Fragments
De la pulpe de tes doigts, dessine-moi, avec un peu de bleu, de violet, de pourpre et n'oublie pas le brun de mes iris.
Du bout des lèvres, embrasse-moi, avec tendresse et animosité, un peu de douleur et la fièvre de notre amour.
Intolérables sentiments, pure folie aux yeux des gens, mais comprennent-ils seulement ?
Dans l'obscurité de notre chagrin, mon cœur bat encore. Je crois que c'est toi, oui, surtout toi. Tu panses les plaies mal cicatrisées, le fruit de ton ressenti, parfois béni, souvent maudit.
Comment espérer davantage lorsque tes mains effleurent ma peau rougie ?
Dans un grondement, le ciel se révolte, les éclairs brillent dans l'ombre de nos envies innasouvies.
La nuit pleure, comme tes yeux aveuglés par notre passion. Il n'y a pas plus beau que l'adoration.
J'idolâtre la déraison, dans un silence funèbre elle chantonne ta dévotion.
Petite embarcation, en eaux troubles nous naviguons.
Dansons sur l'ardent charbon, jusqu'à la damnation de nos âmes.
De nos âmes en mal d'amour, en mal de nous, en mal de tout.
Peut-on désirer l'élévation lorsque l'affliction fredonne son éternelle chanson ?
Quelques notes lugubres sur un fond de dépression ; admire l'extravagant tableau, il saigne à chacun de nos frissons, de cette affection qui causera l'indignation.
Je crois, qu'entre l'amour et la passion, la haine reprend les rênes. De ses mains gantées, elle tire les ficelles de nos vies en sursis.
Sur une table glacée, nos corps endormis finiront la nuit.
Entre la mort et l'aliénation, que choisis-tu ?
Dis-moi, quel choix fais-tu ?
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