Elina Farrow

Jeudi 2 septembre 2021

La journée a commencé avec un temps ensoleillé. Mon sourire était là. Je me suis souvenu de la toute première fois où j'ai rencontré Jérémy. Ce moment-là, où mon coeur a battu si vite, que j'ai cru qu'il allait sortir de ma poitrine. Oui, je ne savais pas ce que c'était, mais j'ai appris un peu plus tard que c'était... l'amour.

Je me suis rapprochée de Jérémy. On est devenus amis. Et, je me sentais bien avec lui. Alors j'ai voulu qu'on se parle tout le temps, qu'on soit toujours ensemble. Et le jour, où je suis devenue plus qu'une amie pour lui... C'était l'un des plus beaux jours de ma vie. Et, je sais qu'il y en aura d'autres.

Mais ça, c'était en seconde. Le temps est passé entre-temps. Jérémy a connu d'autres personnes que moi. Je ne sais pas tout sur lui, comme il ne sait pas tout sur moi. C'est souvent quand on croit connaitre une personne, qu'on se rend compte que ce n'était pas le cas.

Hier soir, j'ai fais une erreur. Quand Arthur m'a dit que je n'aurais pas dû attendre Jérémy, peut-être que c'était vrai. Même s'il avait raison, je l'aurais fais quand même. Pour une seule et bonne raison : je le déteste. Et il doit forcément le savoir. Pourtant, ce matin, dans le bus, je me suis retrouvée à l'entendre dire :

— Tu devrais parler avec lui.

Je me suis dis que c'était juste une blague. Qu'il essayait de nuire à ma relation amoureuse avec Jérémy. Et, comme il n'a sûrement pas de copine, il essaye de détruire tout ce qu'il lui parait beau. Mais dommage pour lui, il n'arrivera pas à faire une telle chose.

Je ne le laisserais pas foutre en l'air cette relation qui me tient tant à coeur. Peut-être que c'est justement parce qu'il n'en a pas, qu'il est comme ça.

— Arthur, occupe-toi de ce qui te regarde. D'accord ? On en reparlera quand tu arriveras à garder une seule fille.

Je l'ai laissé seul devant le portail du lycée, en étant sur les nerfs. La première personne qui me parle mal, je l'envoie balader. Si Jérémy m'évite, qu'il ne vienne même pas me voir. Quiquonque ose se mêler de ma vie privée, n'a pas son mot à dire.

Si j'étais dans une relation qui me rend malheureuse, j'aurais déjà quitté mon copain. Mais ce n'est pas le cas. Je suis heureuse avec Jérémy. On s'aime, bordel. Et c'est le principal. Si ça ne plaît pas aux autres...Je m'en moque. C'est ma relation. Ma vie. Point barre.

Les cours sont passés rapidement. Lors de la pause du midi, je mange avec Jérémy. Bien sûr, en tête-à-tête. Pas avec ses amis et Arthur. Ça serait une catastrophe. Je serais ignorée, et je n'aime pas ça.

— Jérémy ?

Je mange un morceau de pain, et je regarde mon copain. Ce serait une bonne blague si ma relation se terminait. N'importe quelle fille a l'intention de sortir avec lui, discrètement. Et c'est pareil pour Arthur. Mais, Jérémy est beaucoup plus sympa que lui. Je ne dirais pas qu'il est parfait, parce que c'est impossible. Enfin, il l'est, d'une certaine façon, en étant lui-même, avec moi.

— Oui ?

Je ne sais pas comment lui dire ça. Il va croire que je le surveille, sérieusement. Après quelques minutes de réflexion, je trouve enfin une façon de lui dire ce que j'ai en tête.

— Je t'ai attendu, tu sais. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu ne me dis pas ?

Ça laisse voir que je m'inquiète pour lui. Je le regarde. Il a toujours un air si sérieux, ce qui fait que je me pose souvent des questions. Qu'est ce qu'il me cache ?

— Quoi ? Non ! Et toi ? Est-ce qu'il y a des choses que tu ne me dis pas ?

Rah ! Il n'a pas vraiment répondu. Et puis, je n'ai rien à lui cacher, moi. Ah si, peut-être le fait que je crois aux licornes. Mais ce n'est pas important. Si ?

— Euh...Eh bien, non. Si je te cachais quelque chose, je te le dirais quand même. Et ce, même si ça te blesse.

C'est la vérité. Je suis gentille, mais si quelque chose ne me plait pas, qu'on m'énerve ou autre, je le dis. Et ce, peu importe la personne que j'ai en face de moi.

— Ça ne m'étonne pas de toi. Tu as toujours été directe.

Ça me fait sourire. Comment oublier ça ? S'il le sait, il me connait vraiment bien. Mais moi, des fois, j'ai l'impression que ce n'est pas le cas. Je pense que je sais pas mal de choses sur lui, même si certaines choses m'échappent sûrement.

— C'est vrai.

Le plat est vraiment à revoir. C'est une chance que je ne l'ai pas vomi en sortant du self. Je suis avec Jérémy. Soudainement, mes yeux se posent sur Arthur. Il n'est pas tout seul, il est entrain de parler avec une fille. Elle est blonde. Je crois que je ne l'avais pas encore vu avec lui. Elle sort d'où, celle-là ?

— Elina ?

Je reprends mes esprits. Et je vois Jérémy en face de moi. Il a l'air presque agacé, je pense que ça va créer une dispute. Au lieu de ça, il ne dit rien. On va dans le hall, et on passe le reste du temps de la pause à parler de nos vacances. Et, si j'ai retenue une chose, c'est qu'il a parlé involontairement d'une fille. Ce qui a permis à la joie que j'avais, de se volatiliser.

— Qui ça ? Tu as dis une fille. Est-ce que je la connais ?

Il a l'air gêné, d'un coup. Je crains le pire. Je préfère attendre qu'il réponde. Et, Arthur arrive pile à ce moment-là.

— Alors, ça va, vous deux ?

Je souris, malgré moi. D'un air hypocrite. Surtout quand je vois qu'Arthur a un bras au dessus des épaules de la fille blonde.

— Tu dois être Elina, c'est ça ?

Ravie de voir que cette fille connait mon prénom. Je ne crois pas que mon copain voit que je suis entrain de me retenir de pleurer.

Une fille ? Vraiment ? Je n'y crois pas. C'est sûrement involontaire, il n'a pas fait exprès. Et puis, ça ne peut pas être plus qu'une amie...Si ?