27. Triplette de rêve

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Julia

Snow entre dans ma chambre et nous observe Arthur et moi. Je suis sûre qu’il voit à ma mine coupable que quelque chose vient de se passer, pour autant il ne dit rien et vient m’enlacer. Ses lèvres se posent dans mon cou et le picorent divinement, me tirant des frissons alors que mon corps appelle à davantage. Je veux juste ressentir, vivre, me laisser porter par les sensations qui me sont procurées, alors qu’il glisse ses mains sous mon treillis et vient caresser ma peau.

Quand mes yeux plongent dans ceux d’Arthur, à quelques pas de là, mon excitation grimpe en flêche. Cet homme magnifique nous observe non sans curiosité, le désir imprimé dans ses rétines, et tout ce à quoi je pense, à cet instant, c’est à retrouver le goût de ses lèvres sur les miennes.

Il faut peu de temps à Snow pour me faire quitter mon treillis et je me retrouve nue sous les yeux gourmands des deux hommes présents dans ma chambre. Un poil de timidité m’assaille, mais Arthur approche en arborant ce sourire charmeur et rassurant à la fois, alors qu’il vient empaumer mes seins lourds d’envie et d’appréhension, avides de caresses et de contacts. Cette poitrine toujours pressée dans une brassière serrée, à la fois pour ne pas être gênée et pour ne pas attirer les regards de tous ces hommes qui gravitent autour de moi, est à cet instant libre de tout carcan, seulement enveloppée par deux grandes mains aux caresses délicieuses.

Le bûcheron se presse contre moi et je peux sentir son envie prisonnière entre nous, quand Mathias vient se coller dans mon dos et qu’une de ses mains glisse entre mes cuisses. Ses doigts sont aussi agiles avec une gâchette que lorsqu’ils se promènent sur mes lèvres, viennent caresser mon bourgeon et s’amusent à venir se perdre au creux de mon corps.

Je ne sais plus où donner de la tête. Arthur prend possession de ma bouche, Snow dévore mon cou, leurs mains se promènent sur ma peau échauffée et j’oublie tout au profit du plaisir. Nous nous retrouvons finalement rapidement nus tous les trois et c’est avec délice que j’alterne entre les lèvres de mon soldat et celle de mon Bûcheron. J’ai l’impression que leurs mains sont partout sur mon corps et je m’occupe de leurs verges tendues en les caressant, chacune enserrée dans une de mes mains. Je ne rêve plus que d’une chose, que chacun d’eux prenne possession de mon corps.

Je suis au bord de l’implosion lorsque je me positionne au-dessus d’un Arthur au regard à la fois doux et affamé. Je ne perds pas mon temps et me laisse glisser sur sa hampe dressée sans que nos yeux ne se lâchent. C’est déjà tellement intense, tellement bon, tellement inattendu que le gémissement que je pousse est tout sauf discret. Un pur délice, si bien que j’en oublierais presque Snow qui caresse mon dos et mes fesses, debout près de moi alors que sa main libre caresse sa queue. J’ondule lentement sur Arthur tout en prenant en bouche Mathias, savourant chaque sensation qui s'imprègne dans mon corps, du plaisir d’entendre mes deux amants réagir à mes mouvements, de leurs deux verges qui me comblent et m’apportent un plaisir unique que je crois n’avoir jamais éprouvé.

Aucun mot n’est nécessaire, seuls nos corps parlent, communiquent entre eux et nous permettent de combattre ces sentiments désagréables qui ont pris le dessus depuis deux jours.

Quand Mathias se positionne derrière moi, attrape mes poignets et les immobilise dans mon dos, je niche mon nez dans le cou d’Arthur qui s’immobilise au fond de moi. Tout ça est bien trop d’émotions, je suis sur la corde raide, prête à basculer, d’autant plus que chacun d’eux n’est pas avare de caresses, de stimulations sur chaque centimètre carré libre de mon épiderme littéralement en feu. Snow finit lui aussi enserré au creux de mon corps et je me retrouve prise entre deux feux, assaillie de toutes parts et délicieusement comblée. Leurs coups de reins assurés et synchronisés m’amènent rapidement vers un orgasme dément qui me fait voir des étoiles. Aucun des deux ne cesse ses va-et-vient et je sens Arthur jouir en moi le premier, se déversant dans mon antre en grognant alors que Snow accélère encore la cadence pour finir par lui aussi me remplir de sa semence alors que ses mains se crispent sur mes hanches.

Je me réveille en sursaut, haletante, la main glissée dans ma culotte. Non mais qu’est-ce qui me prend ? Je me secoue et me lève à la hâte, à mi-chemin entre l’excitation et le dégoût. Autant Arthur, je veux bien, on ne peut pas dire que cet homme ne me fasse pas d’effet. Mais Snow ? Merde, pas Snow !

Un frisson me parcourt alors que je gagne le petit lavabo pour me rafraîchir les idées. Je ne suis pas sûre de me remettre de ce rêve pour le moins érotique et vraiment réaliste. Bordel, s’il me suffit d’avoir Arthur et Mathias dans ma chambre quelques minutes pour rêver de ce genre de choses, je suis mal. Mon cerveau part vraiment en vrille ! Ou alors, c’est la réaction de Mathias lorsqu’il m’a trouvée en compagnie du Bûcheron qui m’a fait imaginer je ne sais quoi.

Autant, de mon côté, le malaise était palpable, autant du côté d’Arthur, rien ne semblait pouvoir le déstabiliser. Le soldat a vite compris qu’il se passait quelque chose, et a prétexté une urgence pour que l’homme que je venais d’embrasser sorte au plus vite. S’en est suivie une petite discussion houleuse que je ne suis pas près d’oublier.

- Julia, est-ce qu’il faut que je te rappelle ce qu’il s’est passé la dernière fois que tu as couché pendant une mission ?

- Je n’ai pas Alzheimer, Mathias, je sais, merci.

- Tu veux encore passer pour la dévergondée qui se tape tout ce qui bouge ?

- Je ne suis pas comme ça, les autres peuvent penser ce qu’ils veulent, je m’en fous.

- Et tu crois qu’il se passera quoi si tes hommes apprennent que tu prends du bon temps ? Tu sais ce que c’est que de ne plus avoir le respect de tes hommes, tu ne peux pas te permettre ce genre de choses.

- J’en ai conscience, bon sang, je ne sais pas ce que tu imagines, mais il ne s’est rien passé. Tu te fais des films.

- Bien sûr oui. Je te connais Julia, arrête de me prendre pour un con.

- Je n’ai pas de comptes à te rendre, Mathias, je fais ce que je veux de ma vie. Je te remercie de t’inquiéter pour moi, mais je suis une grande fille.

- Une grande fille qui ne sait pas se contrôler ! C’est la barbe qui te fait craquer ou quoi ? Il faut que tu arrêtes ça tout de suite ! Je ne veux pas encore une fois te ramasser à la petite cuillère quand il se sera barré sur une autre mission ou qu’il t’aura quittée parce que tu ne t’occupes que de ton boulot à l’armée !

- Dit le mec qui baise sans se gêner, putain ! Je te remercie pour ta bienveillance, mais encore une fois, il ne s’est rien passé, tu te fais des films.

Il s’est calmé tout à coup et m’a lancé un regard blessé où j’ai cru deviner un désir un peu incestueux qui m’a troublée et m’a laissée à mon tour sans voix. Ce malaise est resté en moi alors qu’il est sorti, et je crois que c’est ce qui a entraîné mon rêve. Ça et le souvenir du baiser avec Arthur, évidemment. Je ne sais pas ce qui m’a pris, mais j’ai du mal à regretter. Je sais que c’est mal, je sais que je ne devrais pas et que Mathias a raison. J’ai déjà vécu plus d’une fois la galère d’une relation en mission et je n’ai aucune envie de la revivre. Entre le regard des soldats, les murmures dans mon dos, les rumeurs, le mec trop bavard qui trouve sympa de raconter à son régiment comment on s’est retrouvé dans un coin pour un petit moment de plaisir… Merci, mais non merci. Et puis, c’est d’autant plus risqué aujourd’hui que je me retrouve à ce poste. Je dois rester objective, ne pas me laisser déconcentrer, garder les idées claires. Pas facile si tu t’acoquines avec le responsable de l’ONG que tu dois protéger.

La nuit est encore présente à travers la fenêtre et je sens qu’il va m’être difficile de retrouver le sommeil. J’enfile un pull et vais m’installer à mon bureau. Un sourire se dessine sur mes lèvres en voyant que Sarah est connectée malgré l’heure tardive. Je lui envoie un message pour lui proposer un petit appel si elle a le temps et le courage, et il ne lui faut pas deux minutes pour que mon ordinateur affiche la photo de ma meilleure amie et que je décroche.

- Oh là là, sérieusement ? murmuré-je, émue, en découvrant Sarah en train d’allaiter la petite Elise.

- Quoi, ça te gêne ?

- Non, t’es folle ! On est au vingt-et-unième siècle, bordel !

- Pas de gros mots devant la petite voyons, me gronde-t-elle gentiment.

- Oh ça va, ris-je. Comment tu vas ?

- Eh bien, tu vois, je pouponne ! Ta nièce est gourmande mais je l’adore !

- Vous me manquez, c’est atroce, soupiré-je avant de lever les yeux au ciel, peu habituée à m'épancher de la sorte. Bref, Hector t’aide ou faut que je l’engueule ?

- Non, il aide. Je lui ai dit que soit il se bougeait un peu, soit il pouvait toujours crever avant que je ne le laisse profiter de mon corps. Je ne l’ai jamais vu si actif, rit-elle. Enfin bon, c’est pas pour tout de suite les parties de jambes en l’air, de toute façon.

- Beurk, je ne veux rien savoir de votre vie sexuelle, pitié ! Et Sacha, il vit bien l’arrivée de sa petite sœur ?

- Ben, on n’est pas au vingt-et-unième siècle ? Si on ne peut plus parler de sexe entre amies !

- Tu parles de sexe avec mon petit frère, ving-et-unième siècle ou pas, c’est tabou, ris-je.

- Raconte moi ta sex life alors ! Ce sera plus intéressant ! Parce que moi, à part le pouponnage, je n’ai pas grand-chose à raconter. Sacha fait comme si sa sœur n’existait pas pour l’instant, pour répondre à ta question, au fait.

- Y a rien à raconter… No zob in job, tu le sais…

- Ah oui, je me demande toujours comment tu fais pour résister, entourée de tous ces beaux mecs en uniforme ! Moi, ton frère, il suffit qu’il mette une cravate pour me rendre folle !

- C’est normal, chez les Vidal, on est des canons, ris-je. Je résiste parce que je porte l’uniforme aussi et qu’ils ont, pour la plupart, trop envie de me dominer au pieu vu que c’est moi qui commande H24.

- Ah oui, tu joues à la cheffe comme dans la cour de récré ! se marre mon amie. Bon, tu me dis pourquoi tu m’appelles à cette heure-ci ? Tu as des soucis ?

- Techniquement, c’est toi qui m’appelles, je te signale. Je… J’avais besoin d’un peu de normalité, si tant est que voir les miches de ma meilleure amie et belle-sœur soit normal.

- Tu ne disais pas non à les mater quand on allait à la piscine à deux, petite coquine !

- Je t’enviais à l’époque, maintenant, j’ai plus grand-chose à t’envier, ris-je avant de reprendre plus sérieusement. J’ai perdu un homme, Sarah, j’ai du mal à m’en remettre, je crois… Et puis, c’est le bordel avec les réfugiés, certains veulent partir pour combattre, ils vont tous se faire tuer et mettre en danger le camp. Bref, c’est grave la merde, et vous me manquez comme rarement.

- Ah oui, c’est le bordel, en fait. Tu n’es pas censée maintenir l’ordre et tout et tout ? Elle est passée où la pro de l’organisation qui ne dévie jamais de ses missions ?

- Elle s’est paumée dans les yeux bleus d’un foutu chef d’ONG, je crois. Ou dans un fantasme à la con avec son meilleur ami et ledit foutu chef, marmonné-je.

- Quoi ? Tu peux m’expliquer tes bêtises là ? Tu fantasmes sur deux mecs en même temps ? Dont Snow ?

- Qui ne fantasmerait pas sur Snow ? ris-je, mal à l’aise. Non, je sais pas, mon cerveau a pété un câble et j’ai fait un rêve à la con… Mathias a pensé qu’il se passait un truc entre Arthur et moi et sa réaction a dû me tourner un peu trop en tête. Bref, on se croirait dans les feux de l’amour, ça fait flipper.

- Moi, ce que j’entends, c’est que Arthur, tu l’aimes beaucoup ! Coquine ! Fais attention à toi quand même ! La dernière fois, tu as eu du mal à vivre ce genre de relations !

- Oh bordel, arrête, on dirait Snow, soupiré-je. Vous voulez quoi, que je crève seule avec douze chats ou quoi ?

- On veut surtout pas que tu crèves, ma chérie. Tu reviens quand nous voir ? Tu sais aussi qu’on est là si tu as besoin, hein ? Sans jugement !

- Début février, ça va venir vite… Enfin, j’espère. Tu verras avec ta fille pour qu’elle ne fasse pas le même coup que Sacha ? Première rencontre et il me pisse dessus, je suis pas sûre de survivre à une deuxième attaque dans ce genre, ris-je.

- C’est elle qui décidera comment accueillir sa tante, pas moi. Je vais aller me coucher, Ju’, je suis crevée.

- Bien sûr, désolée. File !

- Eh, Julia ? Fais attention à toi, mais aussi à ton petit cœur. Derrière la façade se cache une âme sensible. Protège-toi, et mets-les tous au pas.

- Promis. Prends soin de toi et de mes petits amours. A bientôt ma poule.

Je me déconnecte rapidement et me remets au lit pour tenter de terminer ma nuit. Il faut que j’arrête de réfléchir sur tout ce qui a trait au personnel. Rien ne doit me faire dévier du droit chemin. Et surtout pas un mec. Ou même deux. Ou quoi que ce soit qui pourrait m’éloigner de ma mission. Je ne suis pas là pour ça. On est d’accord, non ?

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