Quand Sonne le Glas

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J'ai tatoué sur ton cœur, à l'encre de mes maux, une symphonie sublime. L'entends-tu lorsque sonne le glas, trépas de nos âmes avilies ?

Le ciel rugit, une étendue sombre striée d'éclairs éblouissants. L'univers s'insurge, tes pas dans la neige s'effacent lorsque s'abat le déferlement divin. À mes pieds, ton corps marbré m'appelle. Le sang sur ta peau m'interpelle. Ton regard, dans le vague, hurle des lamentations silencieuses. J'ai égaré ton souffle, tes soupirs s'éteignent dans le chaos d'une vie.

Au-delà de mes errances, ton absence m'empêche de respirer, telle une main gantée enroulée sur ma gorge malmenée. Tes rires se sont envolés, à l'instar de mes supplications démentes qui implorent ta présence et tes doigts sur ma chair esseulée. Vois-tu mon monde s'effriter quand disparaissent nos souvenirs prohibés, puis nos envies innasouvies ?

Quelle splendide folie, l'orgue pleure une désespérante mélodie. Les cieux sanglotent ta mort, mon roi maudit. À travers mes mots, entrelacés sur un vulgaire bout de papier, ressens-tu les vibrations de ces échos caverneux ? Ils dépeignent ma mélancolie sanglante, mon manque de tes mains, en tendresse et quelques caresses, sur ma peau frémissante. Dans la nuit retentit le tintement de la fin des temps. J'étouffe, l'air se raréfie dans mes poumons douloureux ; je peine à inspirer, ton odeur s'est absentée. Ne reste de ton parfum qu'un relent nauséabond, le vestige d'un hier englouti, de notre amour aboli.

La colère fait rage, les pulsations de mon cœur jouent le tempo de cette passion fatiguée. Sous mes yeux ne demeurent que les ruines de ton être épuisé. Au lever du jour, ta stèle glacée étincellera de mille éclats. Le glas sonnera encore, Aquila je viendrai à toi. Une lame sous la gorge, j'attendrai que perlent les larmes de mon âme saturée. Nos péchés seront radieux lorsque le sang coulera une ultime fois. Les réminiscences de nos désirs s'élèveront dans un calme mortuaire tandis que feulera mon esprit épris.

Tu as tatoué sur mon cœur, à l'encre de tes maux, une vésanie sublime. Je l'admire lorsque minuit résonne, triste peinture aux nuances ternies par ton silence.

Le ciel rugit, mon prince infernal, tes sentiments d'amoureux transi éclatent en coups de tonnerres tonitruants. Mes pas dans la neige s'effacent, j'ai délaissé l'Éden pour une éternité à t'aimer.

Te souviens-tu de nos ébats alanguis, de nos étreintes enflammées, de nos déclarations passionnées alors que nos mains œuvraient pour plus d'atrocités ? Te souviens-tu de nos peines entrelacées, de nos peaux échauffées et de nos gémissements entremêlés lorsque nos corps s'adonnaient aux délices de notre animosité ?

J'ai erré pour te retrouver ; à mes pieds, ton être marbré m'invite pour une dernière valse brûlante.

Nous avons tatoué sur nos cœurs, à l'encre de nos maux, une symphonie sublime, une vésanie splendide.

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