La chambre d'hôtel (1/3)
Elle ne savait pas comment elle en était arrivée là …
Il y avait cet homme, qui, il y a quelques jours à peine, était encore un inconnu. Il était là, debout, face à elle. Elle ne le sentait pas. C’était son mari, son Marco qui l’avait introduit dans leur vie. La curiosité avait alors vite fait place à la méfiance. Initialement, l’homme lui avait plu, elle le trouvait attentionné et prévenant, poli, peut-être même drôle.
Mais quelque chose émanait de lui qui l’avait de suite mise sur la défensive. Elle ne savait pas quoi, peut-être était-ce sa façon de la regarder, ou l’influence qu’il semblait exercer sur son homme à elle.
Malgré tout cela, elle était là, debout, dans cette chambre d’hôtel, seule avec lui. Son Marco lui avait pourtant promis qu’il serait là lui aussi. Où donc restait-t-il ? L’homme lui avait dit qu’il était tout près, mais elle ne le voyait pas, ne l’entendait pas.
L’inconnu s’était assis dans l’unique fauteuil de la pièce. Il lui racontait pour la enième fois que tout ceci n’était qu’un jeu, que lui et son Marco avaient imaginé. Mais depuis quelques minutes, elle avait très nettement perçu un changement dans son ton. Il lui expliquait qu’à cet instant, c’était lui qui prenait le contrôle. Marco lui faisait confiance, il espérait que son épouse ferait de même.
Il lui demanda si elle se souvenait du « mot » et lui expliqua que ce mot, c’était sa bouée de sauvetage, son assurance-vie. Elle ne pouvait en aucun cas l’oublier. Elle allait devoir être forte, car plus d’une fois elle n’aurait d’autre envie que de le prononcer, de le crier pour que tout s’arrête. Mais son Marco comptait sur elle. Il savait qu’elle l’aimait, elle savait qu’il l’aimait. Il ne lui demandait qu’une chose en cet instant : lui faire cadeau de sa confiance, de son amour, et de cette après-midi de folie qui peut-être leur ouvrirait de nouvelles portes. Elle avait alors décidé de sauter dans le vide et de s’abandonner. Elle était certaine que son Marco avait prévu quelque chose pour amortir la chute, là-bas, tout au fond du trou.
— Tiens-toi droite !
L’ordre avait fusé, péremptoire. Elle se raidit. L’homme tournait autour d’elle maintenant, avec une lenteur calculée. ll l’observait des pieds à la tête.
— C’est bien, Myriam. Cambre un peu plus les reins et regarde-moi dans les yeux. Le jeu va commencer. Ah Myriam, quel bien joli prénom. Je veux que tu oublies qui tu es. Je veux que le temps d’une après-midi, tu deviennes ma chose, un jouet entre mes mains. Je veux que tu te laisse guider. Alors tu vas dire au revoir à Myriam, l’espace de quelques heures. Tu vas dire au revoir à la petite épouse loyale et fidèle. Tu vas endosser un rôle. Nous savons très bien, Marco et moi que tu n’es pas comme ça. Tu es une actrice, une comédienne, et dès maintenant tu entres en scène. J’ai oublié le titre de la pièce, ça n’a aucune importance, mais je sais ton rôle. Ton personnage sera Leika. Tu connais Leïka ?
Elle n’avait foutrement aucune idée de qui était Leïka. Le nom lui rappellait vaguement quelque chose, mais elle ne parvenait pas à mettre le doigt dessus. Il lui expliqua que Leïka était une petite chienne, envoyée en orbite par les Russes aux débuts de la conquête spatiale. Mais oui bien sûr, c’était ça !
— Depuis sa capsule, Leïka a vu des choses qu’aucun être vivant sur terre n’avait alors pu apercevoir. Même de nos jours, les privilégiés qui ont pu toucher la voûte céleste d’aussi près, voir la terre d’aussi haut, ne sont que peu nombreux. Leika n’est jamais revenue, mais ne t’inquiète pas, j’ai bien l’intention de te ramener et de te faire atterrir sans dommage. Donne-moi ta culotte !
Elle lui demanda où était Marco. L’homme lui indiqua qu’il se trouvait dans la chambre attenante, qu’il était prêt, lui aussi, à entrer en scène. Elle hésita. Bah, ce n’était pas bien méchant. Elle fit mine de s’exécuter, mais l’homme lui demanda de ralentir. Il voulait qu’elle relève lentement sa jupe et retire le bout de tissu avec délicatesse, sans le quitter des yeux. Pendant qu’elle s’exécutait, il détaillait la courbe de ses cuisses. Gênée, elle baissa les yeux et lui tendit l’objet de sa convoitise.
— C’est bien, Leïka. Maintenant, mets-toi face à la commode et soulève bien ta jupe, que je puisse voir à qui j’ai affaire. Ensuite, je veux que tu écartes les pieds d’une cinquantaine de centimètres, que tu t’accoudes à la commode, que tu tendes bien les jambes et que tu te cambres autant que tu le pourras. Je veux voir tes fesses offertes à ma vue.
Elle n’en crut pas ses sens. La fille qui s’avançait et dénudait ainsi ses fesses, ça ne pouvait pas être elle !
Non pas qu'elle n'en eut jamais fait l'expérience, mais entre une boîte libertine au Cap avec son Mario et une chambre d'hôtel avec un parfait inconnu, il y avait une marge, pensait-elle. Et là, en un instant, elle était là, arc-boutée contre la commode, les fesses à l’air, devant cet homme dont elle ignorait tout. Elle ferma les yeux. Il lui enjoignit de les rouvrir. Son propre visage lui sauta à la figure, réfléchi par le miroir qu’elle avait juste devant le nez, à vingt centimètres à peine.
L’homme s’approcha, lui caressa les fesses, la complimenta sur son cul qu’il trouvait « magnifique » et « invitant ». Il espérait, lui dit-il, qu’il serait aussi accueillant qu'il en avait l'air. Elle rougit, baissa les yeux mais d’un geste ferme, il lui redressa la tête et lui ordonna de continuer à se regarder dans le miroir.
La main s’attarda sur ses fesses, glissa vers son sillon. Elle sursauta au contact des doigts sur son sexe. Elle paniquait, maintenant. Elle voulait Marco. L’homme lui rétorqua que son mari était là, juste à côté mais elle ne le crut pas. Alors l’homme frappa quelques coups sur la cloison, c’était comme un code, comme une mélodie. Elle entendit une voix étouffée dans la pièce à côté.
— Je suis là, ma Chérie !
La voix était déformée, à peine audible. L’homme entrouvrit la porte qui séparait les deux chambres. Elle entendit Marco répéter qu’il était bien là. Soulagée, elle se détendit un peu. Mais la main sur son sexe se faisait insistante, profanait son intimité, écartait ses chairs. Il posa un doigt sur son litoris et commença à le besogner.
Elle laissa échapper un petit cri de surprise. Un instant, elle lâcha prise, s’abandonna. Tout en continuant son travail de sape, l’homme plaqua son autre main sur sa bouche, lui malaxa les lèvres, y inséra ses doigts. Elle résistait mais il n'en avait cure, lui triturant la langue, l'intérieur des joues, enserrant ses dents. Enfin il la libèra e,t l’instant d’après, elle sentit ses doigts qui s’immiscaient dans son sexe, la pénétrant lentement.
— Un peu longue à démarrer ma petite chienne ? C’est normal, le stress sans doute. Mais mes doigts auront raison de toi. Et puis, pense à ton homme, dans la pièce à côté. Ça doit beaucoup l’exciter de te savoir ainsi doigtée.
La chaleur et les picotements commençaient à envahir son bas-ventre. Elle aurait voulu ne rien montrer de l'excitation qui était sienne, mais c’était plus fort qu’elle. Elle sentit que les doigts glissaient dans son antre avec une aisance qui ne laisserait aucun doute à son boureau.
— Marcoooo, ça y est. Ta petite femme commence à se lâcher. Sa chatte est déjà toute humide !
L’homme avait élevé la voix. Il voulait être sûr que son mari l’entende, qu’il participe à sa honte.
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