L'Amour est dans le Ranch
Fatiguée par la vue de l’océan placide
Moi la jument céleste à la croupe ennuyée
Descendante émérite et unique et choyée
D’Œdipe et Jocaste, piètres Labdacides !
Un jour sans tagliatelle et c’en fut trop pour moi !
Dans une colère noire à faire frémir l’Olympe,
J’exprimai mon courroux et mon grand désarroi !
Tout dans la démesure, oui, je le sais, c’est nimp.
Menaçant les enfants avec mes dents pourries,
Crachant sur leur tronche de famille Kinder,
Je ne fus guère brimée mais c’est une avarie,
Une menace fut faite : Elle ira au Pinder !
Je voyagerais donc, ce sera plus charmant,
Mais je serais esclave et donc un peu soumise…
C’est là qu’il pénétra, le plus doux des amants,
Mon sanctuaire boueux, ô la friandise !
Quel est ce gendarme - L’amour est dans le Ranch
Qui sans que je m’alarme apaise mes chagrins ?
Je cède à sa bonté mon petit cœur qui flanche :
Fondue en pamoison, prête à céder mon grain !
Je lui dis en pensée : ô tes petites pattes,
Qu’à jamais elles galopent en moi, me triturent.
Mes entrailles chantonnent - mieux qu’un plat de pâtes !
C’est.. Oh ! Oui ! Han ! Han ! Hu… un bel amour si pur.
Tu peux séjourner à l’intérieur de mon cul,
Passer mes intestins pour rejoindre mon cœur.
Tes caresses démentes chargent mes accus,
Alors, quand tu t’éteins, je sombre de douleur !
Il te restait pourtant 57 ans à vivre,
Trois mois de maladie et deux jours de sursis
Et voilà que sans toi, condamnée à survivre,
Je suis prisonnière de mes idées noircies :
Quel drame dans la vie que de tuer son homme
Dans un torrent de chyme, odeur : tarte à la pomme.
Que faire à part pleurer, au galop se jeter
Dans ce grand bleu chiant, par delà la jetée ?
Annotations