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Mer de Chine, île de Calibangbongan, deux an plus tard.
Me voilà de retour l’île de Calibangbongan. Deux jours de voyage, avion, voiture, bateau et pour finir, pirogue. Cette dernière m’attendait à Calibanbongan Point, avec deux pêcheurs pour me conduire au village.
Je débarque donc sur la plage, rien n’a changé, tout est comme dans mon souvenir.
Tout, sauf eux. Ils sont là, souriants tous les deux. Heureux comme peuvent l’être deux personnes qui s’aiment. Même de loin, l’impression d’amour qui se dégage d’eux est immense.
Je sourie moi aussi en traversant la plage.
Emmanuelle lâche le bras de l’homme à ses côtés et s’avance vers moi. Elle s’arrête un instant à un mètre à peine. Son sourire est lumineux.
En finissant d’avancer, elle me prend dans ces bras.
- Je suis contente de vous voir.
- Moi aussi.
Je regarde l’homme derrière elle.
- Je vois que j’ai matière à un tome deux.
- Je n’ai pas été très sympa avec vous pour le tome un. Mais il a plutôt bien marché non ? D’ailleurs, nous en avons un exemplaire ici. Il nous sert à faire lire les plus grand. Vous allez devoir nous le dédicacer. Mais venez, nous vous attendions avec impatience.
- Attendez, je voudrais d’abord vous demander pardon.
- Me demander pardon ?
Elle se retourne et me montre le village, l’homme au loin et se tourne à nouveau vers moi. Son sourire s’est encore agrandi.
- Vous voulez que je vous pardonne d’avoir participé à m’emmener ici ? D’avoir participer à tout ce bonheur que je vis aujourd’hui avec l’homme que j’aime ? D’avoir participé à la réalisation de certains rêves que je croyais impossibles ? Mais je n’ai rien à vous pardonner. Je devrais, au contraire vous remercier.
- Quand même, vous deviez m’en vouloir puis que…
- Puisque je vous ai dit ne plus vouloir vous voir ? Oui, j’étais en colère après vous, sans savoir pourquoi d’ailleurs.
Elle se tourne vers l’homme qui nous attend et lui fait un signe de la main. Il lui fait un autre signe en retour, fait demi-tour et s’éloigne doucement vers l’intérieur du village.
Emmanuelle me regarde de nouveau et me prend par la main.
- Venez, allons marcher un peu.
- Vous ne m’en voulez vraiment pas ?
Elle me regarde, tendrement en souriant et m’entraine à sa suite sur la longue plage de sable blanc.
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