Epilogue
Qahir s’avança vers le terrain d’entraînement, Babil à ses côtés. Ils croisèrent un groupe de jeunes Garandïs qui s’inclinèrent devant l’empereur avant de repartir et l’un d’eux bouscula par inadvertance l’épaule de Babil au passage.
Il se retourna en jetant un regard dédaigneux au chef de Garidans et reparti en lâchant à voix basse :
— Minable Garidan.
Ses amis rirent sous cape et Babil fit volte-face pour l’attraper par l’épaule.
— Hey, gamin !
Il colla son poing dans le nez du jeune Garandï qui s’écroula au sol, l’air ahuri. Passant la main sous son nez, il essuya le sang qui commençait à couler et se redressa en jurant. Ses amis se joignirent à lui pour faire face à Babil, laissant leur aura se déployer autour d’eux.
Qahir s’avança vers eux et les écrasa de son aura. Les jeunes guerriers tombèrent à genoux au sol en grimaçant et baissèrent la tête avant de s’aplatir complètement face à lui.
— Il semble que l’on ne vous ait pas appris à respecter vos ainés, dit-il d’une voix calme en fusillant le jeune Garandï du regard.
— Pardon, votre Grâce ! S’exlcamèrent-ils en cœur.
— Allez voir Hamza et racontez-lui ce qu’il s’est passé. Il jugera de votre punition, leur ordonna-t-il avant de se détourner.
Babil le rattrapa alors qu’il atteignait la porte qui menait à la cour du palais impérial.
— J’aurai très bien pu m’en charger, marmonna-t-il, la mine sombre.
— Je sais Babil, lui répondit l’empereur tout bas sans le regarder. Mais je tiens à ce que cela reste notre petit secret encore un moment...
Le chef des Garidans bougonna, mais se tut et le suivit jusque dans le palais.
Une fois dans son bureau, Qahir s’installa sur l’un des fauteuils.
— Maintenant dis-moi, dit-il à Babil qui s’installait face à lui. As-tu trouvé une piste ?
— Non, aucune trace d'elle, nous n’avons rien trouvé depuis qu’elle a disparu du cachot la nuit où tu t’es rendu aux ruines Dorogaï. À croire qu’elle a tout simplement disparu...
Qahir serra les poings sur les accoudoirs de son fauteuil.
— Elle n’a pas disparu, crois-moi...
— Ce serait tout de même plus simple si nous pouvions enquêter sans nous cacher, râla le guerrier.
— Non, nous ne savons pas qui l'aidé, et si ils ou elles sont encore dans le palais. La première prêtresse cherche encore à identifier les prêtresses qui ont été envoûtées, et nous n’avons aucune assurance que des Garandïs ne le soient pas également.
— Oui, ben si tu veux mon avis, on ne la retrouvera pas de sitôt, fit Babil en se levant.
Qahir acquiesça tandis que son ami s’avançait vers la commode où étaient rangées les bouteilles d’alcool.
— Tiens ? Tu as commencé une partie ?
Il regardait d’un œil distrait le plateau d’échec que Qahir avait ramené de Toren. Une partie avait été commencée, L’équipe blanche n’était plus composée que de son roi, d’une tour, d’un fou, de ses cavaliers et de ses pions. La reine noire se tenait seule, sur la case devant le roi blanc.
— Le roi blanc devrait prendre la reine, proposa Babil en réfléchissant.
— Elle est déjà à lui, répondit Qahir en observant la petite table de jeu.
— Comment ça ? Demanda le guerrier perplexe.
— Les règles classiques ne s’appliquent pas à cette partie, lui dit l’empereur avec un petit sourire en s’accoudant à son siège.
— Oh, lâcha Babil en attrapant deux verres qu’il remplit.
Il retourna vers le petit salon et en tendit un à Qahir avant de se rasseoir.
— Pourquoi avoir laissé le jeu en suspens, tu ne comptes pas finir cette partie ?
L’empereur prit une gorgée d’alcool, les yeux toujours rivés sur le plateau.
— Je ne peux plus jouer, dit-il tout bas. Mon adversaire est partie...
Parmi toutes les pièces de l’échiquier qui se trouvaient sur la table de jeu, une pièce brillait par son absence : la reine blanche.
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