ai réussi à le poignarder à mon tour. Le laissant pour mort, l'énergie du désespoir m'a permis de partir pour Paris. Cependant, j'étais vraiment mal en point. Véronika m'a trouvé, je ne sais comment dans une ruelle presque morte en poids à une fièvre intense. Elle s'est occupée de moi, m'a donné un travail et effacer toute trace d'Ambre.
Entendre cette histoire me rend fou et j'aimerais bien intervenir, mais je la laisse finir.
- Malgré tout impossible pour moi de faire une croix sur ma sœur, mais je suis revenu dans sa vie bien trop tard. Elle aimait déjà quelqu'un qui lui a fait du mal. Ils sont restés ensemble jusqu'à ce qu'elle se suicide parce qu'il ne l'aimait pas. Nous ne nous sommes jamais rencontrées, Ely ne l'a jamais voulu. Je hais cet homme pour me l'avoir enlevé. M'impliquer dans l'Aurora est en grande partie lié à la vengeance que je veux prendre sur ce type. Mais en cinq ans, je ne suis pas parvenu à savoir qui il est.
Annotations
Versions